Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro s'est légèrement détendu lundi, entamant la semaine sur une note positive lors d'une séance dépourvue d'événement ou de statistiques majeurs.

Les taux d'emprunt ont ainsi poursuivi leur mouvement de détente enregistré en fin de semaine dernière, les investisseurs étant désormais rassurés à la fois sur l'inflation salariale outre-Atlantique et sur les intentions de la Banque centrale européenne (BCE).

"Le marché digère les nouvelles de la semaine dernière", observe auprès de l'AFP Eric Vanraes, un gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza. "Les grandes craintes depuis un mois sont des craintes inflationnistes. Or, des deux côtés de l'Atlantique, nous avons eu un début de confirmation que ces craintes sont un peu infondées", ajoute le spécialiste.

D'une part, le rapport mensuel sur l'emploi américain publié vendredi, quoique de bonne facture, a montré une progression salariale modérée pour le mois de février, à 2,6%, un peu inférieure aux attentes des marchés. En outre, "le chiffre de 2,9% d'inflation salariale du mois dernier a été révisé à 2,8%: d'où un ouf de soulagement sur l'inflation salariale aux Etats-Unis", analyse M. Vanraes.

D'autre part, côté européen, lors de sa conférence de presse jeudi dernier, le président de la BCE "Mario Draghi a confirmé que l'inflation pour les années qui viennent restera à 1,4% en 2018 et 2019 et 1,7% seulement en 2020", ajoute M. Vanraes.

Enfin, les mesures protectionnistes sur les importations mises en place par le président américain Donald Trump ont également soutenu le marché obligataire.

"Cela fait baisser les taux: tout protectionnisme est mauvais pour le commerce mondial, donc pour la croissance mondiale", analyse M. Vanraes. Dans ce cadre, la Réserve fédérale pourrait donc décider de relever ses taux directeurs un peu moins qu'initialement attendu.

Bilan, pour le spécialiste: "Nous sommes dans un environnement plutôt baissier", que même des événements politiques comme les élections italiennes récentes n'ont pas perturbé.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini sur un recul, à 0,632% contre 0,648% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s'est lui aussi détendu, à 0,873% contre 0,891%.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Espagne s'est aussi replié légèrement, à 1,405% contre 1,436%, tandis que celui de l'Italie est resté stable à 2,003% contre 2,011%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a peu bougé, à 1,494% contre 1,492%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis était stable à 2,890% contre 2,894% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans, à 3,150% contre 3,158%. Celui à deux ans s'établissait à 2,266% contre 2,258%.

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