8 mars (Reuters) - Des milliers de personnes ont bravé lundi soir à Rangoun, la principale ville de Birmanie, le couvre-feu nocturne en vigueur depuis le coup d'Etat du 1er février, pour crier leur colère alors que des centaines de jeunes militants ont été encerclés par les forces de sécurité dans un quartier de la métropole.

Plusieurs ambassades occidentales ont appelé la junte au pouvoir à autoriser les protestataires assiégés à quitter le quartier de Sanchaung, où ils ont été pris au piège après une nouvelle journée de répression de la contestation du pouvoir militaire qui a coûté la vie à au moins trois manifestants dans le pays.

"Libérez les étudiants de Sanchaung", ont scandé des cortèges qui se sont formés dans plusieurs quartiers de l'ancienne capitale birmane, où des manifestations se succèdent tous les jours depuis plus d'un mois pour dénoncer le putsch.

A certains endroits, la police a fait usage de grenades assourdissantes et ouvert le feu pour disperser la foule, ont rapporté des témoins.

"Près de 200 jeunes manifestants sont toujours bloqués par la police et les soldats là-bas. La communauté locale et internationale doit les aider tout de suite! S'il vous plaît", a déclaré sur Twitter un jeune leader de la protestation, Maung Saungkha.

L'ambassade des Etats-Unis, celle de Grande-Bretagne et le bureau des droits de l'homme des Nations unies ont manifesté leur inquiétude pour les manifestants assiégés et demandé qu'ils soient laissés libres de partir. (Rédactions de Reuters; version française Jean-Stéphane Brosse)