Pékin (awp/afp) - L'augmentation des prix à la consommation en Chine a connu en septembre un fort ralentissement, à +1,7% sur un an, après une amélioration des approvisionnements dans l'alimentaire, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).

Les analystes interrogés par l'agence d'information financière Bloomberg s'attendaient à une décélération moins prononcée (à +1,9%), après une hausse de l'inflation de 2,4% sur un an en août.

En début d'année, les mesures drastiques de confinement adoptées par la Chine pour endiguer la propagation du Covid-19 avaient largement désorganisé les réseaux de distribution de biens alimentaires et entraîné une flambée des prix.

Des inondations dans les régions agricoles du pays en juin avaient également provoqué des problèmes d'approvisionnement.

En septembre, "l'offre et la demande sur le marché ont dans l'ensemble été stables", a relevé une statisticienne du BNS, Dong Lijuan.

Ainsi, les prix du porc -- la viande la plus consommée dans le pays -- ont continué à augmenter le mois dernier (+25,5% sur un an) mais cette hausse est plus modérée qu'en août (+52,6%).

En mars, les prix du porc avaient connu une flambée (+116,4% sur un an) face aux difficultés d'approvisionnement liées aux mesures anti-Covid, alors que le cheptel chinois est par ailleurs décimé depuis août 2018 par une épidémie de peste porcine africaine.

De leur côté, les fruits frais ont vu en septembre leurs prix reculer de 6,9% sur un an, tandis que ceux des oeufs ont perdu 15,8% sur cette période.

Les prix à la production, un indice qui mesure le coût des marchandises sorties d'usine, ont connu pour leur part en septembre leur huitième mois de repli à -2,1% sur un an.

Les analystes s'attendaient à ce que les prix repartent à la hausse avec la reprise de l'activité en Chine. Le mois précédent, les prix à la production s'étaient affichés en repli de 2% sur un an.

Mais des secteurs restent à la peine, ce qui pèse sur les matières premières.

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a ainsi vu ses prix chuter de 26,2% sur un an en septembre, selon le BNS.

Dans les prochains mois, "il sera intéressant de voir si cette déflation des prix sortie d'usine est le signal d'un frein à la reprise en Chine", relève l'analyste Ken Cheung, de la banque Mizuho.

Le géant asiatique a connu une reprise de l'activité au deuxième trimestre, avec une hausse de 3,2% du PIB sur un an selon des chiffres officiels, après un repli de 6,8% au premier trimestre. Les chiffres pour le troisième trimestre seront dévoilés lundi.

afp/jh