« Après une année 2022 agitée, les investisseurs vont continuer de surveiller avec nervosité début 2023 les tensions géopolitiques, la crise de l’énergie en Europe et l’inflation persistante ». C’est ce qu’affirme Amundi dans ses Perspectives d’Investissement pour 2023, jugeant cependant que l’horizon pourrait s’éclaircir progressivement dès le second semestre avec le pivot attendu de la Fed. L'inflation devrait rester à un niveau élevé pendant la plus grande partie de l'année 2023. Le resserrement monétaire se poursuivra, mais à un rythme moins soutenu qu'en 2022.

En Europe, le choc énergétique reste le principal frein à la croissance, surtout amplifié par les pressions inflationnistes liées aux conséquences de la crise du Covid. La crise du pouvoir d'achat qui en résulte fera basculer l'Europe en récession cet hiver avant une lente reprise. Mais l'inflation ne s'estompera pas pour autant.

Amundi a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB de la Chine de 5,2% à 4,5%, mais prévoit cependant un rythme de croissance bien supérieur aux niveaux anémiques de 2022 (3,2%), reposant sur les espoirs d'une stabilisation du marché immobilier résidentiel et d'une réouverture progressive de l'économie.

Les investisseurs devraient conserver dans un premier temps un positionnement défensif en privilégiant notamment l'or, mais ils devront se tenir prêts à ajuster leurs expositions dans le courant de l'année. Il convient pour les investisseurs de renforcer progressivement leur exposition aux actions européennes et chinoises, cycliques et décotées ("value").

Les obligations retrouvent aujourd'hui leurs qualités d'outil de diversification : après la forte hausse des rendements en 2022 et face aux craintes d'une récession en 2023, un retour à une allocation de portefeuille 60-40 est envisageable.

L'inflation persistante plaide pour des allocations accrues en actifs réels, moins sensibles à l'inflation, comme les infrastructures. Si la dette privée a déjà entamé sa revalorisation à la baisse, elle affiche globalement des fondamentaux solides ; l'immobilier est également un outil de diversification potentiellement intéressant.

Amundi recommande enfin de privilégier les thématiques ESG de long terme, qui continueront de bénéficier des suites de la crise du Covid 19 et de la guerre en Ukraine. La société estime que les investisseurs gagneraient à s'exposer aux thématiques de la transition énergétique et de la sécurité alimentaire, ainsi qu'aux tendances de relocalisation motivées par l'environnement géopolitique, mais aussi aux thématiques sociales, car la dégradation du marché du travail et l'inflation appellent à une attention accrue aux facteurs sociaux.