Le marché des fusions-acquisitions, en ébullition ces derniers mois compte tenu des liquidités très importantes déversées par les banques centrales notamment, commence à émettre des signaux qui devraient inciter les investisseurs à la prudence.

"Aux Etats-Unis, le mouvement général de hausse des taux est enclenché. En Europe, le risque politique est en augmentation. En mai, la crise gouvernementale en Italie a entraîné un regain de volatilité et une évolution spectaculaire du spread de la dette italienne. En outre, la conjoncture montre des signes d'essoufflement des deux côtés de l'Atlantique", énumère Franck Silvent, Managing Partner chez Degroof Petercam France.

L'heure n'est sans doute pas encore au retournement de tendance mais l'expert met en garde. Il pointe que certaines opérations, initiées par des vendeurs, sont suspendues ou finissent par échouer quand les prétentions financières de ces derniers sont trop élevées. Cette évolution est vraie aussi bien pour le M&A que pour les introductions en Bourse.

"Si les conditions de marché restent encore favorables aux vendeurs, ceux-ci ne doivent pas ignorer ce nouvel environnement et considérer leurs options stratégiques en ayant en tête les risques de modification du climat général. Par ailleurs, la hausse de la volatilité peut augmenter l'incertitude et réduire les fenêtres de tirs disponibles en cas de besoin de levée de fonds. Certaines opérations sont reportées dans l'attente de conditions de marché plus favorables", prévient Franck Silvent, chez Degroof Petercam France.