Ottawa (awp/afp) - Les hausses continues du taux directeur de la Banque du Canada ont permis de freiner l'inflation, a déclaré Tiff Macklem, gouverneur de l'institution, dans un discours mardi, confirmant faire une "pause" dans sa politique haussière.

Dans son premier discours depuis que la banque centrale canadienne a relevé son taux directeur à 4,5% en janvier, soit la huitième hausse en moins d'un an, M. Macklem a souligné que "la politique monétaire fonctionne" et que l'institution prenait un "virage" dans sa lutte contre l'inflation.

"Après onze mois d'augmentations, on voit que les taux d'intérêts plus élevés commencent à rééquilibrer l'économie", a avancé le gouverneur.

Les premiers effets ont été observés sur le marché du logement, où la demande "a chuté" et où le prix des maisons a baissé de "13% par rapport au sommet de février 2022", a noté M. Macklem.

Les dépenses des ménages canadiens se sont modérées, a-t-il aussi relevé, tandis que les goulots d'étranglement et les retards dans la chaîne d'approvisionnement "rentrent enfin dans l'ordre", avec un marché du travail qui montre des signes de détente.

Le gouverneur a toutefois mis en garde contre le risque de nouvelle hausse des prix mondiaux de l'énergie, "ce qui ferait monter l'inflation".

En tenant compte de ces prédictions, la banque centrale canadienne pense "qu'il est temps de faire une pause" dans la hausse de son taux directeur. M. Macklem table sur une inflation située autour de 3% en milieu d'année puis à 2%, objectif de la Banque du Canada, en 2024.

En décembre, elle était encore six fois supérieure à cet objectif.

En marquant une pause, la Banque du Canada se démarque de la politique monétaire américaine et des autres pays du G7.

Mardi, le patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a averti que la route serait "longue, voire cahoteuse" pour retrouver une inflation basse, tout en prévenant que si l'économie restait trop forte, de nouvelles hausses de taux seraient nécessaires.

afp/rp