Les marchés boursiers étaient en pleine forme hier, ce qui a permis à l'indice large européen STOXX Europe 600 de s'offrir une troisième séance de hausse consécutive et de réduire à 4,6% le retard sur son cours au 31 décembre dernier. Deux secteurs continuent à largement se distinguer, la banque et le pétrole, dont les représentants trustent le haut du palmarès. Deux paradoxes ambulants, puisque les banques signent en général (poke Crédit Suisse) les meilleurs résultats de leur histoire malgré la pandémie, grâce au quoi qu'il en coûte des banques centrales. Quant aux valeurs pétrolières, elles défient toujours les beaux discours environnementaux.

Il est intéressant de noter que cette tendance favorable pour le duo banque / pétrole s'est confirmée cette semaine, alors que l'on aurait pu penser que le rebond des marchés a été favorisé par un jeu de vases communicants entre ces stars du début de l'année et les rachats à bon compte sur les technologiques. Mais que nenni : en réalité le rebond intervient parce que les bancaires et les pétrolières ont été rejointes par les technologiques certes, mais aussi les cycliques, en particulier la thématique de la réouverture (hôtels, compagnies aériennes, infrastructures de transport, etc.) et les matières premières. Aux Etats-Unis, le bilan n'est pas très différent en matière de répartition sectorielle.

Rendez-vous important cet après-midi avec les chiffres de l'inflation de janvier aux Etats-Unis. Les économistes attendent en moyenne une hausse des prix de 7,2% sur un an, un niveau qui dépasserait le sommet de 7% enregistré en décembre. Les optimistes argueront que le pic se rapproche à chaque fois un peu plus. Les sceptiques leur rétorqueront que cela n'empêcherait pas les prix de rester en surchauffe. L'enjeu de la statistique est principalement de faire bouger le curseur des probabilités entre une hausse de taux directeurs de la Fed de 25 ou de 50 points de base lors de la décision du 16 mars. Actuellement, l'outil FedWatch du CME donne une probabilité de 73,1% à une hausse d'un quart de point contre 26,9% pour un double tour de vis. Notez au passage que le statu quo n'est pas une option pour le marché. Que se passerait-il si l'inflation débordait le niveau déjà inédit du début des années Reagan et entraînait un basculement en faveur du second scénario (une hausse de taux de 50 points de base en mars, si vous avez suivi) ?

Eh bien une hausse de taux d'un quart de point, ce serait probablement "business as usual" pour les marchés, car les investisseurs considèreraient que la banque centrale en fait suffisamment (mais pas trop) pour tenter de faire plier l'échine à la hausse des prix sans obérer la croissance économique. Mais si l'inflation venait à accélérer encore et que les pronostics se déplaçaient en faveur d'une hausse d'un demi-point, la nervosité pourrait monter d'un cran car ce serait le signe que la Fed est un peu à la ramasse et qu'elle doit procéder de façon plus brutale qu'elle ne l'envisageait initialement pour reprendre le contrôle. Pour autant, l'économie étant une matière plus ou moins exacte, des voix s'élèveraient sûrement pour applaudir un électrochoc, puisque certains économistes estiment d'ores et déjà que la banque centrale serait bien inspirée, quoi qu'il arrive, de surréagir un peu. Si l'on part du principe bien sûr que cette politique monétaire est capable d'agir rapidement sur la flambée des prix, ce qui est une autre histoire puisque l'économie est une matière plus ou moins exacte.

Vous l'aurez compris, la statistique d'inflation qui sera publiée à 14h30 pourrait créer quelques remous, selon que les prix de janvier étaient en hausse de 7% de 7,2% ou de 7,4%. Pour patienter d'ici là, les résultats d'entreprises foisonnent en Europe, pour ce qui est probablement la journée la plus chargée de cette saison des résultats du 4e trimestre 2021 : AstraZeneca, TotalEnergies, Unilever, Siemens, Zurich Insurance, Pernod Ricard, Crédit Agricole, KBC Groupe, Société Générale, ArcelorMittal, Unibail… Plus de 30 entreprises pesant plus de 5 Mds€ de capitalisation sont au programme. Aux Etats-Unis, après les bons chiffres d'Uber et Walt Disney hier, Coca-Cola, PepsiCo et Philip Morris sont en approche.

Globalement, l'ambiance est bien plus détendue qu'elle ne l'était la semaine précédente, même si l'édifice est encore fragile. L'Europe devrait ouvrir en hausse, toujours portée par le courant acheteur qui caractérise cette semaine. En Asie, le bilan est plus mitigé ce matin car si le Japon et l'Australie montent légèrement, les places chinoises sont plutôt sur le reculoir. Le CAC40 gagnait 0,3% à 7151 points à l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

Aux Etats-Unis, ce sont les inscriptions hebdomadaires au chômage et les chiffres de l'inflation en janvier (14h30) qui vont donc retenir l'attention.

Il faut 1,14246 USD pour 1 EUR ce matin. L'once d'or poursuit sa remontée à 1834 USD. Sur le marché pétrolier, le baril recule à 89,41 USD pour le WTI et 91,18 USD pour le Brent. Le T-Bond affiche un rendement de 1,93% (-1 point) sur 10 ans. Le bitcoin se hisse à 44 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adyen : DA Davidson démarre le suivi à l'achat en visant 2000 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours ajusté de 3330 à 3300 EUR. Berenberg passe de conserver à acheter en visant 2550 EUR.
  • Banco BPM : HSBC passe de conserver a acheté en visant 3,65 EUR.
  • Basic-Fit : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 40,50 à 42 EUR.
  • Claranova : Portzamparc reste à l'achat avec un objectif réduit de 9,93 à 9,45 EUR.
  • Euronext : ING passe de conserver à acheter en visant 107,80 EUR.
  • Inditex : RBC passe de performance sectorielle à surperformance en visant 32 EUR.
  • ITM Power : Berenberg reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 300 à 225 GBp.
  • Kinepolis : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 58 à 64 EUR.
  • Lectra : Midcap Partners reste acheteur avec un objectif relevé de 41 à 45 EUR.
  • Maisons du Monde : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 26 à 27 EUR.
  • McPhy : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 24 à 21 EUR.
  • Mediobanca : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 11,70 EUR.
  • Moncler : Jefferies passe de conserver a acheté en visant 67 EUR.
  • Mycronic : Handelsbanken passe de conserver a acheté en visant 220 SEK.
  • Nel : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 21 à 18 NOK.
  • Pandora : Handelsbanken passe de conserver à acheter en visant 860 DKK.
  • Powercell Sweden : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 270 à 208 SEK.
  • Scor : Goldman Sachs reprend le suivi à neutre en visant 33 EUR.
  • Shaftesbury: HSBC reprend le suivi à conserver en visant 600 GBp.
  • Swiss Re : Goldman Sachs reprend le suivi à vendre en visant 100 CHF.
  • Thulé : Handelsbanken passe de conserver à acheter en visant 510 SEK.

En France

Résultats des sociétés

  • ArcelorMittal : en première lecture, l'Ebitda du T4 est un peu moins élevé que prévu. Un rachat d'actions doté d'1 Md$ est lancé.
  • Crédit Agricole : le bénéfice net annuel est doublé à 5,84 Mds€. La banque estime avoir atteint ses objectifs avec un an d'avance.
  • L'Oréal : la croissance organique du T4 est légèrement supérieure aux attentes, les résultats aussi.
  • Legrand : l'entreprise vise une marge ajustée autour de 20% en 2022 après des résultats records en 2021.
  • Pernod Ricard : le groupe vise toujours des ventes annuelles en hausse après un S1 record.
  • Société Générale : les bénéfices ont atteint des records, 5,6 Mds€ sur l'exercice 2021.
  • TotalEnergies : le groupe dégage 18,1 Mds$ de bénéfice net en 2021.
  • Unibail : le bénéfice net récurrent attendue entre 8,20 et 8,40 EUR cette année.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Air Liquide, Airbus, l'aéroport d'Incheon et Korean Air s'associent pour étudier l'utilisation de l'hydrogène dans la décarbonation de l'aviation en Corée.
  • TotalEnergies annule 1,16% de son capital.
  • Renault et Valeo s'associent pour développer un moteur électrique automobile en France.
  • La FDA accorde un examen prioritaire à Dupixent de Sanofi pour le traitement de la dermatite atopique de l'enfant.
  • Sophie Bellon fait durer la chasse du DG de Sodexo, selon La Lettre A.
  • Eurofins acquiert le vietnamien Gentis.
  • Electricité de France va racheter certains actifs énergie de General Electric.
  • Atos annonce une dépréciation d'actifs de 1,9 Md€.
  • L'Indonésie a signé pour 6 premiers Rafale dans une commande totale de 42 à Dassault Aviation.
  • Valeo va racheter l'intégralité des parts de sa coentreprise d'électrification avec l'allemand Siemens pour 277 M€.
  • Le PDG d'Orpea répond à Mirova.
  • Iliad aurait proposé plus de 11 Mds€ pour racheter la division italienne de Vodafone, selon le FT.
  • Global Bioenergies crée une nouvelle molécule pour verdir la chimie des C5.
  • L'Olympique Lyonnais transfère Xherdan Shaqiri à Chicago pour 6,7 M€.
  • Un cas clinique revu par des pairs rapporte des données préliminaires sur la première administration à l'homme de NBTXR3 (Nanobiotix) dans le traitement du cancer du pancréas non éligible à la chirurgie.
  • Implanet annonce les premières chirurgies aux États-Unis avec JAZZ PF.
  • Energisme publie un plan stratégique 2024.
  • ALD, Rubis, X-Fab, SII, Akwel, Lectra, Neurones, Assystem, Makheia, Baikowski, Riber, Acheter-Louer, BOA Concept, Vogo, Groupe SFIT, Claranova, Delta Plus ont publié leurs comptes et/ou des prévisions.

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • Crédit Suisse : la banque accuse une perte nette de 1,57 MdCHF sur l'année 2021.
  • Delivery Hero : le groupe prévoit un chiffre d'affaires compris entre 9,5 et 10,5 Mds€ en 2022.
  • KBC : le bénéfice net atteint 2,61 Mds€ (+81%) en 2021.
  • Siemens : le bénéfice net trimestriel est supérieur aux attentes.
  • Uber : les trimestriels sont bien accueillis avec un titre qui gagne 5,5% post-séance.
  • Unilever : le bénéfice net dépasse le consensus sur une croissance de plus de 8%.
  • Vestas Wind : les revenus annuels sont en bas de fourchette. Les indications fournies précédemment sont confirmées.
  • Walt Disney : le titre bondit de 6,6% hors séance après de solides recrutements pour Disney+.
  • Zurich Insurance : les résultats sont supérieurs aux attentes, le dividende est relevé de deux francs à 22 CHF par action.

Annonces importantes (et autres)

Lectures