En France

Quiproquos. Les informations du Wall Street Journal laissent penser que LVMH a demandé le soutien de Bercy pour se désengager de l'acquisition de Tiffany, mais que Bruno Le Maire aurait rejeté la demande. Le groupe a démenti l'existence d'une telle requête. L'affaire prend un tour éminemment politique puisqu'une des raisons évoquées pour justifier le retrait de l'offre de rachat est la volonté des autorités françaises d'imposer un statu quo jusqu'à la fin des négociations sur la "taxe GAFA", statu quo qui enterrait de facto la proposition de rachat. Connaîtra-t-on un jour le fin mot de l'histoire ? Possible que non.

Euronext en pole-position. Le London Stock Exchange a décidé d'entrer en négociations exclusives avec Euronext pour la vente de la totalité de Borsa Italiana, l'opérateur de la Bourse de Milan, également propriétaire d'autres entités dont la chambre de compensation CC&G et la plateforme MTS. Le groupe britannique précise avoir reçu plusieurs offres, soit pour MTS seule, soit pour la totalité de Borsa Italiana. La vente potentielle dépendra de la décision de l'antitrust européen sur le rachat de Refinitiv par le LSE. SIX et Deutsche Börse étaient également sur les rangs. L'alliance d'Euronext avec la CDP italienne a peut-être été déterminante.

Ménage à plusieurs. Engie repousse l'offre d'achat de sa participation de Suez par Veolia, mais laisse la porte ouverte à un projet plus généreux. L'affaire a pris là aussi un tour politique, mais franco-français, car l'opération créerait d'importants remous dans le secteur des utilités, déjà oligopolistique. Le gouvernement, qui semblait dans un premier temps pousser à la transaction, s'est prudemment mis à l'écart des débats, jusqu'à affirmer hier que l'État n'a fait aucun choix dans ce dossier. Il eut peut-être mieux valu se taire dès le début des discussions.

Des clauses imprécises. Axa conteste un jugement lui ordonnant d'indemniser cinq restaurateurs. L'assureur a fait appel du jugement du tribunal de commerce de Paris, tout en restant en négociations avec plusieurs centaines d'autres assurés du secteur, qui réclament des compensations pour les pertes d'exploitation accumulées durant la fermeture de leurs établissements. Jusqu'ici, Axa a gagné plus d'affaires qu'elle n'en a perdues. Mais la compagnie risque d'avoir du mal à conserver ces clients.

Lock-up sur Faurecia. Les actionnaires de Faurecia acceptent une clause d'incessibilité de 6 mois de leurs actions, dans le cadre de la distribution des titres de l'équipementier en parallèle du rapprochement entre Peugeot et Fiat Chrysler. Les actionnaires concernés sont des Bpifrance, Exor, EFP/FPP et DFG. Pas de quoi fouetter un chat.

En bref


Dans le monde

ByteDance contre-attaque. ByteDance proposerait d'introduire TikTok Global (le nom trouvé pour l'entité chapeautant les branches anglo-saxonnes) en bourse, en plus de l'accord avec Oracle et d'une possible participation de Walmart, pour convaincre Washington de laisser l'entreprise poursuivre ses activités aux États-Unis. Un montage audacieux qui pourrait constituer une sortie par le haut de cet épineux dossier. Mais Donald Trump acceptera-t-il ?

Le mariage est signé. La fusion de CaixaBank et Bankia approuvée par les directions des deux banques espagnoles, avec une parité de 0,6845 Caixa pour 1 Bankia. L'opération valorise Bankia 4,3 Mds€ et permet de créer le plus gros groupe bancaire en Espagne par les actifs (d'autres banques sont plus importantes dans le pays, notamment à cause de leurs participations internationales). La finalisation du rapprochement est prévue au premier trimestre 2021.

Macquarie lorgne Open Fiber. Enel a reçu une offre ferme de Macquarie Infrastructure pour l'acquisition de sa participation de 50% dans la société de télécommunications Open Fiber, pour 2,65 Mds€ hors dette. L'autre actionnaire de l'opérateur de réseaux haut débit est la caisse des dépôts italienne (CDP). Le conseil d'administration de l'énergéticien va maintenant examiner la proposition.

Fin octobre, au mieux. Le patron de Moderna pense que les résultats de l'étude de phase III sur son candidat-vaccin Covid-19 seront disponibles fin octobre, ou plus vraisemblablement en novembre. Dans la course au vaccin, Moderna est l'entreprise la plus avancée avec AstraZeneca. Les essais cliniques de phase III portent sur l'efficacité des traitements : la vaccinologie est une science moins aléatoire que le reste de la recherche médicale, mais elle conserve une part d'incertitude non négligeable.

Un prétendant pour Covestro. Le fonds Apollo lorgnerait le spécialiste allemand des plastiques Covestro, que Bayer avait mis en bourse en 2015, croit savoir Bloomberg. Covestro pèse actuellement 8,15 Mds€ en bourse. Le titre gagnait plus de 6% hors séance à 47,35 EUR après l'annonce.

En bref

  • The Boeing Company nomme un directeur de la stratégie, Marc Allen.
  • Ericsson rachète CradlePoint pour 1,1 Md$.
  • Vifor Pharma cède sa filiale genevoise OM Pharma à Optimus Holding pour 435 MCHF.
  • Unity Software se prépare à entrer en bourse à Wall Street, tandis que LoanDepot serait également sur les rangs, mais à un stade moins avancé.
  • Apple part à la conquête de l'Inde le 23 septembre avec la lancement de son magasin en ligne.
  • Emmi acquiert Indulge Desserts aux Etats-Unis.
  • Roche lance un test quantitatif des anticorps de la Covid-19

Ça publie. Fonterra, Juventus, Aevis Victoria, Bassac, Catering International