* Un scrutin lourd d'enjeux pour les partis français

* Emmanuel Macron s'est posé en héraut des "progressistes"

* Duel annoncé entre La République en marche et l'extrême droite

* La gauche éparpillée

PARIS, 26 mai (Reuters) - Les bureaux de vote ont ouvert en France pour les élections européennes, un scrutin lourd d'enjeux pour l'avenir de l'UE mais aussi pour les partis français, qui attendent de compter leurs forces après la recomposition politique de 2017 et avant les futurs combats électoraux nationaux.

Il s'agit du premier scrutin au suffrage universel direct depuis l'élection d'Emmanuel Macron en mai 2017.

Dépeignant un affrontement entre "progressistes" et "nationalistes", le chef de l'Etat s'est activement impliqué dans la campagne au risque de convertir l'élection en un référendum sur sa personne, alors que la crise des "Gilets jaunes" perdure.

La France élit 79 eurodéputés sur un total de 751 sièges au sein du Parlement européen représentant les 28 pays de l'UE.

Les députés européens sont élus pour cinq ans au scrutin proportionnel à un tour. Seules les listes obtenant au moins 5% des suffrages auront accès à la répartition des sièges, attribués selon la règle de la plus forte moyenne.

Les bureaux de vote ont ouvert en France à 08h00 (06h00 GMT) et fermeront à 18h00 (16h00 GMT) ou 20h00 (18h00 GMT) selon les villes.

Les 47 millions d'électeurs inscrits sont appelés à départager 34 listes - un record -, au premier rang desquelles celles du Rassemblement national (RN) et de La République en marche (LaRem), engagées dans un duel sans merci mis en scène par Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

L'abstention, qui avait atteint 57% lors des précédentes élections européennes, en 2014, sera la clé d'une éventuelle surprise. Elle est annoncée cette année au même niveau par les sondages.

Les enquêtes d'opinion, à peu près constantes depuis plusieurs mois, prédisent un coude-à-coude entre la majorité présidentielle et l'extrême droite - comme une réédition du second tour de l'élection présidentielle de 2017.

La liste de LaRem est emmenée par l'ancienne ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, celle du RN par un jeune élu frontiste, Jordan Bardella, 23 ans.

Au terme d'une campagne atone, la liste RN était créditée de 24,5% des intentions de vote et celle de la majorité présidentielle de 23% dans un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France diffusé vendredi.

Avec 13%, Les Républicains (LR) sont relégués en troisième position à dix points. Tous les autres partis sont sous la barre des 10% - Europe Ecologie-Les Verts (9%), La France insoumise (7,5%) et l'attelage inédit Place Publique-Parti socialiste (5,5%), dans lequel le PS joue sa survie.

Emmanuel Macron a exhorté vendredi les Français à ne pas voter "contre", mettant en garde contre "la haine et le ressentiment".

Le Rassemblement national a appelé pour sa part les sympathisants de LR et de LFI à voter "utile" pour barrer le chemin au parti présidentiel. (Sophie Louet avec Elizabeth Pineau et Simon Carraud)