Pour décrire ce à quoi devrait ressembler l'année 2018 sur les marchés financiers, Xavier d'Ornellas, Associé chez Amplegest, file la métaphore d'un match, en l'occurrence entre la macroéconomie et les politiques monétaires. "Nous pensons que la conjoncture va plutôt continuer à s'améliorer au niveau mondial. Il n'y a pas de tension qui pourraient faire dérailler la croissance économique. En revanche, il y a des éléments suffisants pour tirer l'inflation vers le haut", résumait-il récemment devant des journalistes.

Côté croissance d'abord, Amplegest table sur une expansion qui reviendrait au niveau de sa moyenne de long terme, soit environ 4%. La croissance des seuls pays développés redémarre et devrait ressortir aux alentours de 2% tandis que les premiers signes d'une reprise de l'investissement apparaissent.

"Nous constatons que la confiance est revenue brutalement pour plusieurs raisons, décrypte Xavier d'Ornellas. La Chine gère sa transition en douceur et n'a donc pas été un facteur de déstabilisation. De plus, le fait que Donald Trump ne puisse pas vraiment déployer son programme est plutôt positif : l'économie mondiale est dans une phase de "business as usual". Troisièmement, les cours des matières premières se stabilisent et, enfin, le Brexit a tendance à consolider le bloc européen, qui bénéficie aussi de l'effet Macron".

Tout l'enjeu est maintenant de savoir si cette croissance ne risque pas de dépasser les attentes. L'inflation pourrait alors lui emboiter le pas et également surprendre à la hausse, incitant éventuellement les banques centrales à resserrer plus rapidement leurs politiques au risque de causer un krach sur le marché obligataire.

Dans ce contexte, les perspectives d'inflation ont une importance cruciale. "L'inflation fait partie du cycle économique, rappelle en préambule Xavier d'Ornellas (Amplegest). Nous revenons donc à un cycle normal avec un peu plus d'inflation que précédemment". Mais les signes ne trompent pas : les salaires commencent à remonter aux Etats-Unis mais aussi au Japon et en Europe, le chômage recule… Pas encore suffisants pour faire dérailler le cycle économique mais à surveiller tout de même si les protagonistes du match veulent pouvoir jouer les prolongations.