Le grand bazar. Le ton monte à nouveau d'un cran entre Renault et Nissan : le Français menace de bloquer la réforme de la gouvernance du Japonais faute d'une meilleure représentation dans les comités du conseil d'administration d'une société dont il détient 43% du capital, rapporte le Financial Times. Nissan a confirmé ce matin que Renault l'avait prévenu que ses représentants s'abstiendront de voter sur la constitution de ces comités. Bercy a confirmé que l'Etat est prêt, à terme, à réduire sa part dans Renault pour favoriser une meilleure intégration des deux principaux membres de l'Alliance. Par ailleurs, l'agence Reuters croit savoir que le Fiat Chrysler et Renault cherchent à reprendre leurs discussions, ce qui pourrait passer par… une réduction de la part de Renault dans Nissan, pour emporter l'adhésion du Japonais au projet. Deux informations un peu contradictoires. Et un sacré bazar.
 
Vivendi embarqué aux Pays-Bas. Mediaset va créer une holding aux Pays-Bas pour y loger le groupe lui-même et sa filiale espagnole cotée séparément, Mediaset Espana. Vivendi en détiendrait 7,7% en direct et le trust créé pour isoler une partie de sa participation, 15,4%. Le Français a naturellement été tenu à l'écart des discussions, dans la mesure où l'on a peu goûté, de l'autre côté des Alpes, son entrée à la hussarde au capital de l'empire média créé par la famille Berlusconi, qui, in fine, devrait conserver 36% de la nouvelle société néerlandaise, MediaforEurope, mais plus de 50% de ses droits de vote. Le choix des Pays-Bas a été fait pour des raisons fiscales car cela constitue "le terrain idéal et neutre pour monter un projet aussi ambitieux, comme d'autre sociétés l'ont déjà prouvé", a indiqué Mediaset, qui devait davantage penser à Airbus qu'à l'Alliance Renault Nissan en écrivant cela.

Un premier bilan. La cyberattaque qui a frappé Eurofins début juin était particulièrement élaborée, indique la société ce matin, après une première analyse forensique de la situation, forcément très partielle compte tenu du délai écoulé. Il ne semble pas que des données aient pu être transférées. L'impact financier pourrait être conséquent à cause de la désorganisation provoquée, mais il est trop tôt pour l'évaluer précisément. Eurofins communiquera un impact détaillé dans son document semestriel qui sera diffusé fin août. Le groupe fait le choix de la transparence, une position plutôt louable dans ce type de situation. 

En bref en FranceAir Liquide vend à son client Fujian Shenyuan New Materials sa filiale Air Liquide Fuzhou. Sanofi a obtenu des résultats encourageants en phase III avec Soliqua dans le diabète. Kerlink et Access Networks signent un accord de distribution en Nouvelle-Zélande et dans les îles du Pacifique. Onxeo renouvelle sa ligne de financement en fonds propres avec Nice & Green, qui aboutirait à une dilution de 18%. Les savoyards de MND Group signent un beau contrat d'aménagement dans le Caucase. Les dirigeants de Millet Innovation vont céder le bloc de contrôle à GTF à 20,20 EUR l'action. Oceasoft a obtenu de ses créanciers bancaires un décalage de ses échéances de remboursement. Terreis lance une OPRA à 34,62 EUR par action ordinaire et de 38,34 EUR par action de préférence post-dividendes. MdxHealth bénéficie d'une publication dans The Journal of Urology. Delta Drone présente son plan 2021. Avenir Telecom a publié ses comptes.
 
Naissance d'un géant. Raytheon va se marier avec les activités aéronautiques d'United Technologies pour créer un nouveau géant du secteur dont la capitalisation dépasserait 100 milliards de dollars. Une "fusion entre égaux", écrivent les deux groupes dans leur publication de bans, qui passera par un échange d'actions mais qui conférera 57% du capital aux actionnaires d'UTI et 47% à ceux de Raytheon (un peu moins égaux, donc). La nouvelle entité s'appellera Raytheon Technologies et réalisera 74 milliards de dollars de revenus annuels. Le mariage devrait avoir lieu au cours du 1er semestre 2020. A cette date, UTI se sera séparée d'Otis (ascenseurs) et de Carrier (climatisation), qui voleront de leurs propres ailes. Ce nouveau colosse du secteur intervient sur un large spectre des industries de l'aéronautique, de l'électronique et de la défense, un peu comme un Safran Thales géant.
 
Kraft Heinz, enfin. L'Américain a enfin publié ses résultats 2018, après avoir dû batailler pour gommer des errements comptables qui ont valu une sévère sanction ces derniers mois au titre en bourse. Le groupe est sur la voie de la normalisation, a indiqué son président. Les ajustements opérés sont en ligne avec les annonces du 6 mai. The Kraft Heinz a pris des engagements pour améliorer en profondeur ses pratiques.

Mariage dans le logiciel. Salesforce va racheter Tableau par un échange d'actions, pour une valorisation de 15,7 milliards de dollars sur la base des cours récents. L'opération est dépeinte comme l'union du leader mondial du CRM et la la première plateforme analytique du monde. 

Encore raté. ING Groep aurait renoncé à examiner une fusion avec l'allemande Commerzbank après avoir un temps hésité, selon les sources du Handelsblatt.

Mariage dans la location de matériel. Le français Loxam, leader européen de la location de matériel professionnel et cinquième acteur mondial, va franchir un palier avec le rachat du finlandais Ramirent, dont les activités sont concentrées sur la Scandinavie et l'Europe de l'Est. Le Français propose 9 EUR par action, soit une valeur d'entreprise de 970 millions d'euros. L'offre a été validée par le conseil d'administration de Ramirent. 

Menaces non voilées. La Chine a convoqué des patrons de grandes entreprises technologiques, comme Microsoft, Dell et Samsung, pour les prévenir que des mesures de rétorsion pourraient être adoptées si Washington persiste dans son bannissement d'Huawei, selon le New York Times. En parallèle, la Maison Blanche a demandé un délai au Congrès pour interdire totalement les équipements du Chinois, car la mise en place est plus compliquée que prévu, notamment pour les entreprises américaines clientes. Ce délai pourrait atteindre… 2 ans ! La démondialisation est parfois difficile à mettre en œuvre.  
 
Roche attendra encore. La date-butoir de l'offre de rachat de Spark Therapeutics par Roche a encore été décalée, au 31 juillet cette fois, après une nouvelle demande de report de la Commission américaine du commerce (FCA), sur fond d'enquête antitrust. La CMA britannique s'intéresse aussi à la transaction.
 
En bref ailleurs. American Airlines repousse du 19 août au 3 septembre le retour potentiel en ligne des B737MAX de Boeing. Greenpeace bloque le départ d'une plateforme de BP Plc depuis l'Ecosse vers la Mer du Nord. Aurora a signé un accord avec Fiat Chrysler pour développer des plates-formes de véhicules autonomes. Microsoft va tester un nouveau service de jeux vidéo en streaming à partir du mois d'octobre, a annoncé le groupe dimanche, quelques jours après une initiative identique de Google. Fosun serait en pole position pour le rachat des actifs de tour opérateur de Thomas Cook, selon Sky News. Uber se sépare de deux hauts dirigeants.