L’étude que nous avons retenue est celle que PwC a réalisée en 2017 : c’est celle qui offre les perspectives les plus éloignées, bien qu’elle date de trois ans. PwC précise que si le contenu de cette étude “sur les tendances de long terme présente toujours de l’intérêt, il ne prend pas en compte les événements majeurs intervenus depuis lors, dont en particulier la pandémie récente de Covid-19”. Nous considérons donc que les grandes trajectoires dépeintes pour 2050 sont encore d’actualité, même si elles auront nécessairement besoin d’être mises à jour. 

Selon le rapport de PwC, la croissance du E7 (Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie) connaîtra une hausse annuelle moyenne d'environ 3,5% entre 2016 et 2050 contre 1,6% par an pour les pays du G7 (Canada, France, Allemagne Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis). Ainsi, d’ici 30 ans, l'Europe et les Etats-Unis devraient progressivement perdre du terrain avec 21% du PIB mondial contre 31% auparavant, tandis que le couple Chine - Inde pèserait 35% de l’économie mondiale soit 10% de plus qu’en 2016.

En 2050, six des dix premières économies mondiales par le PIB sont actuellement considérées comme “émergentes”. L’Indonésie et le Mexique s’invitent aux côtés des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Au-delà du “Top 10”, la Turquie frappe à la porte en talonnant le Royaume-Uni. Le continent africain, encore à l’écart de la mondialisation, ne serait pas trop mal représenté avec l’apparition du Nigeria et l’Egypte dans le top 15. 

En partant de ce constat, comment l’investisseur peut-il saisir les opportunités dans les pays émergents ? De nombreux trackers suivent un pays en particulier (Argentine, Brésil, Indonésie…) mais nous considérons que les risques sont plus grands d’investir sur un seul marché boursier. Nous avons donc répertorié les ETFs qui sont investis sur plusieurs pays émergents (et qui sont accessibles aux investisseurs européens).

Pour l’investisseur français, le choix de l’ETF dépendra essentiellement de son enveloppe fiscale. Seul Lyxor PEA Emergents est éligible au PEA, et seul Lyxor MSCI Emerging Markets l'est à l’assurance-vie. Ce n’est plus le cas du Amundi MSCI EM. Néanmoins, son encours sous gestion est plus important, ce qui implique une meilleure liquidité et les frais sont plus faibles que chez son concurrent européen. On remarque également que les ETFs iShares sont les plus performants sur 2020, mais ils seront généralement moins bien référencés chez les brokers et ils sont libellés en USD, ce qui vous exposera au risque de change. Enfin, de plus en plus d’ETF sur les marchés émergents ciblent les entreprises performantes dans les scores ESG. Cependant, les fonds sont souvent trop récents pour juger du résultat boursier et sont libellés en dollar. 

Pour faire simple, les investisseurs qui ont un PEA et/ou une assurance-vie, préféreront Lyxor. Pour ceux qui ont un compte-titres, Amundi sera privilégié voire iShares s’ils sont référencés.

Dans l’ensemble, ces ETFs répliquent l’indice MSCI Emerging Markets qui est investi majoritairement en Chine avec des poids lourds comme Baidu et Alibaba. La market place chinoise est d’ailleurs la première pondération du MSCI EM avec 7% suivie par Tencent Holdings (6,4%), Taiwan Semiconductor (4,5%), Samsung Electronics (3,6%) et Naspers (1,4%).

Source : MSCI Emerging Markets au 30 juin 2020

L’indice est révisé tous les trimestres. Par conséquent, les investisseurs pourront profiter d’une mise à jour régulière qui colle au plus près de l’évolution des marchés émergents.

Si l’on regarde les performances boursières du MSCI Emerging Markets, cette classe d’actifs n’a pas à rougir de son parcours comparé au MSCI World, au détriment, sans doute, d’une volatilité plus élevée et d’un risque pays plus prononcé. 

On peut naturellement anticiper que le développement des pays émergents sera source d’opportunités pour les investisseurs. Nous recommandons de se positionner sur cette classe d’actifs en privilégiant les ETFs diversifiés sur plusieurs pays émergents. Les investisseurs plus aguerris pourront investir sur un pays de conviction. Il faudra alors étudier les investissements réalisés dans l’éducation, la santé, la technologie et l’innovation au sens large pour se rendre compte ou non de son attractivité. Quoi qu’il en soit, c’est un investissement sur le long terme qui requiert de la patience et sans doute des versements réguliers pour lisser la performance et contrer la volatilité.