Paris (awp/afp) - La dette de l'Allemagne a connu une nouvelle détente jeudi, des statistiques américaines inférieures aux attentes venant s'ajouter aux incertitudes géopolitiques pour alimenter l'appétit pour cette valeur refuge.

Alors que les tensions restent vives entre la Corée du Nord et les États-Unis, le marché a continué de favoriser les actifs jugés plus sûrs comme la dette d'État.

"Le mouvement s'est enclenché il y a deux jours, lié à l'aversion pour le risque, ce qui a amené une légère baisse des marchés actions" tandis qu'à l'inverse, les taux allemands et américains ont joué le rôle de "valeur refuge", explique à l'AFP Guillaume Rigeade, gérant allocation d'actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management.

Parallèlement, les chiffres publiés par les États-Unis ce jeudi ont suscité de nouveaux doutes quant au rythme de resserrement monétaire entamé par la Réserve fédérale américaine (Fed).

En effet, les prix à la production outre-Atlantique ont reculé en juillet, alors que les analystes s'attendaient à l'inverse à une progression.

"Cela a aidé les taux à repartir à la baisse en Allemagne, guidés par les taux américains, même si c'est un mouvement modéré. Mais même avec une croissance robuste comme c'est le cas aux États-Unis, avec une consommation des ménages très forte et quasiment le plein emploi, un élément manque: l'inflation", observe M. Rigeade.

"C'est le même thème en Europe, l'inflation n'accélère pas en dépit de bonnes nouvelles sur l'économie", ajoute le spécialiste.

La publication des prix à la production moins bons que prévu, en amont des chiffres de l'inflation américaine vendredi, alimente donc "l'idée que l'inflation n'est toujours pas là. Cela signifie qu'il n'y a pas d'urgence pour les banques centrales à resserrer leurs politiques monétaires", souligne M. Rigeade.

Dans ces conditions, les investisseurs escomptaient qu'une nouvelle hausse des taux directeurs de la part de la Fed n'était pas d'actualité.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,415% contre 0,428% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France est pour sa part resté quasiment inchangé, terminant à 0,712% contre 0,717%.

Celui de l'Espagne a légèrement progressé à 1,458% contre 1,430%, tout comme celui de l'Italie à 2,035% contre 2,013%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à dix ans a reflué à 1,082% contre 1,109%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt reculait aussi à 2,225% contre 2,247%, à l'instar de celui à trente ans à 2,814% contre 2,822%, le taux à deux ans s'affichant à 1,335% contre 1,338%.

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