La dernière personne à avoir brocardé la politique de la banque centrale de son propre pays ne s'appelle plus Recep Tayyip Erdogan mais Donald Trump. Vous jugerez peut-être que le parallèle est osé, mais le schéma de base est le même : la remise en cause de l'indépendance de l'institution. Hier, le Président américain a expliqué à CNBC, qui l'interviewait, être mécontent de la politique monétaire de la Réserve Fédérale, qui contribue selon lui à faire monter le dollar, ce qui est à son sens mauvais pour l'économie. Il faut dire que le bras de fer engagé sur les tarifs douaniers, couplé avec la vigueur du greenback, commence à grever les performances à l'export des entreprises américaines. Adepte des contrefeux, Donald Trump semble avoir choisi la Fed comme bouc-émissaire.

Bref, la thématique du change revient sur le devant de la scène, sans jamais avoir disparu de la toile de fond. La réaction de la zone euro sera intéressante. Celle de la Chine aussi évidemment, même s'il se murmure que Pékin œuvre depuis quelques semaines déjà à plomber le yuan pour compenser l'impact des droits de douane additionnels imposés par Washington. "Dollar is our currency, but your problem" ("le dollar est notre monnaie, mais votre problème"), avait asséné le Secrétaire au Trésor américain de Nixon, John Connally, en 1971 aux ministres européens des finances. C'est le moment de vérifier si c'est toujours le cas.

En bourse, la séance sera dominée par la poursuite des publications d'entreprises, dernière journée à peu près calme avant l'avalanche de publications prévue le semaine prochaine. Hier à Wall Street, les indices ont cédé du terrain. Un mouvement de consolidation qui se poursuit ce matin en Asie et qui a toutes les raisons de se propager à l'Europe, du moins à l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Aucun indicateur majeur en vue aujourd'hui. Les investisseurs pourront patienter avec les derniers prix à la production allemands (8h00) ou l'inflation canadienne (14h30).

Calme plat sur la paire EUR / USD par rapport à la veille, à 1,16521. L'once d'or se reprend ce matin après une nouvelle baisse hier, à 1 218 USD. Sur le marché pétrolier, le Brent (72,60 USD) et le WTI (68,11 USD) se stabilisent.

Les principaux changements de recommandations

• Berenberg revalorise Ericsson de 68 à 65 SEK, mais reste à conserver.
• Baader Helvea passe de vendre à conserver sur K+S, en visant toujours 22 EUR.
• DNB Markets abaisse Kone d'achat à conserver, avec un objectif réduit de 48 à 47 EUR.
• SEB Equities passe d'achat à conserver sur Outokumpu, avec un objectif réduit de 7,50 à 5 EUR.
• Jefferies réduit de 950 à 900 GBp son objectif sur TalkTalk, en restant à sousperformance.
• Jefferies revalorise Unilever de 51,50 à 56 EUR en restant acheteur.

L’actualité des sociétés

Jour de résultats en France pour Hermès, Thales, Dassault Aviation, Gecina, Rémy Cointreau, Faurecia et Plastic Omnium. Ce dernier a aussi annoncé un accord de cession de sa branche environnement. Legrand rachète le chinois Shenzhen Clever Electronic et le français Debflex (ce dernier à 2,50 EUR l'action). Alès Groupe signe un moratoire sur sa dette le temps de la renégocier.

Fiat Chrysler engage le spin-off de son équipementier Magneti Marelli, qui sera coté à Milan (et immatriculé aux Pays-Bas, sans doute par amour des polders). Microsoft a fait mieux que prévu au second trimestre. Merck a réduit le prix de certains médicaments en réponse aux critiques de Donald Trump, mais sur des traitements peu vendus ou anciens. Le 'FT' affirme que BofA ML a perdu 24 analystes à Londres depuis le début de l'année. Kimberly-Clark pourrait vendre sa division hygiène européenne, spécialisée dans le papier-toilette. General Electric, Honeywell et State Street sont les têtes d'affiches des publications trimestrielles du jour aux Etats-Unis.