Actions et obligations :

Selon les données de Morningstar, les investissements étrangers en Russie dans les actions et obligations représentent plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les gestionnaires d’actifs tels que Blackrock, Capital Group ou Vanguard possèdent une exposition non négligeable au marché russe selon les informations les plus récentes sur les portefeuilles. Selon les calculs de Morningstar, cette exposition s’élève à près de 60 Mds$ sur les cent premiers fonds ouverts et fonds négociés en bourse en termes d’exposition estimée en dollars aux titres russes. 

Titres de créance : 

Les analystes de JPMorgan ont déclaré que les étrangers détiennent près de 79 Mds$ de titres de créances russes,  y compris des obligations en monnaie locale, des obligations souveraines en euros en monnaie forte et des euro-obligations d'entreprises en monnaie forte.

Banques :

Les banques sont parmi les institutions les plus touchées par les sanctions des pays occidentaux envers la Russie. En effet, la nature des sanctions (à savoir économiques et financières afin d'éviter un affrontement humain) fait que ces mesures de rétorsion touchent les banques en plein cœur de leurs activités. Voici une liste non exhaustive des principales banques ayant une exposition élevée à la Russie. 

  • Raiffeisen Bank : la première banque autrichienne détient une exposition totale à la Russie d’environ 23 Mds€, dont plus de la moitié concernant le secteur privé des entreprises d’après sa présentation de résultats de 2021.
  • Société Générale : à travers sa filiale russe Rosbank, la banque française possède une exposition au pays de Poutine de presque 19 Mds€ à la fin de l’année dernière, soit 1,7% de l’exposition totale du groupe. 
  • Unicredit : la banque d’Italie serait exposée à la Russie à hauteur de 14,2 Mds€ à la mi-2021. Parmi ces 14,2 Mds€, 8 Mds€ sont des prêts accordés par sa branche russe. 
  • Intesa Sanpaolo : l’exposition de la banque italienne s’élève à 5,57 Mds€ à la fin de 2021, soit 1,1% de son total. 
  • Citigroup : la banque américaine aurait une exposition à la Russie de près de 10 Mds$.

A titre de comparaison, Goldman Sachs a fait état, dans un document déposé le mois dernier, d’une exposition nette de moins de 300 M$ à la Russie ainsi qu’une exposition totale au marché de 414 M$ en décembre 2021.

Parcours boursiers des six banques citées ci-dessus depuis le 1er février 2022

Entreprises : 

Les banques ne sont pas les seuls établissements à être impactés par la guerre en Ukraine. Les dysfonctionnements économiques et industriels qu’elle engendre touchent aussi de plein fouet les entreprises internationales, et en particulier les sociétés de l’énergie et les gestionnaires d’actifs. 

  • Exxon Mobil : l’américaine spécialiste de l’énergie a annoncé son retrait de ses activités gazières et pétrolières en Russie, évaluées à plus de 4 Mds$, et cesse tout nouvel investissement dans les contrées à l’origine de l’invasion.
  • BP PLC : la compagnie britannique de pétrole BP annonce l’abandon de sa participation dans le géant pétrolier russe Rosneft, qui représente près de la moitié des réserves de pétrole et de gaz de BP, et un tiers de sa production. La cession de sa part de 19,75% dans Rosneft entraînera des charges pouvant atteindre 25 Mds$ d’après la société britannique. 
  • Shell : la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a annoncé son retrait de toutes ses opérations en Russie, ce qui entraînera des dépréciations d’après ses dires. Shell avait environ 3 Mds$ d’actifs non courants dans ses coentreprises en Russie à la fin de 2021, dont notamment avec la géante du gaz russe Gazprom.

Parcours boursier des quatre valeurs énergétiques citées ci-dessus depuis le 1er février 2022
  • Fonds souverain norvégien : le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, a amorti la valeur de près de 3 Mds$ de ses investissements qu’il détenait en Russie. Ces actifs, qui représentaient seulement 0,2% de la valeur totale du fonds, étaient constitués d’actions dans 51 sociétés dont les plus importantes étaient celles de PJSC Gazprom, de la Sberbank et de Lukoil. La participation dans ces trois entreprises représentait deux tiers du total. "Elles sont à peu près amorties", a déclaré le PDG Nicolai Tangen à Reuters jeudi, après que le gouvernement norvégien a demandé au fonds de vendre ces actifs.

Au total, l'exposition totale des actifs et investissements mentionnés ci-dessus à la Russie représente plus de 240 Mds$ . Et cela ne comprend que les entités dont l’exposition est connue, la valeur finale est probablement bien plus élevée.