Les marchés américains ont effacé hier leur début de semaine positif en terminant au plus bas de la journée au presque. La baisse contenue qui dominait à l'heure de la clôture européenne s'est transformée en une nouvelle fessée. Avec leur beau label de victimes expiatoires favorites de 2022, les valeurs technologiques se sont faites découper sans discernement. Le Nasdaq 100 a perdu 3% dans la bataille. En même temps, comment faire autrement quand les sept plus grosses valeurs de l'indice, qui représentent près de 50% de son poids, perdent entre 2 et 7,5% ? Dans le même temps, le S&P500 largement consanguin sur les grosses capitalisations, a cédé 2,1%. Quant au Dow Jones, moins lesté en dossiers technologiques, son reflux est légèrement moindre à 1,78%.

En Europe, la séance s'était aussi terminée dans le rouge. Rouge clair en France (-0,26%) grâce aux résultats très supérieurs aux attentes de Kering, qui a dopé le secteur du Luxe. Rouge moyen pour le DAX (-0,67%) et rouge un peu plus vif pour le SMI (-0,95%), grevé par la Santé.

Vais-je re-re-re-rerépéter ce que j'ai écrit cette semaine ? Hum, on dirait bien que oui, pas trop le choix. Les variations des indices boursiers sont inversement corrélées à l'indice de volatilité VIX depuis quelques jours, le VIX évoluant lui-même au gré des déclarations des différents camps sur la situation aux frontières de l'Ukraine. Quand la crainte d'une invasion russe s'accroît, la nervosité monte et la volatilité itou, pendant que les indices boursiers baissent. Cela se produit quand les Américains disent que le Kremlin ment ou que les médias de propagande russes et ukrainiens s'accusent mutuellement de jeter de l'huile sur le feu à droite ou à gauche. A l'inverse, les marchés remontent dans le schéma inverse. Quand Moscou annonce faire bouger ses troupes plutôt vers l'est ou qu'une réunion de discussion en vue d'une désescalade est annoncée.

Hier en soirée, l'ambiance était plutôt morose et les rumeurs laissaient penser que la Russie allait franchir le Rubicon, ce qui a alimenté l'énième décrochage du secteur technologique aux Etats-Unis. Mais dans la nuit, l'annonce d'une rencontre la semaine prochaine entre les chefs de la diplomatie de Biden (Antony Blinken) et Poutine (Sergei Lavrov) a détendu l'atmosphère et propulsé les indicateurs nocturnes de Wall Street dans le vert. Ces marchés houleux sont à déconseiller aux investisseurs sujets au mal de mer.

Hors tensions à l'est de l'Europe, plusieurs autres forces sont à l'œuvre pour clôturer la semaine. Une nouvelle série de résultats d'entreprises d'abord, et plutôt bons une nouvelle fois. Ensuite, les discussions sur le nucléaire iranien, qui si elles aboutissent pourraient ouvrir la voie à un accroissement de l'offre de brut. C'est cette perspective qui a dégonflé les cours pétroliers par rapport aux pics récents. En outre, il ne faut pas oublier la politique monétaire avec le compte à rebours lancé avant la décision de la Fed sur ses taux dans moins d'un mois, le 16 mars. Hier après-midi, le patron de Fed de Saint-Louis, James Bullard a jugé que l'institution pourrait avoir à aller au-delà du niveau de taux d'intérêt cible neutre de 2% pour combattre l'inflation. Son homologue de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, s'est pour sa part prononcée en faveur d'un resserrement monétaire rythmé. Enfin, troisième vendredi du mois oblige, c'est la séance de compensation sur les marchés, dite des "trois sorcières" en France ou "triple witching hour" chez les anglo-saxons, lorsque les futures et options sur indices et les options sur actions arrivent à leur expiration mensuelle. C'est une source de volatilité additionnelle.

Les indicateurs avancés sont positionnés pour un rebond après l'information concernant Blinken et Lavrov. Information qui n'a toutefois pas empêché les places asiatiques d'être dominées par la baisse, en particulier Tokyo qui perd 0,4% à la cloche et qui a cédé du terrain sur la semaine. Le CAC40 gagne 0,12% à 6955 points.

Les temps forts économiques du jour

A 16h00 aux Etats-Unis, place aux chiffres de janvier dans l'immobilier ancien et à l'indice des indicateurs avancés du Conference Board. Plusieurs banquiers centraux américains doivent aussi prononcer des allocutions, mais plutôt en fin de journée pour les marchés européens.

L'euro et le dollar se neutralisent toujours à 1,1364 USD, pendant que l'or remonte à 1891 USD l'once. Sur le marché pétrolier, la tendance est plutôt à la baisse, avec un Brent à 92,38 USD et un WTI à 91,03 USD le baril. Le rendement de la dette américaine à 10 ans remonte de 2 points à 1,98% mais reste proche de ses niveaux récentes. Le Bitcoin est chahuté à 40 650 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Advanced Medical Solutions : HSBC démarre le suivi à l'achat en visant 350 GBp.
  • Alfen : Berenberg passe de conserver à acheter en visant 88 EUR.
  • Aluflexpack : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 37 à 23 CHF.
  • Aveva : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 4600 à 3550 GBp.
  • Basilea : Research Partners passe d'acheter à conserver en visant 45 CHF.
  • Buzzi Unicem : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 28 à 25 EUR.
  • Kering : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 770 à 800 EUR.
  • L'Oréal : Barclays passe de sousperformance à surperformance en visant 410 EUR.
  • Nemetschek : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 90 à 87 EUR.
  • Neoen : Stifel passe d'acheter à conserver en visant 32 EUR.
  • Neste Oyj : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 56 à 50 EUR.
  • Nestlé : RBC reste à performance sectorielle avec un objectif de cours relevé de 104 à 109 CHF.
  • Sipef : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 61 à 70 EUR.
  • Teleperformance : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 400 EUR.
  • Temenos : Baader Helvea passe de vendre à alléger en visant 95 CHF.
  • Tenaris : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 11,50 à 12,50 EUR.
  • Ubisoft : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 44 à 42 EUR.
  • UCB : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 124 à 122 EUR.
  • Vifor : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 116 à 167 CHF.

En France

Résultats de sociétés importantes

  • Electricité de France : le groupe publie ses résultats 2021, ses objectifs 2023 et annonce des cessions et une nouvelle augmentation de capital de 2,5 Mds€, que l'Etat souscrira à hauteur de ses parts.
  • Gecina : l'ANR EPRA de reconstitution progresse de 3,4% à 193,50 EUR. La croissance organique est attendue autour de 3%. Le résultat net récurrent par action devrait progresser de 5% en données ajustées, à 5,50 EUR.
  • Hermès : la croissance organique du T4 ressort à 11% pour un consensus à 10%. Le groupe va relever ses prix.
  • Renault : en marge de ses résultats 2021, le groupe relève sa prévision de marge 2022.
  • Teleperformance : les résultats 2021 sont en vive hausse. Le dividende est porté à 3,30 EUR. La croissance organique devrait atteindre 5% et la marge d'Ebita courant croître de 30 points cette année.
  • Ubisoft : les revenus sur neuf mois reculent de 17,7% à 1,42 Md€. Le objectifs annuels pour l'exercice clos fin mars sont confirmés.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Saint-Gobain cède son activité de distribution spécialisée en carrelage et son enseigne de distribution spécialisée en plomberie, sanitaire et chauffage au Royaume-Uni.
  • Pernod Ricard prévoit de racheter jusqu'à 300 M€ d'actions.
  • Paul Hermelin (Capgemini) rejoint Eurazeo comme senior advisor.
  • Patrick Bernasconi va succéder à Didier Ridoret comme président du conseil d'administration de Tour Eiffel.
  • Xandres (Damartex) fait son entrée sur le marché allemand.
  • D&D International détient 87% du capital et 92,5% des droits de vote de ST Dupont à l'issue de l'OPA à 0,14 EUR.
  • Gaztransport & Technigaz, Signaux Girod, Advini, Marie Brizard, Enogia, IT Link, Lisi, ont publié des résultats et/ou des prévisions.

Dans le monde

Résultats de sociétés importantes

  • Allianz : le bénéfice opérationnel est plus élevé que prévu en 2021. Le groupe va prendre une charge de 3,7 Mds€ à cause des contentieux en cours autour de son hedge fund AllianzGI US Structured Alpha.
  • ENI : les résultats du T4 sont supérieurs aux attentes.
  • Natwest : le résultat du T4 avant impôts atteint 635 Mds£ contre 423,5 Mds£ précédemment.
  • Sika : l'Ebit s'accroit à 1,39 MdsCHF en 2021 (consensus 1,399 MdCHF). La croissance de l'activité devrait dépasser 10% cette année, avec une marge en hausse.

Annonces importantes (et autres)

Lectures