Les marchés boursiers ont marqué le pas hier, après deux séances de nette reprise. En Europe, les indices ont terminé en ordre dispersé, de part et d'autre de l'équilibre. Côté vert pour Paris, Milan et Madrid et côté rouge pour Francfort, Londres, Bruxelles et Stockholm. A Zurich, en bon représentant de la légendaire neutralité suisse, le SMI a fini parfaitement à l'équilibre. Ce calme apparent masque toutefois quelques mouvements sectoriels d'envergure, avec des baisses marquées de plusieurs secteurs défensifs, en particulier dans la Santé et la Consommation de base. En revanche, les valeurs cycliques ont continué à bien se comporter, tirées par les espoirs d'une reprise en Chine. L'accélération économique chinoise, c'est un peu l'Arlésienne des marchés : chaque mois de janvier, l'espoir renaît. Mais ces dernières années, c'était plutôt le feu de paille que le feu sacré. On pourrait d'ailleurs gloser un peu sur le paradoxe des Occidentaux qui s'alarment de la puissance chinoise et qui cherchent à sabrer son influence économicopolitique, tout en trépignant comme des gosses en attendant que le pays accélère. Le temps du portefeuille n'est pas le temps de la géopolitique.

Aux Etats-Unis, les indices ont fait une pause après un gros rebond. La séance avait démarré n'importe comment avec un problème de cotation sur plusieurs dizaines de grandes valeurs qui affichaient des variations abracadabrantesques. Le NYSE n'a pas encore fourni d'explications, mais la SEC, le gendarme boursier américain, a ouvert une enquête. A priori il s'agit d'une problème technique et pas d'un "gros doigt", ces erreurs de traders qui provoquent des déséquilibres spectaculaires et souvent rigolos (sauf si vous faites partie des investisseurs lésés, bien sûr). Les choses sont rentrées dans l'ordre par la suite. Le bilan de fin de journée ressemble à celui de l'Europe, avec un Nasdaq 100 en baisse de 0,22%, un S&P500 à -0,07% et un Dow Jones à +0,31%, aidé par sa vieille garde : UnitedHealth, Honeywell ou Caterpillar.

Les publications de résultats d'entreprises continuent avec des données mitigées et pas toujours faciles à interpréter. Hier soir après la clôture, les investisseurs ont d'abord semblé ravis des résultats de Microsoft, avant de décider que finalement, non. Le géant de l'informatique n'est pas totalement au-dessus des tourments du monde et s'attend à être rattrapé par une dynamique économique ralentie. Ça n'a pas fait s'effondrer l'action, mais les gains initiaux hors séance se sont transformés en contraction. Globalement les chiffres des entreprises qui ont publié sont plus fragiles que sur les périodes précédentes. En d'autres termes, elles ne sont plus aussi nombreuses à dépasser les prévisions systématiquement sous-évaluées du marché. Et les dépassements ne sont plus aussi élevés que les prévisions systématiquement sous-évaluées du marché. Euh, en clair, les chiffres se dégradent sans s'effondrer. A suivre aujourd'hui en Europe, les résultats d'ASML, Alstom, Givaudan ou Lonza. Aux Etats-Unis, Abbott, Nextera, AT&T et Boeing avant la cloche puis Tesla et International Business Machines post-séance.

Les gros titres du jour tournent autour des Etats-Unis et de l'Allemagne qui ont accepté de livrer des chars lourds à l'Ukraine. Le Royaume-Uni avait déjà promis d'envoyer des Challenger. Pas de nouvelle de la France, qui préfère garder ses Leclerc au cas où, mais qui n'est pas contre fournir quelques Carrefour et un ou deux Auchan. Plus sérieusement, il y a quand même des symboles forts à voir s'affronter des chars de combat américains et russes. Et je ne parle même pas de chars allemands contre des chars russes. Pour ceux qui en doutaient, c'est bien le retour de l'Histoire. Par ailleurs, des documents classifiés ont été retrouvés au domicile de Mike Pence, l'ancien vice-président américain. Manifestement aux Etats-Unis, si t'as pas de documents top-secrets chez toi, t'as raté ta vie politique. Ah, et aucune tuerie de masse n'a été signalée en Californie depuis 24h00.

Sur le front macroéconomique, les indicateurs PMI publiés hier ont, en moyenne, plutôt dépassé les attentes, notamment en Europe. Aujourd'hui, il n'y aura que l'indice de confiance allemand Ifo à se mettre sous la dent (à 10h00). Les choses sérieuses reprennent jeudi avec la première estimation du PIB du 4e trimestre aux Etats-Unis et les commandes de biens durables de décembre. Le lendemain, ce sera au tour de l'inflation PCE américaine, qui alimentera le moulin à spéculation avant les rendez-vous cruciaux de la semaine prochaine pour les investisseurs, les décisions de politique monétaire de la Fed, de la BCE et de la BoE.

La zone Asie-Pacifique est toujours orpheline des marchés chinois, clos pour les festivités du nouvel an lunaire. Séoul et Singapour ont en revanche rouvert ce matin, sur de gros gains puisque les deux places rattrapent les deux séances haussières de vendredi et de lundi aux Etats-Unis. Le Japon ne baisse plus, avec un Nikkei 225 qui a clôturé en hausse pour la quatrième fois consécutive, sur une progression de 0,35%. C'est plus compliqué en Inde où le SENSEX cède 1% en séance. Les indicateurs avancés européens sont baissiers ce matin. Mais le CAC40 grappille 0,2% à 7067 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Programme réduit, avec le moral des milieux d'affaires allemand, l'indice Ifo, à 10h00. Tout l'agenda ici.

L'euro touche 1,09 USD. L'once d'or se stabilise à 1930 USD. Le pétrole reperd de l'altitude, avec un Brent de Mer du Nord à 86,53 USD le baril et un brut léger américain WTI à 80,44 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans recule à nouveau à 3,47%. Le bitcoin repasse légèrement sous 23 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aixtron : Deutsche Bank face d'acheter à conserver en visant 33 EUR.
  • Amplifon : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 29,20 EUR.
  • Aroundtown : Société Générale passe de conserver à vendre en visant 2,25 EUR.
  • Ascom : Research Partners reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 17 à 15 CHF.
  • Azelis : Morgan Stanley démarre le suivi à la pondération en ligne.
  • BigBen : In Extenso reste à l'achat fort avec un objectif réduit de 11,80 à 11,35 EUR.
  • Brenntag : Morgan Stanley démarre le suivi à surpondérer.
  • Covivio : Goldman Sachs passe de neutre à acheter en visant 71,10 EUR.
  • Dätwyler : Berenberg démarre le suivi à conserver en visant 220 CHF.
  • Demant : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 205 DKK.
  • Direct Line : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 160 GBp.
  • Gecina : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 109,50 EUR.
  • GN Store : Jefferies passe de sousperformance à conserver en visant 170 DKK.
  • Groupe Airwell : GreenSome Finance reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 4,26 à 4,87 EUR.
  • Hexagon : Berenberg passe d'acheter à conserver en visant 120 SEK.
  • Holcim : Goldman Sachs reste à la vente avec un objectif de cours relevé de 38 à 39 CHF.
  • Icade : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 43,50 EUR.
  • IMCD : Morgan Stanley démarre le suivi à pondération en ligne.
  • InterContinental Hotels : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 5500 à 6200 GBp.
  • Klépierre : Société Générale passe de conserver à vendre en visant 16,70 EUR.
  • Nacon : In Extenso reste à l'achat fort avec un objectif réduit de 5,45 à 4,90 EUR.
  • OPAP : Citigroup passe de neutre à acheter en visant 16 EUR.
  • Saipem : Citigroup passe de neutre à acheter en visant 2 EUR.
  • Sonova : Jefferies passe d'acheter à sousperformance en visant 200 CHF.
  • Swatch Group : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 318 à 360 CHF.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont données à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Alstom : la croissance organique sur neuf mois atteint 6% et celle des prises de commandes 3% (ratio commandes / facturations de 1,2). Les perspectives pour l’année 2022/2023 et les objectifs de moyen-terme 2024/2025 sont confirmés.
  • ID Logistics : hausse de 4,7% des revenus au T4.
  • McPhy : commandes en hausse de 65% en 2022. Ebitda négatif de 37 à 37 M€.

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont données à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • ASML : les bénéfices sont supérieurs aux attentes au T4. La croissance devrait dépasser 25% cette année.
  • Givaudan : le spécialiste des arômes et parfums a publié des résultats plutôt en ligne avec les attentes. Les objectifs de moyen terme sont réitérés.
  • Lockheed Martin : les perspectives sont mitigées pour 2023 après des prévisions dépassées au T4. Le titre est stable post-séance.
  • Lonza : le Suisse a publié des résultats en ligne avec les attentes et guidé sur 10% de croissance et une marge d'Ebitda de 30 à 31% cette année. Les objectifs 2024 sont confirmés.
  • Microsoft : les résultats trimestriels sont plutôt solides, mais le titre perd 1% hors séance après l'annonce d'une prévision de ralentissement de la croissance d'Azure.
  • Texas Instruments : le titre est inchangé après l'annonce des derniers trimestriels.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures