La réunion de la BCE de cette semaine doit préparer le terrain pour la grande réunion de décembre, qui devrait être riche en décisions, écrit Charlotte de Montpellier, économiste d'ING. Il est probable qu'il y ait beaucoup de discussion à huis clos, mais peu de communication, indique l'économiste. En effet, il semble y avoir un fossé grandissant entre les " faucons " et les " colombes " au sein de la BCE ; soit entre les membres de la BCE favorables à une sortie des mesures d'urgence et ceux qui craignent encore davantage une inflation à moyen terme trop faible plutôt que trop élevée.

Pousser le débat publiquement dans une certaine direction ne ferait qu'élargir le fossé au lieu de le combler.

Il y aura beaucoup de choses à discuter. Les taux d'inflation réels ont une fois de plus été supérieurs aux projections de la BCE, et la hausse des prix de l'énergie et les frictions de la chaîne d'approvisionnement compliquent la vie de la BCE.

Alors que la poussée actuelle de l'inflation globale sera clairement considérée comme un argument pour certains membres de la BCE pour réduire les achats d'actifs, d'autres membres pourraient faire valoir que la hausse des prix de l'énergie affectera la consommation privée et retardera donc la reprise de la zone euro, mettant en garde contre tout retrait prématuré du soutien monétaire.

Le procès-verbal de la réunion de septembre avait déjà montré que les risques d'inflation à la hausse étaient de plus en plus discutés. Les développements de ces dernières semaines n'ont rien fait pour tempérer cette discussion.

Pour être clair, il ne s'agit pas d'une discussion sur le relèvement des taux d'intérêt ou l'introduction de politiques monétaires restrictives. Il s'agit de savoir si les mesures d'urgence actuelles sont encore nécessaires, et dans quelle mesure.

Par conséquent, ING s'attend à une discussion sur l'évolution du programme PEPP au-delà de mars 2022 (comment éviter un effet une chute brutale et quelle quantité d'assouplissement quantitatif est nécessaire après 2022?), mais ING n'attend pas d'annonce lors cette réunion d'octobre. L'annonce devrait venir en décembre.

Selon Charlotte de Montpellier, la solution la plus simple pour la BCE serait de supprimer progressivement les achats du PEPP en 2022, éventuellement avec un nouveau troisième programme d'achat d'actifs pendant quelques mois pour maintenir la flexibilité du PEPP (et cela permettrait à la BCE de continuer à acheter des obligations grecques). Charlotte de Montpellier n'attend pas de hausses de taux avant la deuxième moitié de 2023.