J'ignore si des "market-makers" français et allemands avaient fait un pari hier ou si c'est le hasard qui a frappé, mais le CAC40 et le DAX ont terminé sur une rare variation égale à 0 à la cloche. De là à dire qu'il ne s'est rien passé hier sur les marchés il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas puisqu'en réalité, l'actualité financière était plutôt touffue. Chez les entreprises, ce sont les premières publications de résultats trimestriels de la saison estivale qui ont animé la cote. Notamment celles des banques américaines, qui vont très bien, merci pour elles. L'automobile a l'air de confirmer sa renaissance (Daimler a – encore – relevé ses prévisions) malgré les projets-choc de la Commission européenne en matière de politique environnementale. En revanche, la mauvaise passe se confirme pour le marché des énergies renouvelables, avec la révision en baisse des objectifs de Siemens, plombé par sa filiale ENR Siemens Gamesa : sous le feu des projecteurs en 2020 avec la frénésie des investissements ESG, le secteur peine à justifier son statut pour l'instant.

Mais au-delà de l'actualité des entreprises, c'est bien la politique monétaire américaine qui était au cœur de l'attention hier. Jerome Powell, qui dirige la banque centrale du pays, a réussi son exercice de communication devant les parlementaires. Sa tâche avait été compliquée par la parution, mardi de chiffres de l'inflation encore très élevés aux Etats-Unis. Powell s'est employé à démontrer que le scénario se déroule comme la Fed le prévoyait et que cette surchauffe des prix est temporaire. "Oui les prix flambent, mais non, ça ne durera pas et, oui, la Fed continuera à irriguer l'économie pour prolonger la reprise même si elle doit réduire la voilure", pourrait-on dire pour résumer (j'ai dû écrire ça 15 fois depuis trois mois). En conséquence, la banque centrale ne devrait pas brusquer les choses pour raboter l'inflation. Les craintes immédiates sont dissipées et les sceptiques ne sont pas convaincus pour autant : business as usual.

Pendant ce temps, en Chine… Le PIB du second trimestre 2021 a progressé de 7,9% sur un an, ont annoncé les autorités ce matin, pas si mal au regard des inquiétudes qui avaient émergé récemment sur la vigueur du rebond chinois. Les économistes attendaient en moyenne 8%, autant dire que le décalage est minime. C'est l'empressement de la PBOC, la banque centrale chinoise, à jouer sur les leviers d'accroissement de la liquidité récemment qui avait faire craindre une mauvaise nouvelle. Les spécialistes ont noté ce matin que la consommation et la production ont été plutôt solides, à une exception près, le marché automobile qui peine à se redresser. Il semblerait que les tensions sur l'approvisionnement des semiconducteurs continuent à peser sur la filière, qui investit moins que prévu en réponse. Quant à l'activisme récent de la PBOC, je lis ce matin qu'il pourrait être dû à des besoins accrus de financement du secteur bancaire, confronté à une hausse des impayés. Mais on reste au conditionnel car les rouages de l'économie chinoise gardent une part de mystère qui contraste avec les données sur nos économies ultra-monitorées.

Les deux échéances majeures de la semaine – inflation américaine et ses conséquences monétaires puis PIB chinois - sont passées sans trop de casse, ce qui va donner l'occasion aux investisseurs de se recentrer sur les publications d'entreprises. Quelques têtes d'affiche sont prévues en cette fin de semaine, mais c'est à partir de lundi prochain que les choses sérieuses démarrent. Une cinquantaine de sociétés pesant plus de 50 Mds$ de capitalisation sont attendues sur la séquence hebdomadaire, puis le triple sur la dernière semaine de juillet. L'analyse de leurs résultats permettra de jauger la solidité de la trajectoire économique. Ce qui est sûr et un peu inattendu, c'est que les communiqués de résultats continueront à mentionner des expressions du genre "sous réserve de l'absence de mesures contraignantes liées au coronavirus", car la pandémie n'est pas encore un lointain souvenir.

Hier, l'Europe a terminé plutôt dans le rouge, exception faite donc de la France et de l'Allemagne, tandis que Wall Street grappillait quelques points. Ce matin, les indicateurs avancés sont encore baissiers sur le vieux continent.

Les temps forts économiques du jour

Les chiffres de l'emploi britannique (8h00) précéderont une batterie d'indicateurs aux Etats-Unis : Empire Manufacturing, Philly Fed et inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), puis production industrielle (15h15). Ce matin donc, la Chine a annoncé un PIB en croissance de 7,9% au T2, légèrement en-deçà des attentes (8%).

L'euro est remonté à 1,1831 USD, pendant que l'once d'or se renforce à 1825 USD. Le pétrole est orienté à la baisse après les rumeurs d'un compromis trouvé à l'OPEP+ sur la production, avec un baril de Brent qui s'échange 74,18 USD et un baril WTI à 72,50 USD. Le rendement de la dette américaine est redescendu à 1,33% sur 10 ans. Le Bitcoin évolue autour de 32 500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Admiral : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 2758 à 2938 GBp.
  • Airbus : Citigroup passe de neutre à achat en visant 130 EUR.
  • ArcelorMittal : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 36 à 40 EUR. Barclays reprend le suivi à surpondérer en visant 36 EUR.
  • Beazley : Citigroup démarre le suivi à l'achat.
  • Brain Biotech : Baader Helvea reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 17,50 à 20,50 EUR.
  • Credit Suisse : Jefferies démarre le suivi à conserver en visant 10 CHF.
  • Esker : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 230 à 320 EUR.
  • Hiscox : Citigroup démarre le suivi à neutre en visant 910 GBp.
  • Hugo Boss : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 60 EUR.
  • Konecranes : Goldman Sachs passe de neutre à acheter en visant 58 EUR.
  • Media and Games Invest : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 7,10 à 8 EUR.
  • SSAB : Barclays reprend le suivi à surpondérer en visant 56 SEK.
  • Straumann : Goldman Sachs relève son objectif de cours de 800 à 915 CHF.
  • ThyssenKrupp : Barclays reprend le suivi à souspondérer en visant 8,50 EUR.
  • Tullow Oil : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 45 à 50 GBp.
  • UBS : Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 20 CHF.
  • Voestalpine : Barclays démarre le suivi à pondération en ligne en visant 37 EUR.

En France

Annonces importantes

  • Carmat réalise la première implantation humaine de son cœur artificiel total aux États-Unis.
  • Ekinops obtient 3,6 M€ de financements pour son projet NGOpt dans le cadre du plan France Relance.
  • SKY Brasil et Technicolor Connected Home lancent des box Android TV équipées de l'assistant vocal de Google.
  • Hydrogen Refueling Solutions a publié ses comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Les résultats du T2 de Daimler vont dépasser les attentes du marché.
  • Siemens renonce à ses objectifs à cause de Siemens Gamesa.
  • NortonLifeLock étudierait le rachat d'Avast, selon le Wall Street Journal.
  • Barry Callebaut a dégagé 2,1% de croissance brute et 7,7% hors change sur les neuf premiers mois de son exercice décalé.
  • Microsoft lance des versions cloud de Windows 10 et 11.
  • Ali Group va racheter Welbilt pour 3,4 Mds$ en numéraire, battant la proposition de Middleby.
  • Facebook demande que la responsable de la FTC se récuse.
  • Netflix a prévu de se lancer dans la bataille des jeux vidéo, pour diversifier son offre.
  • Johnson & Johnson rappelle des produits solaires Neutrogena et Aveeno.
  • Sydney Airport rejette à l'unanimité l'offre de rachat qui lui a été soumise par un consortium d'investisseurs.
  • The Blackstone Group et AIG scellent un partenariat avec des transferts d'actifs.
  • Volkswagen condamnée à 450 M€ de dommages et intérêts aux Pays-Bas dans le cadre du dieselgate.
  • AMC Entertainment et GameStop valent moitié moins que leurs pics récents.
  • Le fonds Veritas préparerait l'IPO de Cotiviti pour 15 Mds$ selon Bloomberg.
  • Valora reprend cinq librairies de gare dans le nord de la Bavière.
  • GAM Holding affiche une perte nette de 3 MCHF au S1, mais un bénéfice sous-jacent avant impôts de l'ordre de 1 MCHF.
  • Toyota Motor rachète la société américaine Carmera, fournisseur de cartes et de données pour les véhicules sans conducteur.
  • La néobanque N26 serait valorisée 10 Mds$ lors d'un tour de table de financement.
  • Principales publications de résultats. Unitedhealth, Morgan Stanley, Fast Retailing, Investor AB, Partners Group, Experian, Barry Callebaut, Delta Air Lines, Just Eat Takeaway

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