Pour démarrer cette semaine, quelques mots sur la saison des publications de résultats et l'importance qu'elle revêt. Vous le savez, certains rendez-vous permettent de cadencer la vie des marchés financiers. Les publications périodiques en font partie. Derrière ce terme, se cachent les résultats que les sociétés publient chaque trimestre, qui sont disséqués et comparés aux prévisions et aux attentes des analystes financiers. Cet examen permet de ranger la performance financière d'une société dans une des trois cases : inférieur aux attentes, conforme aux prévisions ou meilleur que prévu. La taille de chacune des jauges permet de déterminer si une "saison de résultats" est favorable ou non. Les dirigeants d'entreprises savent qu'il leur faut "réussir" ces examens de passages, sans quoi les cours de bourse flanchent.

Il y aurait beaucoup à dire sur le diktat des résultats trimestriels, qui constituent une mesure court-termiste peu en phase avec la vision de long terme nécessaire à la gestion d'une entreprise. Cette fréquence est d'ailleurs critiquée jusque dans les hautes sphères du capitalisme aux Etats-Unis (même Donald Trump s'était emparé du sujet, mais pas forcément pour les bonnes raisons). Mais c'est la norme actuelle alors penchons-nous un peu sur les enjeux de la période. Au cours des derniers trimestres, les entreprises ont globalement pulvérisé leurs objectifs et par ricochet les attentes des analystes, profitant du réveil post-covid. Par exemple, 87% des grandes sociétés américaines ont dépassé les prévisions de bénéfice par action au second trimestre. Le pourcentage est un peu moins important en Europe, mais reste très élevé. En d'autres termes, il fallait être un sacré tocard pour ne serait-ce qu'atteindre ses objectifs sans les dépasser. En réalité, les prévisionnistes ne sont pas complètement nuls : les entreprises dépassent assez souvent les attentes, parce qu'elles ont des moyens d'optimiser leurs bénéfices par action de façon à être toujours du bon côté de la barrière.

Tout ça pour dire que la part des entreprises qui font mieux que prévu constitue un puissant indicateur de confiance pour les marchés, qui a bien fonctionné sur la période récente et globalement depuis la crise financière de 2008, si l'on excepte la brève parenthèse 2020 et quelques épisodes sans lendemain. La saison des trimestriels qui s'ouvre demain (avec les chiffres de LVMH notamment) pourrait être un peu plus complexe. En effet, les entreprises ont été confrontées à une inflation des coûts et à des problèmes logistiques exceptionnels, qui risquent de rendre les résultats moins flamboyants. Et qui pourraient avoir des conséquences sur les prévisions annuelles. Outre LVMH, les pionniers de la semaine s'appellent Givaudan (dès demain), BlackRock (mercredi), UnitedHealth, Bank of America, Wells Fargo, Morgan Stanley, Citigroup et Rio Tinto (jeudi) puis Goldman Sachs (vendredi), pour ne citer que les grosses capitalisations. L'attention se portera sur les entreprises industrielles, qui sont souvent en première ligne quand il s'agit d'absorber des hausses de coûts et des désorganisations de chaînes d'approvisionnement. En espérant que la saison des résultats ne tournera pas en une saison en enfer. 

L'évolution des prix sera aussi présente au niveau macroéconomique cette semaine, avec deux rendez-vous importants pour les Etats-Unis, l'inflation de septembre qui sera publiée mercredi et les prix à la production attendus jeudi. En attendant, les prix du charbon atteignent des records, après la fermeture de plusieurs mines en Chine à cause des intempéries. La crise de l'énergie actuelle, qui remet en selle le charbon, le gaz et le nucléaire, nous met douloureusement face à nos contradictions environnementales. Par ailleurs, Goldman Sachs a revu en baisse ses prévisions de croissance des Etats-Unis pour cette année et la prochaine. Les projections restent élevées (respectivement 5,6% et 4%), mais souffrent de la diminution du soutien budgétaire et d'un redémarrage de la consommation plus poussif que prévu. Rien ne se passe décidément comme prévu pour les démocrates aux Etats-Unis. Enfin, vous aurez probablement noté que 136 pays, dont l'Irlande, ont signé l'accord pour une taxation minimale des multinationales à 15%. Les grandes nations en font partie, même l'Inde qui a traîné les pieds jusqu'à la dernière seconde. Sur le papier, le dispositif a l'air prometteur. Reste à voir comment il sera mis en place.

Les indicateurs avancés européens sont plutôt attentistes ce matin, en dépit de la belle coloration verte affichée par la plupart des marchés asiatiques. La journée est fériée aux Etats-Unis, mais pas chômée sur les marchés financiers qui seront ouverts.

Les temps forts économiques du jour

Peu d'indicateurs aujourd'hui, hormis le PIB mensuel britannique publié à 8h00.

La paire euro / dollar évolue à 1,1571 USD, presque inchangée, à l'image de l'or, à 1756 USD l'once. Le pétrole remonte à 80,88 USD le baril WTI et 83,64 USD le baril de Brent. Sur le marché de la dette souveraine, le T-Bond affiche un rendement de 1,61% sur 10 ans, tandis que le Bund s'établit à -0,15% sur la même durée. Le bitcoin s'échange 56 342 USD pièce.

Les principaux changements de recommandations

  • Adyen : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 2960 à 3300 EUR.
  • AstraZeneca : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 100 à 105 GBp.
  • Banco de Sabadell : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 0,67 EUR.
  • Danone : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 67 EUR.
  • Holcim : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 59,90 à 59,30 CHF.
  • Hugo Boss : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 50 à 56 EUR.
  • KBC Groupe : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 85 EUR.
  • Kingfisher : Berenberg démarre le suivi à conserver en visant 370 GBp.
  • Melia Hotels : Intermoney Valores reprend le suivi à vendre en visant 6,10 EUR.
  • NOS, SGPS : Intermoney Valores démarre le suivi à conserver en visant 4 EUR.
  • Novartis : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 96 à 88 CHF.
  • Orange : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 12,50 à 12,30 EUR.
  • Outokumpu : Jefferies passe de sousperformance à conserver en visant 5,50 EUR.
  • TeamViewer : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 18,50 EUR.
  • Telefonica Deutschland : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 2,31 à 2,29 EUR.
  • Veolia : AlphaValue passe de vendre à acheter en visant 39,90 EUR.
  • Viscofan : Intermoney Valores reprend le suivi à conserver en visant 64,70 EUR.
  • Worldline : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 106 à 100 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Carrefour renoncerait à discuter d'un rapprochement avec Auchan, qui avait proposé une offre à 21,50 EUR.
  • Veolia produit de l'électricité renouvelable à partir du biogaz issu des déchets organiques de trois de ses sites au Brésil.
  • Dassault Systèmes lance un programme d'actionnariat salarié à l'échelle mondiale.
  • Ipsen nomme Mari Scheiffele (ex-Novartis)vice-présidente exécutive et présidente Médecine de spécialité.
  • DBAY relève de 30 à 31 EUR son prix d'OPA sur SQLI, en supprimant le complément de prix.
  • Latécoère finalise l'acquisition de Shimtech de Mexico.
  • Delta Drone tire 1 M€ via sa ligne d'ORNAN dilutive YA.
  • OSE Immunotherapeutics obtient un nouveau brevet européen sur Tedopi.
  • Avenir Telecom resuscite la marque Wonder.
  • Dailymotion Advertising confie la monétisation de son nouveau format audio à Targetspot (Audiovalley).
  • Lysogène et CGG ont publié leurs comptes.

Dans le monde

Annonces importantes (et autres)

  • Facebook et ses services toujours confrontés à des problèmes ponctuels d'accès.
  • Apple va faire appel du jugement Epic.
  • Taiwan Semiconductor Manufacturing et Sony envisagent de construire une usine de puces commune de 7 Mds$ au Japon.
  • Emerson Electric proposerait 160 USD par action Aspen Technology, selon le Wall Street Journal.
  • Southwest Airlines contraint d'annuler plus de 1800 vols durant le weekend.
  • Le gantenerumab de Roche pour le traitement de la maladie d'Alzheimer a reçu le statut de thérapie innovante de la FDA.
  • Lenovo coule en bourse après avoir abandonné ses projets d'IPO à Shanghai.
  • La SEC enquête sur Archegos pour une possible manipulation de marché.
  • Le CEO d'Hasbro prend du recul pour des raisons médicales.
  • Principales publications de résultats : Galp Energia, AB Industrivärden

Lectures