Cormac Weldon, gérant de la gamme de fonds US long-only equity chez Artemis, n’anticipe pas de récession aux Etats-Unis à un horizon de 18 mois, arguant de la très bonne santé du consommateur américain. A l'occasion d'une présentation à la presse en fin janvier, il a expliqué que ce les ménages bénéficiaient de la faiblesse du chômage et de la croissance des salaires. Ils ont aussi réduit leur endettement depuis la crise. La croissance américaine devrait cependant ralentir cette année en direction des 2%.

Le gérant précise que le coût des emprunts des sociétés, qui a augmenté, sera le principal élément à suivre au cours des prochains mois afin d'exprimer plus ou moins de confiance dans la poursuite de l'expansion économique.

Evoquant un autre grand thème ayant impacté les marchés en 2018 - le différend entre la Chine et les Etats-Unis à propos du déficit commercial - Cormac Weldon considère qu'il est bien plus facile à régler que celui concernant la technologie. Les deux questions pourraient donc être séparées. Il fait d'ailleurs l'hypothèse que l'administration américaine utilise le commerce comme levier dans ses discussions avec Pékin sur la technologie.

Cormac Weldon a ensuite mis en avant le changement d'attitude de la Fed, qui a fait part de sa volonté d'être patiente. Se fondant sur des personnes ayant été en contact avec la Fed, il s'attendait à ce qu'elle soit plus claire sur un possible ralentissement de la vitesse de réduction de son bilan. Elle l'a en effet été lors de réunion de politique monétaire, qui a suivi cette présentation. Il juge que ce plus grand pragmatisme de la Fed est très positif les marchés.

" Nous n'appartenons pas au camp qui pense que la croissance des salaires va significativement peser sur la rentabilité des sociétés ", a déclaré Cormac Weldon. L'augmentation des salaires reste contenue car elle a pour origine, selon lui, des travailleurs non-qualifiés, via notamment l'augmentation du salaire minimum, et non des salariés, dont les salaires ont un impact important sur l'inflation. Dans un contexte de faible participation au marché du travail, il s'attend en outre à ce que la progression des salaires entraîne le retour de certaines personnes sur ce marché. Un tel phénomène tempèrerait en retour l'inflation salariale. Elle pourra de plus être compensée par l'augmentation de la productivité, les sociétés ne devraient donc pas en souffrir significativement.

Dans ce contexte d'un Fed qui patiente, d'une inflation bénigne et de l'absence de récession cette année, il considère que le marché américain offre de la valeur. Après sa chute au quatrième trimestre 2018, il affichait un PER de 14,8 pour 2019 et de 13,4 pour 2020.

L'Artemis US Select Fund s'est renforcé sur le secteur technologique, qui offre une excellente valeur après l'avoir souspondéré un temps en 2018 en raison de sa valorisation.

Cormac Weldon juge aussi intéressantes les petites capitalisations américaines, un marché moins efficient car elles font l'objet de moins de recherches de la part des banques. Il a ajoute à leur sujet qu'au cours du dernier épisode d'aversion au risque sur les marchés, les investisseurs ont jeté le " bon, le mauvais et l'horrible ". " Nous pensons que ce pull-back a créé des opportunités assez exceptionnelles ", a conclu le gérant.