A vrai dire, la thématique a déjà plutôt bien fonctionné depuis la rentrée de septembre. Pour Bank of America Merrill Lynch par exemple, cette tendance devrait se poursuivre. Jusqu'ici en 2020, les entreprises value, pourtant réputées procycliques, n'ont en moyenne pas profité du redressement économique après le creux du printemps. Principalement, selon la banque, parce que les rendements obligataires n'ont pas réagi positivement à l'amélioration des données macro-économiques (alors que depuis 20 ans, le taux du 10 ans américain est un déterminant pour les stratégies value vs. croissance), mais aussi parce ce que la Banque et l'Energie, les deux plus gros contributeurs du secteur, dépriment au fond du trou boursier.

Pour Bank of America Merrill Lynch, ces obstacles vont s'estomper dans les mois à venir, avec une remontée des rendements obligataires américains grâce à une arrivée à maturité de la reprise économique et à une amélioration cyclique des résultats des deux secteurs précités. Les stratèges de l'établissement reconnaissent que la stratégie value a connu sa pire année depuis 1992, même en l'ajustant des biais sectoriels. Mais ils pensent qu'il est temps de revenir dessus.

En faisant tourner ses modèles sur la base de sept critères différents parmi les 250 plus grosses entreprises européennes, Bank of America Merrill Lynch a sorti de son chapeau 22 sociétés qui constituent des opportunités et six qui sont value-trap, des pièges à valeur. Les 22 entreprises plébiscitées sont 3i Group, Ahold Delhaize, Axa, Barclays, Brenntag, Deutsche Post, Deutsche Telekom, Enel, Imperial Brands, ING Groep, Julius Bär, Legal & General, LafargeHolcim, Orange, Saint-Gobain, SSE Plc, Total SE et Vodafone. Quant aux vilains petits canards, ce seraient Associated British Foods, BASF, BP Plc, Lloyds, Société Générale et Tesco.

Chez Liberum, on considère aussi que l'avènement de la value est proche, mais on s'est davantage intéressé aux valeurs moyennes (capitalisation inférieure à 5 Mds€). Les titres retenus ont un PE inférieur à 10, un ratio P/B de moins de 2,5, une dette modérée et une rentabilité élevée. "Ce sont des actions que les investisseurs devraient privilégier durant les phases de consolidation du T4 en préparation d'un rebond en 2021", écrit Liberum. On y retrouve (Europe hors UK) : Lanxess, Kojamo, Holmen, ASR Nederland, Mapfre, Fabege, TAG Immobilien, Grand City Properties, Covivio, AMS AG, Italgas, Castellum, ProsiebenSat.1, Warehouses de Pauw, Signify, Aalberts, Wienerberger, Dometic, Faurecia et Hella.

Si l'on passe les 40 valeurs value précitées à la moulinette du Screener Zonebourse, on obtient comme valeurs affichant les meilleurs profils d'investissement Ahold Delhaize, Lanxess et Signify.