Le Dollar ne grappille que +0,1% vers 106,6 d'après le '$-Index' mais sa grande fermeté contre l'Euro (+0,45% à 1,0140) est obérée par sa brutale correction face au Yen qui bondit de +1,7% vers 134,2$.

Ce n'est pas tous les mois que le Yen s'offre une envolée de près de +2% en une seule séance.
Le Yen nous avait même accoutumé au scénario inverse ces 18 derniers mois.

A noter que derrière le Yen, le Franc suisse se montre également très vigoureux avec +0,4% face au Dollar à 0,9560, et il pulvérise un nouveau record absolu contre l'Euro (-0,8%) à 0,9710.

Jerome Powell a parlé hier (conférence de presse post-FOMC) et il a écarté le scénario d'une récession.
24H plus tard, il est démenti les par la divulgation d'un second trimestre de contraction du PIB, ce qui caractérise une entrée en récession: c'est ce qui inspire désormais les marchés obligataires qui ont relégué au second plan leurs craintes de hausse des prix.
Les marchés de taux reflètent partout des anticipations récessionnistes, les banques centrales étant supposées couper leur effort pour juguler l'inflation dès fin 2022, avant de réduire fortement les taux mi-2023.

Soulignons l'ampleur du renversement des anticipations concernant l'action des banques centrales en 6 semaines, et notamment de la BCE, avec des taux longs en baisse de -100Pts en France, Espagne et en Allemagne et même en Italie: le Dollar reprend largement l'avantage en termes de rémunération.

Les cambistes n'ont pas sanctionné le contrepied sur PIB US qui a diminué de 0,9% en rythme annualisé (après -1,6% au T1) selon une première estimation du Département du Commerce, alors qu'un retour à la croissance (+0,4 à +0,5%) était espéré en moyenne par les économistes.

Par ailleurs, l'indice des prix PCE a augmenté de 7,1%, comme au trimestre précédent. En excluant les prix des aliments et de l'énergie, l'indice a augmenté de 'seulement' +4,4%, soit un assagissement des pris après +5,2% au premier trimestre.
Le marché de l'emploi reste cependant robuste selon Jerome Powell et les chiffres du jour semblent lui donner raison : après trois semaines consécutives de progression, les inscriptions hebdomadaires au chômage reculent (-5.000) la semaine dernière aux Etats-Unis, mais c'est un trompe l'oeil car le chiffre de la semaine précédente a été révisé de +10.000.

La moyenne mobile sur quatre semaines, censée mieux refléter les tendances de fond sur le marché du travail, s'est établie à 249.250, soit une hausse de 6.250 d'une semaine à l'autre.


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