PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé vendredi mais tous près de leurs récents plus hauts tandis qu'à Wall Street, le début de séance était animé par de nouveaux records du Dow Jones comme du Standard & Poor's et par un repli du Nasdaq, au terme d'une semaine dominée par l'optimisme sur la reprise économique.

À Paris, le CAC 40 affiche sur la journée un gain symbolique de 0,06% (3,69 points) à 6.169,41 points après un pic à 6.188,48, son meilleur niveau depuis novembre 2000.

A Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,38% mais à Francfort, le Dax a gagné 0,21%. L'indice EuroStoxx 50 a grappillé 0,03%, le FTSEurofirst 300 0,07% et le Stoxx 600 0,08%.

Au moment de la clôture en Europe, les indices américains évoluaient eux aussi dans le désordre, entre hausse des bancaires et baisse des technologiques sur fond de remontée des rendements obligataires: le Dow Jones s'adjugeait 0,25% après un plus haut historique à 33.654,15 points, le Standard & Poor's 500 avançait de 0,16% après avoir passé pour la première fois 4.100 points tandis que le Nasdaq Composite reculait de 0,11%.

La prudence de mise avant le week-end a limité la prise de risque après plusieurs séances marquées par un regain d'optimisme sur l'accélération de la croissance et des déclarations jugées rassurantes de responsables de la Réserve fédérale, dans un contexte marqué aussi par les progrès de la vaccination contre le COVID-19.

Les marchés misent par ailleurs sur une saison des résultats trimestriels solide: selon les dernières données Refinitiv IBES, les analystes tablent sur une hausse de 25% des profits du Standard & Poor's 500 par rapport aux trois premiers mois de 2020, et une croissance de 47,4% pour ceux du Stoxx 600.

Selon l'étude hebdomadaire de BofA, les investisseurs ont injecté plus de capitaux dans les marchés actions sur les cinq derniers mois (576 milliards de dollars) que sur les 12 années précédentes (452 milliards).

La semaine se solde par une hausse de 1,16% pour le Stoxx 600, sa sixième performance hebdomadaire positive d'affilée, et une progression de 1,09% pour le CAC 40. Le S&P-500, lui, se dirige vers un gain de 2,1% en cinq séances.

VALEURS

En Europe, le secteur de l'énergie a souffert de la baisse des cours du pétrole, son indice Stoxx affichant en clôture une baisse de 0,76%, alors qu'à l'opposé, le compartiment de la construction prenait 0,65% et celui de la santé 0,71%.

La plus forte hausse de l'EuroStoxx 50 est pour Deutsche Post, qui a pris 1,88% après avoir annoncé en cours de séance qu'il devrait nettement dépasser sa prévision de bénéfice d'exploitation cette année.

A Paris, Airbus a gagné 0,3% au lendemain de l'annonce de la livraison de 72 avions en mars, un chiffre salué par plusieurs analystes.

A la baisse, le tour-opérateur TUI a cédé 2,18% après le lancement d'une émission d'obligations convertibles destinée à renforcer un bilan éprouvé par la crise.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont augmenté plus qu'attendu en mars, leur hausse en rythme annuel atteignant 4,2%, le plus haut niveau depuis neuf ans et demi.

En Chine, les prix à la production ont eux aussi dépassé les attentes avec une hausse de 4,4% sur un an, la plus forte depuis près de trois ans.

En Europe, la production industrielle allemande a reculé de 1,6% en février alors que les exportations progressaient de 0,9%.

TAUX

Les chiffres des prix à la production aux Etats-Unis ont favorisé le mouvement de remontée des rendements des bons du Trésor, déjà enclenché avant leur publication: celui des titres à dix ans prenait un peu plus de deux points de base au moment de la clôture européenne à 1,655%.

Les rendements de référence de la zone euro ont suivi le mouvement: celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,304% en hausse de trois points.

CHANGES

La hausse des rendements des Treasuries permet au dollar de s'apprécier face aux autres grandes devises internationales (+0,19%) et de réduire sa perte hebdomadaire.

L'euro revient ainsi sous 1,19 dollar mais il affiche une hausse de plus de 1% sur la semaine.

PÉTROLE

Les cours du pétrole, en légère baisse, amplifient leur recul hebdomadaire, lié à la perspective d'une augmentation de la production de plusieurs grands pays exportateurs dans les semaines à venir.

Le Brent abandonne 0,13% à 63,12 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,18% à 59,49 dollars.

Tous deux s'acheminent vers un repli de plus de 2,5% sur l'ensemble de la semaine.

(Marc Angrand)