Zurich (awp) - La Bourse suisse a connu une quatrième séance de repli jeudi. Une première tentative matinale de rebond n'a pas tenu et les indices ont à nouveau glissé en territoire négatif vers la mi-journée. Le SMI a même crevé un instant le plancher des 9500 points dans l'après-midi. Il s'est ensuite redressé et est repassé au vert, avant de fléchir à nouveau pour finir dans le rouge.

A New York, Wall Street gagnait un peu de terrain en matinée après le rebond historique du PIB au 3e trimestre.

Pour Patrick O'Hare de Briefing, ce rapport sur le PIB n'a toutefois pas provoqué de véritable électrochoc, car les investisseurs avaient anticipé une forte hausse et continuent de s'attendre à des turbulences dans les prochains mois.

"Il n'y a pas de plan de relance aux Etats-Unis, il y a l'incertitude liée à l'élection présidentielle (américaine, ndlr), il y a une flambée des cas de contamination au coronavirus et de nouveaux efforts par des autorités de limiter la propagation via des mesures de confinement ou de fermetures ciblées", a relevé l'expert.

Le SMI a fini sur un recul de 0,65% à 9556,14 points, avec un plus bas à 9496,22 et un plus haut à 9670,65 points. Le SLI a perdu 0,64% à 1472,47 points et le SPI 0,43% à 11'950,93 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et huit avancé.

La volatile AMS (+3,6%) a fini sur la plus haute marche du podium, devant Swisscom (+1,8%) et Sika (+1,3%).

Le géant bleu a surpris en bien avec sa copie trimestrielle, malgré l'érosion de ses ventes sur neuf mois. Le bénéfice net a légèrement reculé, de 1,3% à 1,16 milliard de francs suisses. Les prévisions pour l'ensemble de l'année ont été confirmées.

Après des gains initiaux, Geberit (-0,8%) a terminé dans le rouge. Le spécialiste des installations sanitaires a résisté à la crise pandémique au cours des neuf premiers mois. Le chiffre d'affaires et le bénéfice net ont nettement dépassé les attentes des analystes. Le 4e trimestre s'annonce difficile en raison de la seconde vague pandémique.

Credit Suisse (-5,6%) a fini lanterne rouge, derrière Alcon (-3,3%) et Clariant (-2,4%).

La banque aux deux voiles n'a pas comblé les attentes du marché avec ses résultats trimestriels. Elle a essuyé un recul sur pratiquement tous les fronts, souffrant notamment d'un dollar faible, une devise dans laquelle elle réalise une part non négligeable de ses revenus, comptabilisés en francs suisses. La performance est inférieure aux attentes, mais contrebalancée par la reprise du programme de rachat d'actions en 2021.

Le chimiste de Muttenz a dévoilé des résultats globalement en retrait au troisième trimestre, impactés par la pandémie de Covid-19, la chute des prix du pétrole et des effets de change défavorables. Le groupe, qui poursuit sa restructuration et devrait bientôt recruter un nouveau patron, ne s'est pas risqué à faire des prévisions chiffrées pour l'ensemble de l'année.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-0,4%) et Roche (-0,2%) ont légèrement reculé. Le géant pharmaceutique a décroché une homologation supplémentaire en Chine pour son anticancéreux à large spectre Tecentriq, en combinaison avec l'Avastin et dans l'indication contre une forme courante de cancer du foie.

Son concurrent Novartis (-1,0%) a annoncé l'acquisition de l'américain Vedere Bio, un développeur de thérapies géniques. Le montant de la transaction est de 150 millions de dollars, auxquels pourront s'ajouter jusqu'à 130 millions de plus au franchissement d'étapes.

Sur le marché élargi, Phoenix Mecano (+9,5%) a dégagé un bénéfice net plus de trois fois supérieur aux attentes moyennes au troisième trimestre. Les incertitudes persistent pour les prochains mois avec la pandémie du coronavirus.

A l'occasion de la journée des investisseurs, Bâloise (+0,7%) a dit vouloir conquérir 1,5 million de nouveaux clients. L'assureur vise une croissance rentable pour sa nouvelle période stratégique 2022-25 et continue à investir dans les écosystèmes et le changement numérique.

Dufry (+0,1%) a annoncé plusieurs changements dans ses instances dirigeantes, avec notamment le départ du directeur général adjoint Jose Antonio Gea.

Sulzer (-2,0%) a fait état d'une légère contraction des entrées de commandes après neuf mois, suite à un été où la marche des affaires a été faible, mais quasiment en ligne avec les attentes du marché. La direction estime que le groupe retrouvera en 2021 les chiffres d'avant la pandémie.

Molecular Partners (-4,6%), qui s'était envolé de près de 30% la veille après avoir conclu un partenariat avec Novartis, a reculé dans la foulée de la présentation de sa performance sur neuf mois, avec notamment une perte de 41,2 millions de francs suisses.

Implenia (-10,4%) a poursuivi son chemin de croix après l'annonce de la restructuration et des suppressions d'emplois.

rp/buc