A l'exception des places européennes, les marchés boursiers ont affiché une performance hebdomadaire positive la semaine dernière, notamment aux Etats-Unis et au Japon, où les actions ont poursuivi leur ascension. Les performances sectorielles sont nettement moins tranchées que lors des semaines précédentes : l'énergie et la technologie ont mené la hausse, alors que les deux secteurs étaient plutôt divergents depuis le début de l'année. Les matières premières ont aussi progressé. Ce sont les secteurs les plus défensifs comme la santé et les utilités qui ferment la marche.

L'indice large américain S&P500 n'accuse plus que 4,7% de retard sur son cours de la fin 2021. Il a creusé l'écart la semaine dernière sur son homologue européen STOXX Europe 600, qui affiche un passif 2022 de 7%. Les déterminants du marché restent la guerre en Ukraine, les pénuries et l'impact de la politique monétaire moins généreuse de la banque centrale américaine. Une Fed qui prendra connaissance cette semaine de deux statistiques importantes : l'inflation PCE de février (jeudi) et les chiffres de l'emploi en mars (vendredi). Il semble clair que Jerome Powell et sa horde de banquiers centraux ont l'intention d'accélérer leur lutte contre l'inflation, en essayant de ne pas faire dérailler la dynamique économique. La réaction des investisseurs depuis le début de la semaine dernière montre qu'ils leur font plutôt confiance, même s'ils les malmènent un peu pour avoir tardé à réagir. J'allais dire c'est de bonne guerre, mais on pouvait difficilement trouver une transition moins appropriée.

Car en Ukraine, les combats font toujours rage et l'on voit mal ce qui pourrait améliorer la situation. Toutefois, de nouvelles informations sont venues alimenter les débats. L'état-major russe a déclaré que ses troupes allaient concentrer leurs efforts sur la zone sécessionniste de l'Ukraine. Certains y ont vu le signe que l'offensive russe patine. D'autres soulignent qu'il n'y a pas vraiment eu de signaux de détente dans les autres zones de combat. Le président ukrainien Volodymir Zelensky a pour sa part confirmé que son pays est prêt à discuter d'une neutralité sur la scène internationale pour permettre aux pourparlers d'avancer.

Joe Biden a fait couler beaucoup d'encre hier après-midi, à tort ou à raison. Après une tournée européenne fort réussie aux dires de ceux qui savent mesurer ce genre de choses, le président américain a sorti une petite phrase qui a fait du bruit dans le Landerneau, ou plutôt dans le Palais royal de Varsovie : "Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir". Il parlait évidemment de Vladimir Poutine, pas de Kim Jong Un. A-t-il commis une gaffe en disant tout haut ce qu'une partie du monde pense tout bas ? C'est l'avis des spécialistes, qui se sont déchaînés sur la propension de Joe Biden à communiquer le fond de sa pensée en public, même quand il ne devrait pas le faire. J'avoue que le débat m'a l'air un peu excessif, et qu'il a probablement été amplifié par le rétropédalage comique de l'armée de communicants de la Maison Blanche. Mais on a l'air de s'être ému en haut lieu des conséquences de la phrase de Biden : Londres et Paris ont même prudemment pris leur distance. Comme si Poutine allait être plus énervé après ça, alors que son homologue américain venait de le traiter de "boucher" et de "criminel de guerre". On en parle encore ce matin un peu partout dans la presse. Le poids des mots…

Sur les marchés financiers, c'est l'obligataire américain qui est très agité ce matin, avec une poursuite du mouvement de vente, qui fait grimper les rendements. L'échéance 10 ans est rémunérée 2,52% (+5 points), au-dessous du 2 ans qui s'affiche à 2,62% (+9 points). Le 5 ans et le 30 ans sont à égalité à 2,62%, une première depuis 2006, apparemment. Les inversions de courbes de taux sont des signaux de prudence économique. Mais surtout entre les taux courts et les taux longs, notamment entre le 3 mois et le 10 ans. L'échéance courte est pour l'heure toujours basse, à 0,48%. A surveiller donc, à l'approche des deux statistiques citées plus haut, parce que si les marchés actions suivent la Fed, le marché obligataire a l'air de jouer une autre partition.

Ce matin, Tokyo et Shanghai perdent du terrain, tandis que Hong Kong progresse. Notez enfin que le décalage horaire avec les Etats-Unis a repris son écart standard depuis ce weekend et le passage à l'heure d'été en Europe. Les indicateurs avancés européens sont vert clair autour de 8h00. Le CAC40 gagnait 0,5% à 6587 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Une seule statistique prévue aujourd'hui, les stocks des grossistes américains en février. Tout l'agenda macro ici.

L'euro recule à 1,09531 USD ce matin. L'once d'or perd quelques plumes autour de 1944 USD. Le pétrole est relativement stable, avec un Brent de Mer du Nord à 117,50 USD et un brut léger américain WTI à 110,50 USD. Le rendement de la dette américaine progresse à 2,52% sur 10 ans, pendant que la dette allemande offre un coupon de 0,58% sur la même durée et que l'OAT française repasse la barre de 1%. Le bitcoin se négocie autour de 47 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adecco : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 42 CHF.
  • Dassault Aviation : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 139 à 180 EUR.
  • Deliveroo : Jefferies reste à l'achat avec un objectif réduit de 435 à 240 GBp.
  • Gecina : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 134 EUR.
  • Helvetia : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 109 à 104 CHF.
  • JCDecaux : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 28 à 26,50 EUR.
  • Knights Group : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 410 à 165 GBp.
  • MorphoSys : Berenberg reprend le suivi à l'achat en visant 65 EUR.
  • Nestlé : Jefferies reste à sousperformance avec un objectif réduit de 110 à 100 CHF.
  • Pharmagest : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif réduit de 124,80 à 112,70 EUR.
  • Rational : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit 2180 à 1035 EUR
  • Renault : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 25 à 22 EUR.
  • SKF : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 182 à 165 SEK.
  • Smurfit Kappa : Jefferies reste à conserver avec un objectif réduit de 52,30 à 46,80 EUR.
  • Unilever : Jefferies reste à l'achat avec un objectif réduit de 4700 à 4130 GBp.
  • Vicat : HSBC passe d'achat à conserver en visant 32 EUR.
  • Vitesco : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 52 à 42 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • La France prévoit, en partenariat avec TotalEnergies et GRTGaz (Engie), d'installer un nouveau terminal d'importation de gaz naturel liquéfié dans le port du Havre, selon Les Echos.
  • Axa cesse ses investissements en Russie.
  • TotalEnergies n'investira plus en Russie, a répété le PDG, Patrick Pouyanné.
  • Scopelec, un sous-traitant d'Orange, attaque le géant des télécoms en justice.
  • Regeneron et Sanofi présentent les dernières données de phase III sur Dupixent à la réunion annuelle 2022 de l'AAD.
  • L'Etat demandera à Orpea "plusieurs dizaines de millions d'euros". Le groupe a apporté ses réponses dans un communiqué détaillé et le PDG est interviewé par Le Figaro.
  • Pharmagest veut se rebaptiser Equasens.
  • Olivier Delamea prend la direction générale de Savencia.
  • Europlasma reprend SATMA, un spécialiste de la production d'anodes à l'aluminium.
  • Les actionnaires minoritaires de la Société Marseillaise du Tunnel Prado-Carénage toujours vent debout contre l'offre de Vinci et Eiffage.
  • Pharmagest, NFL Biosciences et CS Group ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • La FCC ajoute Kaspersky, China Mobile et China Telecom à sa liste de menaces.
  • Temasek militerait pour un remplacement du CEO de Bayer, Werner Baumann, selon Bloomberg.
  • Le gouvernement britannique et Electricité de France vont acquérir chacun 20% des parts du projet nucléaire Sizewell C.
  • La seconde boîte noire du B737 de China Eastern Airlines a été retrouvée.
  • Meituan rebondit après ses résultats.
  • Macquarie prend une participation dans l'unité gazière de National Grid.
  • Le PDG de Daimler Truck signale le coût "éternellement" élevé des véhicules électriques sans subventions gouvernementales.
  • CVC pourrait prendre une participation dans la filiale entreprises de Telecom Italia.
  • Telenet vend ses tours télécoms à DigitalBridge pour 745 M€.
  • La filiale de BYD fournira des batteries de VE à Xiaomi et NIO.
  • CSL confirme ses intentions de retrait obligatoire et de décotation de Vifor.
  • Zurich Insurance a retiré des réseaux sociaux son logo marqué d'un Z, cette lettre étant devenue en Russie une marque de soutien à l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
  • Les principales publications du jour : Xpeng, Tsingtao Brewery, Pershing Square, QuadientTout l'agenda ici.

Lectures