Brasilia (awp/afp) -La Banque centrale du Brésil a maintenu mercredi sans surprise son taux directeur à 6,5%, son plancher historique, lors de la dernière réunion de son comité de politique monétaire avant l'investiture du président élu d'extrême droite Jair Bolsonaro.

Principal outil de lutte contre l'inflation, le taux directeur se situe à ce niveau depuis le mois de mars, après de nombreuses baisses successives.

La décision, adoptée à l'unanimité par les neuf membres du comité de politique monétaire (Copom), est conforme aux prévisions des analystes.

Le Copom a indiqué dans un communiqué que, même si la première économie d'Amérique latine reprend progressivement des couleurs après une récession historique en 2015 et 2016, "la conjoncture impose encore une politique monétaire de stimulation", qui justifie le maintien d'un taux bas.

Le comité a souligné néanmoins que la continuité des réformes d'austérité entamées par le président de centre-droit Michel Temer "est essentielle pour le maintien d'une inflation basse à long et moyen terme, pour une baisse des taux d'intérêt et pour une reprise durable de l'économie".

Jair Bolsonaro, 63 ans, a nommé à la tête d'un "super ministère" de l'Économie l'ultra-libéral Paulo Guedes, qui a promis une cure d'austérité et un vaste plan de privatisations pour tenter de résorber une dette abyssale.

Le très impopulaire gouvernement Temer a déjà pris des mesures drastiques comme le gel des dépenses publiques sur vingt ans, mais n'est toutefois pas parvenu à faire approuver l'épineuse réforme des retraites.

L'équipe du président élu souhaitait maintenir Ilan Goldfajn aux commandes de la politique monétaire du pays. Mais ce dernier, à la tête de la Banque centrale depuis juin 2016, a indiqué qu'il quitterait son poste à la fin de l'année pour raisons personnelles.

Il sera remplacé par Roberto Campos Neto, 49 ans, haut cadre de la banque Santander pour les Amériques et petit-fils de Roberto Campos, considéré comme un des principaux chantres du libéralisme économique au Brésil.

M. Campos Neto dirigera la prochaine réunion du Copom, les 5 et 6 février.

Les marchés tablent sur une inflation de 3,71% sur toute l'année 2018, contre 2,95% en 2017, quand le Brésil entamait une timide sortie de crise, avec 1% de croissance après deux ans de récession, le PIB s'étant contracté de 3,5% en 2015 comme en 2016.

Les analystes tablent sur une croissance de 2,53% en 2019, avec une inflation à 4,07%.

afp/rp