Après leur petit coup de mou de fin de semaine dernière, les indices boursiers se sont repris hier, du moins ceux des marchés qui étaient ouverts, puisque plusieurs places comme Londres et Tokyo profitaient d'un jour férié. Les places européennes ont pris une belle coloration verte, mais le test de monochromie a échoué aux États-Unis, la faute à la baisse des valeurs technologiques, qui ont conduit le Nasdaq 100 en baisse de 0,4 % quand le Dow Jones s'offrait une progression de 0,7 %. Les investisseurs conservent un appétit prononcé pour les actions moins valorisées que la moyenne et pour les valeurs cycliques de qualité, sans pour autant tourner totalement le dos à leurs chères idoles du numérique.

Cette gazette boursière ne peut échapper ce matin à la chronique mondaine, avec l'annonce de la séparation de Bill et Melinda Gates. "Bill et Melinda Gates", c'est quasiment une marque déposée, les Batman et Robin de la philanthropie. La fondation bâtie par le cocréateur de Microsoft et son épouse est probablement la plus connue du monde. Sans doute aussi la plus généreuse avec plus de 50 milliards de dollars consacrés en 20 ans à des projets en faveur de la lutte contre l'exclusion, dont 36 Mds$ issus des poches des Gates. Et à ceux qui répliquent "ça va, ils ont les moyens", on peut facilement opposer "c'est vrai, mais tellement d'autres ne le font pas". Leur mariage durait depuis 27 ans, c'est écrit un peu partout ce matin. Bill avait rencontré Melinda chez Microsoft, alors qu'elle était salariée. A l'époque aux Etats-Unis, il était encore permis de conter fleurette sur son lieu de travail.

Bill Gates et Melinda French continueront à codiriger leur fondation et se quittent bons amis après avoir signé un accord confidentiel de partage de leurs biens, rendu indispensable par la taille du patrimoine familial. Le classement Bloomberg des milliardaires crédite Bill d'une fortune de 146 Mds$, la 4e du monde. Forbes ne lui octroie que 124 Mds$. Mais disons qu'à cette échelle, cela n'a presque plus d'importance. Cela n'aura pas de conséquence non plus sur le groupe Microsoft, l'une des plus belles success-story boursières des dernières décennies. Le groupe est entré en bourse il y a 35 ans le 13 mars 1986 (le jour de mes 10 ans). Un investisseur qui aurait acheté 1000 USD d'actions à l'origine disposerait à ce jour d'un peu plus de 2,5 millions de dollars, sans compter les dividendes. J'aurais dû penser à me faire offrir une ou deux actions à l'époque, au lieu de demander une bête boîte de Playmobil à mes parents.

Mais trêve de mondanités. Aujourd'hui, les résultats d'entreprises font leur retour dans l'actualité avec notamment Pfizer, Axa ou Ford, pour varier les secteurs. Il apparaît toutefois que la cause est entendue pour cette saison de résultats : les bénéfices sont en moyenne supérieurs aux attentes, dans des proportions importantes. Les investisseurs l'ont bien compris et continuent à jouer le redressement des profits des entreprises cycliques ou mal valorisées.

Le CAC40 gagne 0,2% à 6323 points peu après l'ouverture. 

Les temps forts économiques du jour

Suite des PMI manufacturiers définitifs d'avril pour les pays qui faisaient relâche hier, notamment la Chine et le Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, la balance commerciale de mars (14h30) sera suivie des commandes de biens durables de mars (16h00).

L'euro recule légèrement à 1,2034 USD. L'once d'or évolue autour de 1790 USD. Le pétrole s'effrite modestement à 64,52 USD le baril WTI et à 67,60 USD le baril de Brent. Le rendement de l'obligation d'État américaine reste stable à 1,6 % sur 10 ans. Le Bitcoin corrige de 3 % à 55 500 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Amundi : AlphaValue passe de vendre à alléger en visant 70,40 EUR.
  • Atlas Copco : Deutsche Bank passe de vendre à conserver en visant 470 SEK.
  • Barclays : Investec passe de conserver à acheter en visant 200 GBp.
  • BNP Paribas : CFRA relève son objectif de cours de 55 à 65 EUR. Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 65 à 67 EUR.
  • Eramet : AlphaValue passe d'accumuler à acheter en visant 74,70 EUR.
  • International Consolidated Airlines : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 2,85 EUR.
  • KSB : Kepler Cheuvreux reste acheteur avec un objectif relevé de 315 à 386 EUR.
  • Neoen : Société Générale reprend le suivi à vendre avec un objectif de cours de 36,50 EUR.
  • Nordea : AlphaValue reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 81 à 89 SEK.
  • Novozymes : J.P. Morgan passe de souspondérer à neutre en visant 420 DKK.
  • QinetiQ : Morgan Stanley démarre le suivi à pondération en ligne en visant 387 GBp.
  • Sanofi : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 101 à 105 EUR.
  • Schindler : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours relevé de 240 à 250 CHF.
  • Schneider Electric : Credit Suisse relève son objectif de cours de 120 à 155 EUR.
  • Siemens Healthineers : Deutsche Bank passe de conserver à acheter en visant 56 EUR.
  • Swedbank : AlphaValue passe d'accumuler à acheter en visant 184 SEK.
  • Trigano : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 198 EUR. Portzamparc reste à l'achat avec un objectif relevé de 170 à 185 EUR.
  • Ultra Electronics : Morgan Stanley démarre le suivi à pondération en ligne en visant 2215 GBp.
  • Verallia : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 37 à 38 EUR.

En France

Résultats des sociétés

  • Bonduelle : les revenus du T3 fiscal ont baissé de 6 % en données comparables, à cause d'une base de comparaison élevée. Sur l'exercice entier, le chiffre d'affaires devrait progresser de 1 à 2 % comme prévu, tandis que la rentabilité opérationnelle courante se situera dans le bas de la fourchette initiale, 3,6 à 3,8 %.
  • Trigano : le bénéfice net semestriel est en très forte progression, grâce à la bonne dynamique du chiffre d'affaires et à une demande élevée. La dynamique reste très positive mais la production est contrariée par les pénuries qui frappent le reste du secteur automobile.

Annonces importantes

  • Vivendi et Mediaset soldent leur contentieux par un accord transactionnel devant être signé le 22 juillet. Vivendi rétrocèdera une partie du capital du transalpin.
  • La France et l'Égypte ont signé un contrat pour la vente de 30 Rafale de Dassault Aviation pour 3,75 Mds€, selon Disclose.
  • Le PDG d'Electricité de France, Jean-Bernard Lévy, met en garde contre un rejet de la réorganisation.
  • Arkema boucle la cession de PMMA pour une valeur d'entreprise de 1,14 Md€.
  • Bonduelle lance une augmentation de capital de 186 M€, réservée à des partenaires agricoles, à 19,41 EUR par action.
  • Metabolic Explorer finalise l’acquisition d’Ajinomoto Animal Nutrition Europe pour le traitement de la maladie orpheline acidose tubulaire rénale distale (ATRd).
  • com et Helvetic Payroll négocient leur rapprochement.
  • Advicenne obtient l'AMM pour ADV7103 (Sibnayal) en Europe.
  • Masmovil choisit Solutions 30 dans trois nouvelles régions en Espagne.
  • Akka signe un partenariat avec Aura Aero pour développer deux avions électriques.
  • Biosynex finalise le rachat d'Avalun.
  • Novacyt fait un don de tests Covid-19 à l'Unicef.
  • Plant Advanced Technologies découvre une nouvelle classe d'enzymes végétales.
  • Birdz et Adeunis s’associent dans la création d’offres connectées conjointes.
  • Chargeurs, Cast, Ordissimo ont publié leurs comptes et/ou présenté leurs perspectives.

Dans le monde

Résultats des sociétés

  • Adecco : le groupe de services à l'emploi à renouer avec la croissance organique T1, tout en renouant avec les bénéfices.
  • Geberit : le groupe suisse a fait état d'une croissance dynamique de 13 % au T1, pour 910 MCHF de chiffre d'affaires. L'Ebitda était en hausse de 21,1%. Les prévisions sont dépassées, mais le management reste prudent sur l'exercice ne fournit pas d'objectifs chiffrés.
  • HelloFresh : l'Ebitda du T1 a plus que doublé, dans le milieu de la fourchette fournie en avril par la société. Les objectifs annuels sont confirmés.
  • Infineon : le groupe de semi-conducteurs allemand a relevé ses prévisions annuelles, après la publication de solides résultats au début de l'année. Sur l'exercice clos le 30 septembre, le chiffre d'affaires est désormais attendu autour de 11 Mds€.
  • Pandora : le bijoutier danois a nettement amélioré son résultat opérationnel du T1, au-delà de ce qui était attendu. La croissance organique annuelle devrait dépasser 12 %, contre 8 % envisagés précédemment, tandis que la marge opérationnelle sera supérieure à 22 %, contre "plus de 21 %" précédemment.

Annonces importantes

Lectures