Pour faire émerger ces trois dossiers, nous avons utilisé le Screener Zonebourse en considérant des actions de plus de 500 M€ de capitalisation, avec des notes d'investissement élevées sur la base d'un panel d'analystes suffisamment large (au moins 4). Nous n'avons retenu que les dossiers les plus qualitatifs sur la base de critères de valorisation et de trajectoire de résultats, en écartant ceux qui présentaient des anomalies ou des risques trop importants.

  • Esprinet : l'entreprise lombarde est le principal distributeur de matériel informatique et technologique en Italie et en Espagne. Sa capitalisation est modeste (664 M€) au regard de son chiffre d'affaires (4,5 Mds€ en 2020) et son PER 2022 est faible (14,2 fois). La trajectoire de résultats est positive et le bilan est solide. De part son métier, Esprinet n'est pas un champion des marges, loin de là. C'est même une industrie à rentabilité plancher. Mais la qualité de l'organisation de la société lui permet de composer avec cette situation. Le levier provient donc de l'accroissement de l'activité et de l'optimisation de la structure de coûts. De ce point de vue, Esprinet s'en sort bien et devrait continuer à le faire dans les années à venir, avec la numérisation de l'économie. Les indicateurs récents de révision des prévisions vont en tout cas dans ce sens. Pour finir, c'est un acteur qui répond à lui tout seul à notre thématique du jour. Après l'Italie et l'Espagne, le Portugal est le nouveau terrain de jeu de la société.
  • Applus : face à SGS, Bureau Veritas et Intertek, la société espagnole fait office de petit poucet dans le domaine des TIC, comprendre "Testing, Inspection and Certification". Elle réalise la moitié de son activité en Europe, sur son marché domestique en particulier, et le solde dans le reste du monde. Ses spécialités sont le secteur pétrolier et l'automobile, autant dire que l'entreprise n'a pas vraiment été à la fête au cours des derniers trimestres. L'horizon a l'air de se dégager et la trajectoire de résultats est en train de prendre une belle pente haussière, du moins si l'on se fie aux anticipations des analystes qui pointent le décalage entre les perspectives actuelles et la valorisation déprimée. Applus se paie un tiers de moins que ses principaux concurrents sur la base du PER attendu en 2022. Une décote de taille n'est pas imméritée, mais elle paraît excessive d'autant que le groupe catalan a fait de gros efforts pour améliorer sa diversification.
  • Corticeira Amorim : le voyage dans le sud se termine avec la société portugaise qui opère dans le domaine du liège. Quand il faut citer une valeur moyenne qui domine son marché de niche, le Portugais sort souvent du chapeau avec sa part de marché de plus de 40% dans les bouchons en liège vins et spiritueux. L'action de la société familiale (les Amorim détient plus de 70% du capital) n'a pas encore rejoint ses niveaux d'avant-crise, même si elle a flirté avec en début d'année. La relance du marché des boissons alcoolisées avec les déconfinements et des ratios de valorisation doux devraient contribuer à un retour à meilleure fortune. La baisse récente du titre, qui souffre souvent de manière disproportionnée quand le dollar remonte, offre un beau point d'entrée sur un dossier qui mérite sans doute mieux que le yoyo qu'il a subi dernièrement, d'autant qu'il est positionné sur une marché qui cadre parfaitement avec les élans environnementaux actuels, plutôt du côté économie réelle que de la lessiveuse à verdir, si vous voyez ce que je veux dire.
Les notations fondamentales des trois sociétés
Les notations fondamentales des trois sociétés (Zonebourse)