Paris (awp/afp) - Le taux d'emprunt de l'Espagne a terminé sur une petite tension mardi, les investisseurs se montrant prudents alors que les incertitudes sur l'avenir politique de la Catalogne continuaient de peser.

Le président séparatiste de Catalogne, Carles Puigdemont, prononce en effet en fin de journée, devant le Parlement catalan, un discours au cours duquel il pourrait proclamer l'indépendance de la Catalogne.

De son côté, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a prévenu qu'en cas de déclaration unilatérale d'indépendance, il pourrait suspendre l'autonomie de la région.

"La grande question est: est-ce que Carles Puigdemont va déclarer l'indépendance? Quelle sera la réaction du gouvernement espagnol, et celle de la population?" commente Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire de Candriam..

Par conséquent, "la dette espagnole est légèrement sous tension. Si ce soir il y a une déclaration (d'indépendance, NDLR), cela ne va pas remettre en cause le paiement par le gouvernement espagnol de sa dette. Néanmoins, à moyen terme cela pose la question de la stabilité gouvernementale de M. Rajoy et sa capacité à développer certaines réformes", analyse M. Forest.

"Cela suscitera dans tous les cas un certain mouvement d'inquiétude vis-à-vis de la dette espagnole", résume le spécialiste.

Aucun indicateur n'était par ailleurs susceptible de changer la donne lors d'une séance à l'agenda relativement creux, à la veille de la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Celui-ci ne devrait toutefois pas réserver "de grosse surprise. Les +minutes+ vont confirmer ce qui a déjà été dit sur la réduction du bilan d'actifs et la remontée potentielle des taux en décembre", nuance M. Forest.

En effet, pour le stratégiste, le grand sujet des trois prochaines semaines sera davantage la potentielle nomination du remplaçant de Janet Yellen, l'actuelle présidente de la Fed.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Espagne s'est légèrement tendu à 1,695% contre 1,677% lundi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de l'Italie a suivi le même mouvement, finissant à 2,127% contre 2,114%.

Le rendement de même maturité de l'Allemagne s'est lui stabilisé, clôturant à 0,442% contre 0,444%, tout comme celui de la France à 0,717% contre 0,718%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a fini quasiment inchangé à 1,363% contre 1,357%.

A la fermeture des marchés européens, aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans évoluait à 2,330% contre 2,359% vendredi, et celui à 30 ans s'affichait à 2,867%, contre 2,893%, tandis que le taux à deux ans s'établissait à 1,500%, contre 1,504%.

afp/rp