Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé en ordre dispersé mardi. Le SMI, plombé par ses deux poids lourds pharma, a terminé dans le rouge, alors que le SLI, soutenu par l'envol de Logitech et la bonne performance des banques, a terminé dans le vert.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, les investisseurs s'accrochant à l'idée de voir démocrates et républicains s'accorder enfin sur un nouveau plan de relance de l'économie.

Sur le front macroéconomique, le commerce extérieur helvétique s'est repris au troisième trimestre, avec une progression plus marquée des importations que des exportations. Les exportations horlogères ont continué à se contracter en septembre.

"Les marchés continuent de garder le faible espoir d'un accord sur des mesures budgétaires avant l'ultimatum (fixée par Nancy Pelosi) pour l'adoption d'un plan avant l'élection présidentielle", ont estimé les analystes de Charles Schwab.

La responsable des démocrates au Congrès a en effet estimé que la date limite pour parvenir à un consensus sur un texte pouvant être entériné avant le 3 novembre devait être mardi soir.

Le SMI a fini en recul de 0,37% à 10'146,23 points, avec un plus bas à 10'122,52 et un plus haut à 10'204,98. Le SLI a gagné 0,12% à 1569,79 points et le SPI a perdu 0,20% à 12'678,82 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 16 ont progressé, 12 reculé et Lafargeholcim et Lonza ont fini stables.

Logitech (+15,8%) a terminé largement en tête, devant UBS (+2,7%), Kühne+Nagel et Richemont (chacun +1,5%).

Le fabricant de périphériques informatiques a présenté un deuxième trimestre 2020/21 mirobolant qui l'a vu franchir le cap du milliard de dollars de recettes sur un seul partiel. La direction a sensiblement relevé ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice décalé, évoquant une nouvelle normalité. En téléconférence de presse, le patron Bracken Darrell a dit prévoir le maintien d'une croissance à long terme. Dans la foulée, UBS et Vontobel ont relevé l'objectif de cours avec recommandations respectives à "neutral" et "buy".

La banque aux trois clés a aussi livré un partiel éclatant pour clore l'ère du directeur général Sergio Ermotti. Les résultats ont notamment été soutenus par des apports exceptionnels mais aussi une bonne tenue des marchés. "UBS a toutes les cartes en main pour écrire, sous la direction de Ralph Hamers, un nouveau chapitre florissant de son histoire", a estimé le patron tessinois, qui avait pris fin 2011 les commandes du groupe. Suite à ces résultats, JPMorgan a relevé l'objectif de cours et confirmé "overweight".

Dans le sillage d'UBS, Credit Suisse (+0,5%) et Julius Bär (+0,2%) ont aussi gagné du terrain.

Troisième blue chip à avoir dévoilé des chiffres, Kühne+Nagel a su redresser la barre après la chute du 1er semestre due à la crise du coronavirus. Les résultats du 3e trimestre ont décoiffé les projections des analystes. Le bénéfice net s'est inscrit à 266 millions de francs suisses, en hausse de 24,3% sur un an. Le consensus établi par AWP tablait sur 183 millions. Les recettes brutes se sont établies à 1,866 milliard, ce qui correspond à un recul de 5,5%, mais se situe au-dessus des attentes (1,829 milliard).

Swatch (+0,5%) a fait un peu moins bien que son concurrent genevois, après le tassement des exportations horlogères en septembre.

Dans le camp des perdants, Alcon (-2,0%) a terminé lanterne rouge derrière Roche (-1,4%) et Swisscom (-1,2%).

Novartis (-1,0%) a aussi pesé sur l'indice, alors que Nestlé (+0,1%) a légèrement progressé à la veille de ses résultats trimestriels. Les effets de changes et la concentration du périmètre d'activités auront amenuisé les recettes, prévoient les analystes. La croissance organique devrait avoir retrouvé des couleurs après un passage à vide au deuxième trimestre, grâce notamment aux alicaments et à la nourriture pour animaux.

Sur le marché élargi, Dottikon ES (+13,0%) a dévoilé un projet de fractionnement de son action et d'augmentation de capital.

Dufry (+10,1%) a récolté 820 millions de francs suisses avec son augmentation de capital qui confère à Advent et à Alibaba le statut d'actionnaires de référence.

La société immobilière Swiss Prime Site (stable) a invoqué la pandémie de coronavirus pour justifier un coup de rabot sur la rémunération de ses actionnaires.

Burckhardt Compression (-0,4%) a conclu un contrat sur dix ans avec l'exploitant norvégien de méthaniers BW LNG.

Vifor (-0,6%) a étendu son accord de licence avec Cara Therapeutics pour la commercialisation du Korsuva (difélikéfaline) en injection.

Le boulanger industriel Aryzta (-1,6%) reporte sa prochaine assemblée générale, pour faire le point sur les perspectives qui s'offrent à l'entreprise en difficultés.

rp/lk