C'est justement à travers ces filtres que les sélections quantitatives de Zonebourse ("Top Listes") sont mises à jour en temps réel dans l'espace Premium du site, afin d'offrir aux investisseurs un large panel d'opportunités adaptées à leur style et leur tempérament.
 
Croissance
 
L'objectif, naturellement, revient à identifier des entreprises cotées en forte croissance. Plusieurs subtilités d'analyse entrent toutefois en jeu.
 
Il s'agit d'abord de veiller à ce que la top line (le chiffre d'affaires) et la bottom line (le profit net) évoluent dans des proportions comparables, car la croissance a un coût, et les charges d'exploitation supplémentaires peuvent rapidement vampiriser le profit. 
 
Dans le même ordre d'idées, on s'assurera que la position financière demeure solide, avec une capitalisation adéquate et un endettement sous contrôle, en exigeant un levier réduit et une charge d'intérêt très largement couverte par le profit d'exploitation.
 
Les filtres Zonebourse (les mêmes que ceux appliqués au fonds Europa One) disqualifient automatiquement les entreprises trop endettées, pour ne retenir que les plus prudemment financées. Chez certaines, la seule trésorerie couvre l'ensemble du passif.
 
Les dynamiques financières des entreprises en croissance sont typiquement les plus difficiles à comprendre car, en plus des changements de périmètres récurrents, il est difficile de mesurer la rentabilité des investissements (organiques ou externes) dans les capacités de production, qui s'évalue de préférence sur le cycle long.
 
Cette rentabilité est parfois plus immédiate. SuperGroup PLC, par exemple, autofinance sa croissance et amortit ses ouvertures de magasins détenus en propre en moins de deux ans (soit un ROI de 50%). Dans un autre registre, Thor Industries ne croît que par acquisitions, mais l'impact de celles-ci sur le profit et la génération de cash est mesurable dès l'exercice suivant. 
 
Enfin, les filtres susnommés sélectionnent les opportunités parmi les entreprises en croissance en ne retenant que celles dont la valorisation demeure abordable, car le marché est imprévisible, et les compressions de multiples fréquentes lorsque sont publiés des résultats en-deçà des attentes des analystes.
 
Rendement
 
Prisée des investisseurs particuliers qui gèrent leur portefeuille boursier dans une optique de rente, cette stratégie vise à identifier les entreprises cotées qui paient de généreux dividendes, et seront à même d'augmenter (ou au moins soutenir) cette distribution dans le temps.
 
La première étape d'une démarche d'analyse consiste donc à s'assurer de la pérennité du dividende. Pour cela, les deux impératifs sont de comprendre l'activité de l'entreprise et ses développements (le dividende d’une entreprise en difficulté est bien sûr en sursis), puis de vérifier la couverture de la distribution par le profit cash ("free cash-flow"). 
 
On évacuera ainsi les entreprises en déclin structurel, celles qui s'endettent ou émettent de nouvelles actions pour rémunérer leurs actionnaires (fréquent, en particulier dans le secteur de l'énergie), et celles dont la comptabilité se révèle difficile à interpréter, par exemple lorsque le résultat net est irréconciliable avec le cash-flow.
 
En effet, il est plus prudent pour quiconque adopte cette stratégie de se reposer sur le profit cash – qui retraite les investissements dans les immobilisations ("capex") et les ajustements du besoin en fonds de roulement, tous deux consommateurs de cash – que le bénéfice comptable publié sur le compte de résultat, souvent faussé par des charges non-cash, dépréciations et amortissements en premier chef.
 
Comme les entreprises qui annoncent une augmentation de leur dividende sont immédiatement revalorisées à la hausse par le marché, les filtres privilégient celles dont les capacités bénéficiaires, capitalisations et positions compétitives se prêtent le mieux à cette configuration. 
 
Voir par exemple notre conseil sur bPost, illustratif de cette démarche.
 
Décotes
 
Cette troisième méthode consiste à identifier des entreprises qui s’échangent à de faibles (et injustifiés) multiples de leurs profits, ou sous la valeur de leurs actifs nets (capitaux propres réévalués). 
 
Naturellement, de telles décotes ne sont jamais innocentes, et résultent souvent d’une actualité défavorable (voir par exemple notre article sur Altice) ou d’une conjoncture périlleuse, comme dans l’industrie pétrolière depuis 2014.
 
Deux styles de gestion s’offrent alors à l’investisseur entreprenant : une approche diversifiée, systématique et purement quantitative ; ou une approche plus sélective, qui requiert un effort d'analyse supplémentaire.
 
Nous avons présenté dans la section Conseils de l'espace Premium quantité d'entreprises très fortement décotées sur leurs actifs, dont certaines valorisées en bourse pour moitié moins que la valeur de leur trésorerie nette de toutes leurs dettes et créances (ce qui revient en somme à acheter une pile cash pour moins que sa valeur faciale !).
 
Nous avons aussi présenté des situations un brin plus complexes, comme Renault ou Repsol, deux grandes capitalisations décotées sur la somme de leurs parties (« actifs nets réévalués »).

En nous pliant au même exercice, nous faisions remarquer la semaine dernière que le groupe finlandais Nokia n'est pas encore éligible à une telle méthode d’investissement (à défaut de marge de sécurité suffisante).
 
Ces entreprises décotées peuvent également s'échanger à de faibles multiples de leurs profits, auquel cas l'analyse se penche davantage sur leurs capacités bénéficiaires historiques et leurs perspectives futures que sur la valeur de leurs actifs. 
 
Notre conseil sur LyondellBasell est illustratif de cette dernière démarche, privilégiée aux décotes sur actifs dans les portefeuilles Zonebourse.