Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas confirmé son rebond des deux précédentes séances. Ses principaux indices ont tous terminé nettement dans le rouge jeudi. Le SMI a tenté à plusieurs reprises de se maintenir au-dessus des 9600 points, pour échouer un peu en dessous de ce niveau à la clôture.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée, plombée par la montée des tensions sino-américaines qui se cristallisent actuellement autour du géant chinois des télécoms Huawei.

Alors que le numéro deux mondial des smartphones est peu à peu lâché par ses partenaires commerciaux, la Chine a dénoncé un "harcèlement" de la part des Etats-Unis contre Huawei et a annoncé avoir adressé "une protestation solennelle" à Washington.

Sur le front conjoncturel, la production industrielle helvétique a généré une croissance de 3,7% sur un an au premier trimestre 2019, tandis que les salaires nominaux ont progressé de 0,5% sur la même période.

Le secteur privé a modérément accéléré la cadence en mai dans la zone euro. L'Allemagne affiche une croissance de 0,4% sur les trois premiers mois de l'année, alors que le moral de ses entrepreneurs a encore reculé en mai, à 97,9 points (Ifo).

Le SMI a fini en recul de 0,53% à 9594,31 points, avec un plus bas à 9563,72 et un plus haut à 9623,60. Le SLI a cédé 1,06% à 1476,18 points et l'indice élargi SPI 0,59% à 11'607,16 points. Sur les 30 valeurs vedettes, trois seulement ont fini du bon côté de la barre.

Roche (+0,8%) a obtenu de l'Agence américaine du médicament (FDA) une extension de son système de test Cobas 6800/8800. Ce dernier pourra désormais être utilisé également pour les maladies sexuellement transmissibles (MST).

Dans le cadre d'une rencontre avec les investisseurs, le patron de Novartis (+0,6%) Vas Narasimhan a confirmé l'objectif de marge de 35% dans l'activité pharmaceutique. Cet objectif pourrait déjà être atteint avant 2022 et dépassé par la suite, a-t-il assuré.

Givaudan (+0,1%) est le troisième gagnant du jour.

Alcon (-0,2%) a bien résisté après que Julius Bär a relevé l'objectif de cours et confirmé "hold". Le spécialiste des thérapies ophtalmiques a publié des chiffres peu ou prou conformes aux projections, a commenté l'analyste, même si les effets de change ont été légèrement plus négatifs que prévu.

Nestlé (-0,4%) a indiqué plancher avec son partenaire néo-zélandais Fonterra sur les "options stratégiques" leur coentreprise Dairy Partners Americas (DPA) au Brésil. Les géants alimentaires veveysan et kiwi n'excluent pas un cession de leurs participations respectives de 49 et 51%.

La lanterne rouge est échue à la volatile AMS (-4,6%), qui a fais les frais par ricochet des sanctions américaines contre Huawei. Logitech (-3,7%) et Lafargeholcim (-3,1%) s'en sont à peine mieux sortis.

Les bancaires Credit Suisse (-2,4%), Julius Bär (-2,0%) et UBS (-1,8%) ont aussi souffert. Julius Bär a notamment souffert de l'annonce du désengagement partiel de son actionnaire américain Wellington Management.

Sonova (-1,7%) a vu son objectif de cours relevé par Kepler Cheuvreux, qui a cependant confirmé "reduce". Le concepteur et distributeur de dispositifs d'assistance à l'audition est parvenu à générer des revenus plus élevés qu'escompté sur son exercice décalé 2018/19, a relevé l'analyste.

Sur le marché élargi, Bâloise (-1,0%) a reconnu une érosion de la rentabilité de ses affaires vie en 2018.

Ypsomed (-7,4%) a étoffé sa rentabilité l'an dernier, grâce essentiellement à une contribution exceptionnelle de son ancien partenaire américain Insulet. Le concepteur de dispositifs d'injection proposera à ses actionnaires un dividende amputé de plus de moitié en comparaison annuelle.

Santhera (-1,3%) a convenu de la cession de la majeure partie des droits sur son unique produit commercialisé. Le laboratoire rhénan en difficultés de financement se donne ainsi de l'air pour poursuivre ses activités de recherche et développement.

rp/buc