"Quelles données sont indispensables à considérer dans l’appréciation de la qualité d’un contrat d’assurance vie ?
L’analyse de la qualité d’un contrat d’assurance vie commence avec la prise en compte du rendement délivré par le contrat. Ce rendement peut être jaugée par rapport à ce qui existe sur le marché dans son ensemble. Mais il peut être également être analysé dans son évolution temporelle.

Une différenciation doit être opérée entre fonds en euros et unités de compte tant en ce qui concerne la durée que les frais.

Combien de temps après la souscription, il devient pertinent de jauger la performance de son contrat ?

L’évaluation du taux de rendement pour les fonds euros peut éventuellement se faire au bout d’une année, au regard de ce qui est pratiqué par la concurrence. Néanmoins, un regard sur deux ou trois ans pour mesurer la tendance n’est pas inutile Aujourd’hui la moyenne du marché se situe à 1,8%.

En revanche, le raisonnement sur les unités de compte doit se faire avec plus de recul, en particulier pour celles investies en actions. Dans ce cas, l’appréciation de la performance réalisée a du sens si elle est faite à l’issue de plusieurs années, entre trois et quatre ans.
Il sera opportun de procéder à une appréciation relative et à une appréciation absolue : est-ce que la performance a connu une variation positive dans la durée et est-ce que cette performance s’inscrit dans la fourchette haute du marché en gardant à l’esprit bien évidemment que la performance passée ne présage pas de la performance future.

Au sein de ces unités de compte, le délai d’appréciation pourra être encore plus éloigné pour les SCPI. Compte tenu des frais d’entrée et des frais de gestion qui sont supérieure aux SICAV/FCP traditionnelles, l’évaluation pourra se faire au bout de cinq ans à six ans.

L’analyse de la performance des UC incluses dans son contrat devra s’appuyer sur deux paramètres importants : le point d’entrée et l’indice de référence. A la suite d’une période de hausse des marchés, le potentiel de gains est plus faible. Inversement, après une longue période de baisse, la probabilité de générer un rendement plus conséquent est plus élevée.
La comparaison à un indice de référence est utile mais pas un critère exclusif.

Au-delà du rendement délivré par le contrat, l’aspect qualitatif d’un contrat d’assurance vie peut être étudiée à travers le volet des frais ?

Effectivement. Le niveau des frais doit être considéré avec une grande attention. On distingue les frais d’entrée, les frais de gestion, les frais d’arbitrage.

Y a-t-il une hiérarchisation dans la prise en compte de ces frais ?

Les frais d’entrée peuvent se négocier. Ils sont différents selon que le contrat est purement investi dans les fonds euros, dans les unités de compte et/ou dans les fonds immobiliers. Les droits d’entrée des contrats investis en immobilier sont traditionnellement plus élevés.
Les frais de gestion sont un peu moins visibles car plus faibles, mais ils sont réguliers. Il faut donc avoir en tête qu’ils se cumulent chaque année.
Les frais d’arbitrage dépendent du rythme de changement de support opéré dans le contrat. En général celui-ci est faible.

Que sont censés couvrir les frais de gestion ?

Ces frais correspondent à la marge que se donnent les opérateurs financiers sur les différents fonds. Ces frais de gestion seront davantage élevés dans les fonds de fonds.
Il est à relever que des frais de gestion de 0% ne signifient pas nécessairement des frais avantageux. Une telle pratique peut masquer des faiblesses en termes de performance ou de qualité de services.

L’appréciation de la qualité de son contrat d’assurance vie ne doit pas faire l’impasse sur les services connexes proposés...

Absolument, la qualité du conseil délivré-en termes de choix d’unités de compte, pour opérer les bons arbitrages, en matière de fiscalité- est un élément significatif à insérer dans son examen.

De même, la bonne gestion quotidienne du contrat est un autre aspect à retenir, notamment la promptitude de la société qui gère le contrat à exécuter les instructions données.

Quelle autre dimension vous semble essentiel à appréhender dans son inspection ?

A la suite de la crise financière, certains épargnants ont alimenté la crainte de voir leur compagnie d’assurance faire faillite. L’honorabilité et la solidité de l’Assureur sont importantes à prendre en compte. Il vaut mieux prendre son contrat d’assureur chez une entité solide qui a des ratios de solvabilité corrects. Cela se vérifie assez facilement.
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