Les valeurs retenues sont européennes et font partie des 10% d'actions de plus de 5 Mds$ de capitalisation (ou équivalent dans leurs monnaies locales), dont les dividendes sont relativement réguliers. Nous avons écarté les valeurs les moins solides et celles dont la visibilité ou la qualité des publications était trop faible par le passé. Nous n'avons pas non plus considéré les titres suivis par un nombre trop restreint d'analystes. Les rendements fournis sont calculés sur la base des cours de la séance du 31 mars et des dividendes attendus en 2022.

  • Imperial Brands : le Britannique sert un coupon qui représente un rendement de l'ordre de 9,6% actuellement. Evidemment à ce prix-là, il ne faut pas espérer faire un investissement ESG. Imperial Brands est plutôt une "sin stock", mieux connue via ses marques Winston, JPS, L&B, ses cigarettes électroniques Blu et ses feuilles à rouler Rizla. La société est rentable, peu valorisée mais elle affiche un endettement élevé et navigue sur des marchés à risque. On ne peut pas tout avoir. British American Tobacco (8,32% de rendement) est une alternative aux caractéristiques proches.
  • Enagas : le groupe espagnol, dont le dividende affiche un rendement de 9%, est, comme son nom l'indique, spécialisé dans le gaz. Plus précisément dans le transport et le stockage de gaz. Un peu comme si GrDF était coté en bourse en France. Le groupe est presque en monopole sur son marché domestique. En contrepartie, ses activités sont très largement dans le domaine régulé, ce qui est un facteur à la fois limitant pour la progression de résultats, et rassurant quand il s'agit d'évoquer le maintien d'un dividende élevé. Il a dernièrement réitéré ses ambitions de verser un généreux coupon, tout en poursuivant prudemment sa diversification géographique et métier. L'ancienne maison-mère Naturgy (7,5% de rendement) figure aussi parmi les rendements XXL du moment.
  • Persimmon : le constructeur de maisons individuelles de York, dans le nord de l'Angleterre, est un peu le "monsieur plus" du secteur outre-Manche : plus de rentabilité, plus de solidité financière, plus de visibilité et naturellement plus de dividende, avec un rendement de l'ordre de 8%, assis sur un bilan et une génération de trésorerie haut-de-gamme. Un coupon qui reste généreux même après la hausse de plus de 60% de l'action en un an, signe que l'immobilier britannique a étonnamment bien traversé la crise du coronavirus. A ce titre, le rival Taylor Wimpey n'est pas en reste… mais ses actionnaires se "contentent" de 6,6% de rendement.
  • Direct Line Insurance : l'assureur non-vie spécialisé dans les particuliers et les PME, encore une valeur britannique, sert 8% de rendement. Le management a habitué les actionnaires à un taux de distribution des résultats extrêmement élevé, entre dividendes et rachats d'actions. Il a d'ailleurs repris plus tôt que prévu son programme de rachat, ce que les investisseurs ont interprété comme étant un signe de grande confiance. Principale menace actuellement identifiée par les analystes, une enquête en cours de la FCA sur les pratiques tarifaires des acteurs du secteur outre-Manche. Dans le secteur, le réassureur français Scor SE n'est pas en reste côté rendement avec un dividende qui atteint 6,78% du cours de l'action.
  • Orange : cruel destin boursier que celui d'opérateur télécom. Au cœur de notre vie numérique moderne, ils ont cédé le beau rôle, et la valorisation qui va avec, à tous les fournisseurs de services qui n'existeraient pas sans eux. Reste un rendement de 6,8% sur la base des cours actuels pour Orange, qui sauve un bilan boursier qu'il vaut mieux oublier : -6% sur un an et -33% sur 10 ans. Le STOXX Europe 600 affiche respectivement +37% et +55%. A remplacer par Tele2 (6,8% de rendement) pour des télécommunications plus nordiques et un parcours boursier à peine moins défavorable (-12% sur un an et -17% sur 10 ans).
Sur 5 ans, seul Persimmon bat le STOXX Europe 600
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