Paris (awp/afp) - Les taux d'emprunt des pays de la zone euro ont fini la semaine sur un mouvement de tension vendredi, malgré les propos accommodants du président de la Fed Jerome Powell et sur fond de regain d'intérêt pour les actions.

"Il s'agit certainement de la poursuite du mouvement de début de semaine" avec aujourd'hui "des marchés actions qui ont tendance à progresser et une correction des attentes excessives" des investisseurs concernant une possible baisse des taux de la Banque centrale américaine (Fed), a commenté auprès de l'AFP Guillaume Truttmann, gérant crédit chez Meeschaert Asset Management.

"Désormais il ne fait aucun doute qu'un assouplissement monétaire va avoir lieu, notamment à court terme", a-t-il complété.

Le président de la Fed a en effet réitéré jeudi, devant le Sénat, l'intention de la Banque centrale américaine d'abaisser les taux d'intérêt après "le choc de confiance" provoqué par les tensions commerciales chez les industriels.

Si l'ampleur de cet assouplissement monétaire à venir fait encore débat, son principe même semble en revanche désormais acquis par la majorité des opérateurs de marché.

"Les attentes des investisseurs étaient un peu excessives puisque certains, notamment aux Etats-Unis, évoquaient une possible baisse de 50 points de base dès le mois de juillet (...) donc le marché corrige" à travers ce mouvement de tension, a-t-il expliqué.

Cette perspective d'un prochain assouplissement monétaire a profité aux marchés actions qui ont repris des couleurs.

Du côté des indicateurs, les exportations de la Chine ont connu en juin une forte baisse, tandis que les importations ont poursuivi leur dégringolade, dans un contexte de durcissement de la guerre commerciale avec Washington, dont les effets se font désormais durement sentir.

Par ailleurs, l'économie chinoise pourrait avoir encore ralenti au second trimestre, en dépit des efforts de stabilisation de la conjoncture engagés par Pékin, selon des experts sondés par l'AFP.

En zone euro, la production industrielle a crû de 0,9% en mai par rapport à avril, soit bien plus fortement que ce que prévoyaient les analystes.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne, ou Bund, s'est légèrement apprécié à -0,215% contre -0,230% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France s'est tendu de manière un peu plus nette, terminant à 0,056% contre 0,013%, tout comme celui de l'Italie, à 1,731% contre 1,697%.

Celui de l'Espagne a pour sa part connu une forte tension, à 0,557% contre 0,468%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a de son côté fini parfaitement à l'équilibre (0,834%).

Aux États-Unis, le taux à dix ans baissait à 2,120% contre 2,138% jeudi, comme celui à trente ans, à 2,647% contre 2,659%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 1,843% contre 1,863%.

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