Bien que confortée par 2/3 de son camp à l’occasion d’un vote de défiance, Theresa May s’enferme un peu plus dans une impasse alors que l’accord avec l’UE est contesté par une large majorité de députés et que les responsables européens s’opposent d’une seule voix à une potentielle renégociation. Tandis que la Première ministre exclut le scénario d’un second référendum, le vote de Westminster, initialement prévu le 11 Décembre mais reporté face à la fronde de la représentation nationale, devrait se tenir d’ici le 21 janvier prochain.

En Europe, la BCE peine à masquer ses inquiétudes face au ralentissement mondial, aux incertitudes politiques ou encore à la faiblesse de l’inflation sous-jacente. Bien que l’autorité monétaire ait confirmé qu’elle cesserait ses injections de liquidités dès le mois prochain, peu d’observateurs croient encore à l’hypothèse d’une première hausse de taux en 2019 alors que Mario Draghi a lui-même indiqué que le QE pourrait de nouveau être réactivé si nécessaire. Francfort a par ailleurs réduit sa prévision de croissance 2018 et 2019 pour l’Union monétaire.

Pour sa part, la Banque nationale suisse garde le cap d’une politique ultra-accommodante, jugeant toujours le Franc trop élevé. Outre le maintien de taux négatifs, l’institution a révisé en baisse ses prévisions de croissance et d’inflation tout en confirmant qu’elle continuait d’intervenir au besoin sur le marché des changes.

Sur le plan macro, l’activité privée en zone Euro stagne dans ses plus bas niveaux en plus de quatre ans mais la hausse des prix à la consommation américains ralentit aussi sur une année glissante, enregistrant son plus faible score en neuf mois.

Cette semaine, outre l’inflation britannique mercredi et la dernière estimation du PIB américain (T3) vendredi, les cambistes suivront trois réunions de politique monétaire de premier plan : la FED devrait en effet annoncer une quatrième hausse de taux cette année et réévaluer ses projections pour l’avenir ce 18 décembre tandis que la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre annonceront leur décision jeudi.

Graphiquement, l’Euro reste ancré à proximité de ses points annuels sans pouvoir s’en éloigner durablement. Notre support de moyen terme à 1.1224 USD menace toujours de céder tandis que les échanges s’équilibrent parmi les investisseurs particuliers.

Sur le Pound, la nouvelle accélération baissière a formé un nouveau support à 1.2492 USD et provoqué un rebond technique qui pourrait permettre à la devise de sauver l’essentiel d’ici la fin de l’année. Les positions des traders retail sont équilibrées.

De son côté, le Franc continue de s’octroyer la faveur des opérateurs vis-à-vis de l’Euro mais la BNS se tient prête à réagir sur le marché en-dessous de 1.1192 CHF, prochain seuil à surveiller. 2/3 des traders particuliers sont longs EUR/CHF dans cette attente.

Enfin, le Yen reste coincé la majeure partie du temps entre 112.50 et 113.80 JPY pour un Dollar dans une tendance qui reste globalement orientée à la hausse sur la paire. Des achats à proximité du bas de la fourchette nous offrent ainsi un bon ratio risk/reward cette semaine.