Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi en nette baisse, dans le sillage de la lourde chute la veille de Wall Street. Alors que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a indiqué que l'institut d'émission était moins actif sur le marché de la dette, les regards se tourneront vers la Banque nationale suisse (BNS), laquelle présente sa dernière appréciation de la situation économique et monétaire.

Wall Street a lourdement chuté mercredi, non sans avoir tenté dans un premier temps de prolonger le rebond de mardi, lestée par une nouvelle séance mouvementée pour le secteur technologique ainsi que par les incertitudes politiques et sanitaires. Les piliers de la tech ont sombré: Apple, Amazon et Netflix ont lâché plus de 4%, Microsoft et Alphabet ont eux dégringolé de plus de 3%.

Tout d'abord, la hausse a été alimentée par des informations sanitaires encourageantes, relève dans son commentaire matinal John Plassard, de Mirabaud Banque. Johnson & Johnson ayant donné le coup d'envoi d'un essai final de 60'000 personnes sur un vaccin contre le Covid-19 à dose unique, lequel pourrait simplifier la distribution de millions de doses par rapport aux principaux rivaux qui utilisent deux doses.

Mais la faiblesse de l'indice des directeurs d'achat (PMI) dans les services aux Etats-Unis, comme en zone euro, a douché les espoirs boursiers et économiques, a ajouté l'expert.

En Suisse, la Banque nationale suisse (BNS), coincée par sa grande homologue américaine, devrait maintenir son taux directeur inchangé, jeudi lors de son rapport trimestriel concernant l'évolution de la politique monétaire et la conjoncture. Les spécialistes s'attendent cependant à une légère révision à la hausse des prévisions de croissance.

Mercredi dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait annoncé qu'elle maintenait ses taux directeurs au plus bas - actuellement dans une fourchette de 0% à 0,25% - et que cela devrait rester le cas au moins jusqu'en 2023.

Vers 09h15, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse notait à 10'216,69 points, une baisse de 1,1%, après avoir entamé la séance sur un fléchissement de 0,9%. Le SLI abandonnait de son côté 1,22% à 1539,91 points, alors que l'indicateur élargi SPI lâchait 1,02% à 12'711,27 points.

L'ensemble des 30 plus grosses capitalisations du marché helvétique s'inscrivait en repli, à l'exception de Swisscom qui stagnait. Logitech (-2,7%) subissait le repli le plus significatif, devant Temenos (-2,6%) et les bancaires UBS (-2,1%) et Credit Suisse (-2%).

En haut de tableau, le bon Schindler (-0,2%) se montrait le plus résistant, derrière Swisscom. Suivaient les deux poids lourds Nestlé (-0,5%) et Roche (-0,5%), alors que la 3e plus grosse capitalisation de la Bourse suisse, Novartis lâchait 0,9%.

Sur le marché élargi, Vifor Pharma plongeait de 3,4%, après avoir manqué "de peu" la concrétisation du critère primaire pour une étude clinique sur l'administration de Ferinject (carboxymaltose ferrique en intraveineuse) en prophylaxie contre des déficiences cardiaques.

Le laboratoire saint-gallois n'a pas constaté de bénéfice suffisamment significatif par rapport à l'administration d'un placebo dans la fréquence des hospitalisations pour déficiences cardiaques, ni dans la mortalité cardiovasculaire chez les patients déjà hospitalisés et présentant un carence en fer.

La société immobilière PSP Swiss Property (+1,2%) a acquis trois immeubles commerciaux dans la ville de Genève pour 295 millions de francs suisses. Le groupe relève par ailleurs ses attentes en termes de rentabilité opérationnelle pour l'exercice en cours.

Le producteur de puces de communication et de géolocalisation U-blox (-0,7%) a annoncé un accord sur des questions de propriétés intellectuelles qui l'opposaient au prestataire de services de gestion de brevet d'origine transalpine Sisvel. L'accord couvre la vente par la firme de Thalwil de ses produits 2G, 3G et 4G sur une période donnée non spécifiée. Le litige entre les deux sociétés est désormais résolu.

Mobilezone (-1,3%) a conclu un partenariat avec Carvolution pour proposer en magasin des abonnements automobiles. Dans un premier temps, 27 surfaces sur 120 en Suisse offriront cette possibilité à la clientèle.

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