PARIS, 26 mai (Reuters) - Le secteur minier paraît peu attrayant au premier abord mais il offre pourtant des opportunités d'investissement à moyen terme, dit-on chez Amiral Gestion.

Avec une offre contrainte, une demande en croissance et des conditions macroéconomiques favorables, le secteur minier mérite l'intérêt des investisseurs, avec une préférence à accorder à l'or, au cuivre et au palladium, écrivent Louis d'Arvieu et Etienne Guicherd, gérants chez Amiral Gestion, dans une note publiée mardi.

"L'environnement macroéconomique semble favorable à un regain d'intérêt pour les matières premières", écrivent-ils. "En sortie de crise, l'inflation pourrait ressurgir en raison des politiques monétaires, des plans de relance, notamment dans les infrastructures, et de la relocalisation de certaines productions. Enfin, des taux d'intérêt réels durablement négatifs devraient être favorables à l'or."

Les donnnées microéconiques plaident également pour le secteur aurifère avec des multiples de valorisation absolus à des plus bas historiques et une décote importante sur la valeur des actifs des producteurs dits "juniors", c'est-à-dire encore au stade de l'exploration, ajoutent-ils.

"Certes, l'historique de l'industrie est peu flatteur, la destruction de valeur est plus la norme que l'exception, la cyclicité est importante, les besoins en capitaux conséquents et l'allocation du capital rarement pertinente" reconnaissent les deux gérants avant de rappeler que le secteur a vécu en 2015 sa pire crise depuis les années 1930.

Même si une certaine prudence s'impose encore, la situation s'est nettement améliorée, soulignent-ils.

"Les restructurations se sont enchaînées, les bilans se sont assainis et les politiques de retour aux actionnaires sont devenues plus en phase avec les attentes des investisseurs", lit-on dans la note.

Les prix bénéficient en outre de la contrainte qui pèse sur l'offre avec l'explosion des coûts d'exploration alors que la demande est vigoureuse, le développement des énergies éoliennes et solaires et la démocratisation de la voiture électrique nécessitant des quantités de cuivre ou de nickel très importantes, écrivent les deux gérants.

Le palladium, métal utilisé pour les pots catalytiques mais produit par peu d'acteurs à grande échelle, mérite également d'être considéré par les investisseurs, selon eux.

(Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)