SYDNEY, 3 décembre (Reuters) - Le Parlement australien a adopté jeudi un projet de loi autorisant le gouvernement fédéral à opposer son veto à tout accord conclu par les Etats, conseils municipaux ou institutions australiens avec des pays étrangers, une démarche qui devrait déplaire à la Chine sur fond de tensions entre les deux pays.

S'exprimant devant des journalistes à Canberra, le Premier ministre Scott Morrison a assuré que la nouvelle loi ne ciblait aucun pays en particulier, alors que les analystes y voient une mesure visant la Chine.

D'après le texte, le ministère des Affaires étrangères peut s'opposer à tout accord avec des gouvernements étrangers si ces accords "nuisent" aux relations extérieures de l'Australie et sont en contradiction avec la politique étrangère du pays.

L'accord controversé conclu en 2018 par l'Etat de Victoria avec la Chine pour prendre part au projet de Nouvelle route de la soie pourrait se retrouver concerné. Scott Morrison, qui a dit par le passé que cet accord nuisait à la capacité du gouvernement fédéral de contrôler la politique étrangère, a refusé de dire si un veto y serait opposé.

Les relations de l'Australie avec la Chine, son principal partenaire commercial, se sont détériorées depuis que Canberra a appelé à l'ouverture d'une enquête internationale sur les origines de la pandémie de coronavirus. (Colin Packham; version française Jean Terzian)