Un petit tour et puis s’en va. Les douze géants du football européen qui avaient l’intention de créer une “super league”, se sont ravisés sous la pression des fans et parfois même de leurs propres staffs. Résumons les faits si vous vivez dans une grotte (ou si le football est le cadet de vos soucis) : l’objectif de cette ligue était de permettre à ces mastodontes du foot de jouer au ballon entre eux et de récupérer une plus grosse part de gâteau.

Voici la bande dissidente en question : La Juventus, Liverpool, Tottenham, l’AC Milan, Chelsea, les deux Manchester, l’Inter de Milan, les deux clubs de Madrid, le FC Barcelone et Arsenal. D’autres clubs étaient appelés à rejoindre cette élite continentale pour créer un entre-soi. 

La dimension cupide de l’initiative a été très largement pointée du doigt. Les sanctions qui planaient au-dessus de la tête des clubs impliqués ont peut-être eu un effet dissuasif aussi. Comme leur éviction des championnats nationaux et internationaux, ainsi qu’une interdiction faite à leurs joueurs d‘intégrer les équipes nationales.

Si la “super league” avait vu le jour, la prochaine coupe du monde organisée par le Qatar aurait probablement eu lieu dans une ambiance crépusculaire. Pensez donc, un mondial diffusé en hiver, sans les plus grandes stars de la planète football, dans des stades climatisés bâtis par des travailleurs dans des conditions indignes et avec une affluence qui reste à prouver. Beau succès populaire en perspective.

 

Une valeur difficile à quantifier

Les clubs de foot professionnels sont des entreprises extrêmement difficiles à valoriser. Les résultats incorporent en effet une forte part d’exceptionnels, tels que les transferts réalisés ou les résultats sportifs tout au long de la saison et lors des compétitions spécifiques. La valeur de la marque de certains clubs est un atout considérable, comme le fait qu’ils possèdent ou pas leurs infrastructures. 

Le projet de “super league” à l’impopularité sans précédent, aurait permis de fixer l’une de ces inconnues. En effet, les clubs fondateurs auraient touché plus de la moitié des revenus annuels, estimés à 6 milliards, d’après des chiffres dévoilés par le Financial Times hier. 2 milliards à se partager en 32 c’est bien, mais 6 milliards à se diviser en 20 c’est mieux, non ?

Un revenu beaucoup plus conséquent et une régularité certaine : un cocktail gagnant financièrement pour provoquer un regain d’intérêt chez les investisseurs. Mais voilà, le business foot dépend d’acteurs beaucoup plus influents (fans, joueurs, entraîneurs) qu’une entreprise “normale”. Et à l’annonce de la dissolution des "Avengers du foot”, le bel engouement de la veille pour les clubs cotés qui faisaient partie de l’aventure s’est estompé. La preuve avec le titre de la Juventus qui perdait 13,5% en séance.

En 2020, Manchester United et la Juventus présentaient des fondamentaux très faibles, notamment au niveau du bilan. Leur dette valait plus de 3 fois leur résultat opérationnel, tandis que leur ratio dette nette sur capitaux propres dépassait largement les 100%. La performance boursière n’est pas vraiment au rendez-vous. Sur dix ans, les deux titres sousperforment nettement la moyenne européenne.

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