Quelle séance sur le FOREX, une séance qui restera gravée dans les mémoires parce que c'est la plus volatile de l'année et même la plus volatile de l'histoire sur la Livre qui dévisse de -1,6% face au $ à 1,0680.

Mais c'est presque anodin en regard du un 'flash-krach' de -4% sur la Livre Sterling de -4% (effondrement de 1,081 vers 1.0385$) entre 2H55 et 2H59 du matin, avant un redressement vers 1,090$ à la mi-journée, suivi d'une rechute de -2,2% ce soir.
Une telle volatilité est historique et en dit long sur la nervosité des marché alors que le Royaume Uni accumule les déficits. (se termine très mal, une forte dégradation des marchés obligataires s'exacerbant après la clôture des marchés.
A noter que l'Euro a été emporté dans la tourmente avec une chute de 0,9660 vers 0,9560 en 3 minutes, avant un retour à l'équilibre vers 0,9700 (ex-support d'août 2002) puis une rechute de de -0,9% vers 0,9605$, nouveau plancher annuel, et de 20 ans.
A noter que l'Euro n'a pas perdu pied face au franc suisse: il gagne même 0,5% vers 0,9560, la devise helvétique décrochant de -1,4% face au Dollar à 0,9950).
Le billet vert établit un nouveau record de 20 ans face aux devises de réserve: le $-Index bondit de +1% vers 114,3, jouant à fond son rôle d'actif refuge.

Le 'politique' était très présent sur le FOREX ce matin : les investisseurs avaient les yeux tournés vers l'Italie ce lundi matin après la confortable victoire électorale remportée par Giorgia Meloni et son parti identitaire Fratelli d'Italia, rebaptisé post-fasciste par les médias.

Mais les peurs alimentées par cette désignation très 'connotée' doivent être relativisées car la menace d'une sortie du pays de la zone euro semble a priori écartée.
La volonté affichée par le parti qualifié de 'centre droit' par Giorgia Meloni de suivre les règles budgétaires imposées par Bruxelles et de tenir ses engagements est de nature à rassurer les investisseurs, estiment les économistes.
Il est vrai qu'avec 191MdsE de dotations à venir, le pays devrait être l'un des principaux bénéficiaires du plan de relance européen 'NextGenerationEU'.

Par ailleurs, Meloni semble - à en croire les observateurs - mieux entourée sur le plan économique que les autres figures de l'extrême droite, telle que Matteo Salvini.
Les opérateurs se montrent cependant méfiants comme le démontre le creusement de l'écart (qui passe de +230 à 260Pts, on frôle une situation de crise) entre les emprunts d'Etat à 10 ans de l'Italie et de l'Allemagne, considéré comme un baromètre du risque dans l'union monétaire.

La nervosité des marchés est également alimentée par cette déclaration de Christine Lagarde : 'l'outil anti-fragmentation de la BCE ne sera pas mis en oeuvre si les pays qui voient leur dette attaquée ont pris de mauvaises décisions politiques et budgétaires'.
Le France et l'Italie semblent particulièrement concernée par ce risque de voir la BCE refuser de leur accorder son aide.
L'Espagne n'est peut-être pas la 1ère visée mais les Bonos voient leur rendement se tendre également de 15Pts (comme nos OAT) à 3,335%.

A noter un autre événement 'choc': l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne qui était attendu en baisse à l'image des PMI inquiétants publiés la semaine passée, s'est dégradé plus fortement que prévu en septembre, de 88,6 points vers 84,3.
Une détérioration qui ne laisse plus guère de doutes sur la réalité d'une récession dans le pays cet hiver: l'indice du climat des affaires de l'institut munichois Ifo, retombe à plus bas niveau en près de deux ans et demi (avril 2020 et le 'lockdown' économique adopté pour lutter contre la pandémie).



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