CHICAGO (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur aéronautique américain Boeing prévoit d'apporter un soutien supplémentaire aux fournisseurs de l'avion de ligne 737 MAX en vue de la reprise de la production de l'appareil et afin de dissuader certains d'entre eux de se tourner davantage vers son concurrent Airbus.

Boeing a suspendu la production du 737 MAX en janvier après avoir assemblé plus de 400 avions qu'il n'a pas pu livrer. L'avion est immobilisé dans le monde entier depuis mars 2019, après deux accidents mortels qui ont fait 346 morts au total.

Plus de 600 grands fournisseurs et plusieurs centaines de petites entreprises se trouvent ainsi dans l'incertitude, alors que les contrats avec Boeing représentent dans certains cas la moitié de leur chiffre d'affaires annuel. De nombreux fournisseurs avaient agrandi leurs usines et engagé du personnel pour permettre à Boeing d'honorer plus de 4.500 commandes de 737 MAX. Au total, 57 avions devaient être assemblés chaque mois. Aujourd'hui, les analystes estiment qu'il pourrait falloir trois ans à Boeing, lorsqu'il aura reçu les autorisations nécessaires à la reprise des vols, pour atteindre ce niveau de production.

Les fournisseurs de Boeing ont déclaré avoir reçu trois calendriers possibles pour la reprise de la production, allant de 100 à 300 avions cette année, en fonction de la date à laquelle reprendra l'assemblage. Boeing a indiqué qu'il ne pensait pas recevoir le feu vert des autorités pour les nouveaux logiciels et les nouvelles procédures de formation de l'avion avant le milieu de l'année.

Le groupe a indiqué qu'il comptait stocker davantage de pièces détachées que par le passé afin de garantir le flux de commandes pour les fournisseurs.

En outre, Boeing prévoit de consacrer une partie des 4 milliards de dollars provisionnés à des avances de trésorerie et d'autres aides financières aux équipementiers au cours des 18 prochains mois, afin de faire face aux fluctuations de la production du 737 MAX.

"Actuellement, il s'agit vraiment de liquidités et d'où ils ont besoin d'aide ou de soutien", a déclaré Greg Smith, le directeur financier de Boeing, lors d'une conférence avec les investisseurs au début du mois.

Le risque à long terme est que certains équipementiers réduisent leur activité avec Boeing. Certains, dont Spirit AeroSystems, réduisent déjà leur dépendance à l'égard du groupe en se tournant davantage vers Airbus et des clients du secteur de la défense.

General Electric et Safran, qui construisent les moteurs du 737 MAX dans le cadre d'une coentreprise, cherchent également à étendre leur collaboration avec Airbus, en développant un moteur pour l'avion de ligne A330neo qui n'est actuellement équipé que de moteurs Rolls-Royce.

-Doug Cameron, The Wall Street Journal

(Version française Aurélie Henri) ed: VLV

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