26 février (Reuters) - La police s'est déployée dans les rues de plusieurs villes de Birmanie samedi afin d'empêcher les manifestations contre le coup d'Etat militaire du 1er février.

La Birmanie est en proie à d'importantes manifestations depuis la prise de pouvoir de la junte militaire qui a placé en détention la dirigeante élue Aung San Suu Kyi ainsi que plusieurs membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

L'incertitude grandit sur le lieu où se trouve Aung San Suu Kyi après que le site internet indépendant d'information Myanmar Now cite des représentants de la LND disant qu'elle aurait été déplacée cette semaine vers un lieu de détention inconnu.

De nouvelles manifestations étaient prévue samedi mais la police avait déployé ses effectifs à Rangoun et dans d'autres villes du pays, arrêtant les personnes qui commençaient à se rassembler dans les lieux de contestation habituels.

Au moins deux journalistes font partie des personnes détenues à Rangoun. "Ils ont aussi tenté de m'arrêter mais je me suis enfui", a déclaré un autre journaliste refusant de dévoiler son identité.

Les contestataires se rassemblaient néanmoins, scandant des slogans et chantant avant de se disperser face aux avancées des forces de l'ordre.

Les autorités ont fait usage de grenades assourdissantes et ont tiré en l'air pour disperser les manifestants. Des scènes similaires ont été décrites dans la deuxième ville du pays, Mandalay.

L'envoyé de la Birmanie aux Nations Unies a relayé l'appel du gouvernement d'Aung San Suu Kyi samedi à "utiliser tous les moyens nécessaires contre l'armée birmane et ramener la sécurité au peuple birman."

L'envoyée spéciale des Nations Unies en Birmanie, Christine Schraner Burgener, a elle aussi appelé à un "signal de soutien de la démocratie" collectif de la part des pays membres, avant de déclaré qu'aucun pays ne devrait reconnaître ou légitimer la junte militaire.

Le régime est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont adopté des sanctions ciblées contre des militaires et la Banque mondiale a annoncé jeudi qu'elle suspendait ses versements au pays. (Bureau de Reuters, Robert Birsel; version française Camille Raynaud)