Les places boursières éprouvent quelques difficultés à trouver de nouveaux catalyseurs haussiers, après un premier semestre 2021 très favorable. Une situation alimentée par la somme des contrariétés qui, mises bout à bout, pèsent sur le sentiment général. Il y a l'omniprésence du coronavirus alors que l'été 2021 avait été fléché comme le début d'une vraie normalisation. Il y a la Chine qui tourmente ses champions technologiques qui préfèrent aller se faire coter chez le rival américain. Il y a les industries mondiales qui n'arrivent pas à redémarrer complètement à cause de pénuries multiples. Hier, il y a eu l'offensive de l'UE contre le véhicule thermique, dont les conséquences sont bien plus lourdes que ne le pensent les investisseurs, et des dégâts considérables au centre de l'Europe à la suite de pluies diluviennes, qui viennent peser sur le sentiment. Ces signaux adverses viennent s'empiler aux préoccupations antérieures sur l'inflation et les politiques monétaires.

Et puis il y a les résultats trimestriels des entreprises qui arrivent dans la fenêtre de tir 15 juillet / 31 juillet et qui constitueront probablement le déterminant de la performance boursière du mois, sauf impondérable. Les attentes sont très élevées puisque les analystes ont retenu l'hypothèse d'une reprise en V. Il y a eu quelques clignotants orange depuis le début de la semaine en Europe. Rien de général, mais des sociétés ont revu leurs ambitions en baisse, souvent à cause de la combinaison "le virus est encore là et les chaînes d'approvisionnement fonctionnement par à-coups à cause des pénuries".

Le sentiment global du marché a de l'importance, surtout en période de publication de résultats. Vous êtes probablement restés sans voix plus d'une fois en constatant que les bons résultats de votre entreprise favorite, dont les ratios de valorisation sont doux et les perspectives florissantes, ont fait baisser l'action en bourse. Alors que cette autre société gagne 20% après avoir promis une rentabilité bancale dans cinq ans à ses actionnaires. Une étude universitaire américaine datant de 2020 (débusquée par Joachim Klement de Liberum) montre que les mouvements boursiers immédiats sont très largement dictés par le sentiment pessimiste ou optimiste du marché au sens large au moment où ils sont communiqués. Comme je l'écris parfois, il est assez facile d'expliquer après-coup ce qui s'est passé pour que l'action ne monte pas, avec des phrases du genre "les résultats étaient bons, mais les analystes espéraient un peu mieux du coté de la génération de cash-flow" ou bien "tel bureau d'études a estimé que les perspectives de telle filiale sont un peu inquiétantes". En revanche l'annoncer avant la séance est un exercice bien plus risqué, je sais de quoi je parle, sauf bien sûr quand les performances d'une entreprise sont vraiment exceptionnelles par rapport aux attentes.

Ce fameux "sentiment de marché", ce sont notamment nous, les journalistes, qui le façonnons avec la façon dont nous relatons les événements macro et microéconomiques, avec toutes les limites que cela induit. Par exemple comme je me lève horriblement tôt, je peux être de mauvais poil quand je commence à écrire ma chronique. Ou un peu brassé à cause d'une soirée qui s'est terminée trop tard. Et j'aurais peut-être envie d'écrire de façon plus constructive si j'ai droit à un joli lever de soleil plutôt qu'à la pluie (raté ce matin), ou si j'ai lu des articles enthousiasmants ou déprimants de mes confrères. Même involontairement, j'ai bien peur de biaiser votre jugement à ma petite échelle. Mais gardez à l'esprit, a l'approche de la saison des trimestriels, que pour l'investissement de long terme, une belle entreprise reste une belle entreprise même si le marché réagit sur le coup injustement à ses publications. Et vous savez maintenant que si vous misez sur le mauvais cheval, vous pourrez toujours dire que c'est de ma faute parce que j'ai dégradé le sentiment de marché.

Le CAC40 gagne 0,1% à 6501 points peu après l'ouverture. Ce 3e vendredi de juillet est celui des "trois sorcières", qui marque l'arrivée à échéance mensuelle des dérivés, source d'un peu de volatilité aux moments clefs des débouclages. 

Les temps forts économiques du jour

La seconde estimation de l'inflation européenne de juin (11h00) précèdera un trio américain composé des ventes de détail de juin (14h30), des stocks des grossistes de mai (16h00) et de l'indice de confiance des consommateurs compilé par l'Université du Michigan pour juillet (16h00). Ce matin, la Banque du Japon a laissé ses taux inchangés, comme prévu, tout en révisant en baisse ses prévisions de croissance 2021 est en hausse celle de 2022.

L'euro est reparti en baisse à 1,1809 USD. L'once d'or reste ferme dans la zone des 1825 USD. Le pétrole le pétrole se redresse légèrement après sa consolidation récente, avec un Brent qui se négocie 73,43 USD le baril et un WTI à 71,103 USD le baril. Le rendement de la dette américaine est redescendu à 1,32 % sur 10 ans. Le Bitcoin évolue juste en dessous des 32 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Asos : RBC reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 7500 à 7300 GBp
  • Atrium European : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 3,30 EUR.
  • Banco Bilbao Vizcaya Argentaria : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 6,10 à 6,30 EUR.
  • Dürr : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 42 EUR.
  • Givaudan : Research Partners relève son objectif de 3600 à 4000 CHF.
  • Hammerson : HSBC passe d'alléger à conserver en visant 38 GBp.
  • Klépierre : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 24 EUR.
  • Krones : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 100 EUR.
  • Lonza : Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 690 à 760 CHF.
  • Nel : J.P. Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 15 NOK.
  • Ocado : Berenberg reste à conserver avec un objectif réduit de 2390 à 2120 GBp.
  • Schneider Electric : Goldman Sachs reste à vendre avec un objectif de cours relevé de 114 à 124 EUR.
  • Siemens Gamesa : Société Générale passe d'acheter à conserver en visant 27 EUR.
  • Unibail : HSBC passe d'alléger à acheter.
  • Victrex : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 2725 à 2975 GBp.
  • Wienerberger : Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 38 à 41 EUR.

En France

Annonces importantes

  • Eiffage sera candidat au rachat d'Equans auprès d'Engie.
  • Publicis acquiert CitrusAd pour renforcer son offre média basée sur l'identité. Les conditions financières n'ont pas été communiquées.
  • beIN Sports a assigné Canal+ (Vivendi) en référé devant le tribunal de commerce de Nanterre afin de l'obliger à respecter le contrat les liant pour la diffusion de deux matches de Ligue 1 par journée de championnat.
  • Ubisoft et son PDG Yves Guillemot visés par une plainte pour "harcèlement institutionnel".
  • Ipsen a signé un accord de licence pour le mesdopétam, un traitement expérimental en cours d'évaluation dans la maladie de Parkinson, développé par Irlab, qui touchera jusqu'à 363 M$ et des redevances sur les ventes en cas de succès.
  • Rothschild & Co a finalisé l'acquisition de la banque genevoise Pâris Bertrand.
  • Le trafic des Aéroports de Paris est en hausse sur un an sur le mois de juin, mais reste plafonné à 32,3% du trafic de juin 2019.
  • Albioma Codora Energia remporte un appel d'offres pour sécuriser la vente d'énergie de sa centrale 100 % bagasse.
  • Europlasma signe une première lettre d'intention en Chine sur les déchets d'aluminium.
  • Akka retenu par Nouvelle Aquitaine Mobilités dans le déploiement d'un service de mobilité intégrée.
  • Vranken, Argan, Thermador, Paulic, Nicox, Dolfines, Integragen, Covivio Hotels, Manutan, Bourrelier, Catana, Les Hôtels Baverez et Invibes ont publié leurs comptes.

Dans le monde

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