Prêt à dégainer

Cette semaine, l’attentisme domine le marché. Depuis la publication du rapport NFP vendredi dernier, le dollar index a cédé près de 2%. Tous les investisseurs ont les yeux rivés sur les résultats de l’élection de mi-mandat. Une victoire des républicains obligerait une cohabitation entre les deux partis, même si une seule des chambres venait à basculer. Si cela se produisait, il sera bien plus compliqué pour l’administration Biden de faire adopter des projets de relance budgétaire et/ou de hausse d’impôts. L’autre raison de l’attentisme des marchés est la publication, ce jeudi, de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) américain. L'inflation a ralenti plus que prévu, emmenant les indices dans un gros rebond et renforçant la baisse du dollar.

DJ FXCM Dollar Index : Dollar face aux autres devises

L’Europe va continuer de se serrer la ceinture

Sur notre continent, l’euro remonte à 1,0164 USD. Les chiffres de la production industrielle en Allemagne ont été meilleurs que prévus. Cette résilience a amélioré le moral des investisseurs dans la zone euro. Christine Lagarde en a profité pour rappeler que face à l’inflation, la politique monétaire de la BCE continuerait d’être restrictive. Les grandes monnaies (l’euro, la livre sterling et le franc suisse) ont toutes connu une progression face au dollar. 

Toutefois, de l’autre côté de la Manche, les estimations du PIB au 3ème trimestre font mauvaise figure. Pour ne rien arranger, le gouvernement britannique va devoir mettre en oeuvre un plan d’action pour combler le trou de 50 milliards dans le budget de l’Etat. Ce trou béant dans les finances britanniques a été ouvert par les plans de soutien déployés pendant la pandémie de COVID-19 et la montée des prix de l’énergie. Dans les semaines à venir, le gouvernement britannique va proposer un plan pour assainir le budget. Selon les bruits de couloirs, il s’agirait de réduire les dépenses publiques d’environ 30 milliards de livres et d’augmenter les impôts à hauteur de 20 milliards. 

Malgré la hausse récente de la monnaie britannique, elle ne s’est toujours pas remise de la débâcle provoquée par le plan de relance Truss en septembre dernier. 

Les projets britanniques initiaux de baisses d'impôts (Source Bloomberg)

Pour finir cet article, je vous propose un biscuit chinois. La maxime vient des autorités sanitaires chinoises : “Nous devons adhérer au principe de donner la priorité aux personnes et aux vies, et à la stratégie plus large d'empêcher les importations de l'extérieur et les rebonds internes”.

Cette annonce a ébranlé la conviction des investisseurs qui espéraient un assouplissement des restrictions liées au COVID-19 en cette fin d’année.