L'indice Dow Jones a perdu 831,83 points, soit 3,15%, à 25.598,74. Le S&P-500, plus large, a abandonné 94,66 points, soit 3,29%, à 2.785,68. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 315,97 points (-4,08%) à 7.422,05 points.

Donald Trump a qualifié la chute des cours de "correction" qui était attendue "depuis longtemps", tout en affirmant que la Réserve fédérale, qui relève ses taux, "est devenue folle".

Le S&P et le Dow ont accusé leur plus forte perte journalière depuis le mois de février. Les trois grands indices de la Bourse de New York avaient atteint des niveaux records entre le 20 août et le 3 octobre malgré l'escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Mais un avertissement du Fonds monétaire international, qui a abaissé ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale sur fond de montée des incertitudes, a ébranlé la confiance sur les marchés d'actions, tout comme l'envolée des rendements des Treasuries qui ont atteint des pics de sept ans.

Donald Trump a encore une fois fait monter la pression en évoquant à nouveau mardi la possibilité de relever les droits de douane sur 267 milliards de dollars (232 milliards d'euros) de produits chinois en cas de riposte de Pékin.

Le secteur technologique a surtout pesé sur la tendance après que fabricant suisse de vannes à vide, VAT, a annoncé que la demande de l'industrie des semi-conducteurs faiblissait, tandis que les valeurs du luxe ont souffert de l'avertissement de LVMH sur un ralentissement de la demande en Chine.

Les inquiétudes sur les valorisations, notamment des technologiques, incitent aussi les investisseurs à la prudence.

L'indice MSCI des Bourses mondiales a lui ausi accusé sa plus forte baisse en un jour depuis février.

VALEURS

Parmi les secteurs les plus touchés, les technologiques ont perdu 4,77%, avec une chute de 4,63% d'Apple, et les industrielles ont cédé 3,47%.

L'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie a reculé de 4,46%, VAT Group (-10,34%) ayant évoqué un ralentissement de la demande des fabricants de puces.

Le fabricant de puces Nvidia a reculé de 7,48%, tandis que Qualcomm a perdu 4,85%, Intel 3,76%, AMD 8,22%. Les équipementiers du secteur, tels qu'Applied Materials et Lam Research, ont perdu respectivement 3,61% et 3,25%.

Comme en Europe, le secteur des biens de consommation non essentiels a beaucoup souffert (-3,74%) à la suite d'un l'avertissement de LVMH sur la demande chinoise. Tiffany a abandonné 10,22%, Estée Lauder 7,43%, Michael Kors 7,12% et Ralph Lauren 8,44%.

L'indice des valeurs de l'énergie a chuté de 3,59% alors que les cours de pétrole ont réculé de plus de 2%.

Les services de communications et de la consommation non essentielle ont perdu plus de 3%.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant fini en net recul également, sanctionnées elles aussi par les replis des secteurs du luxe et des hautes technologies dans un climat d'incertitude quant aux perspectives de la croissance économique mondiale.

Le compartiment des hautes technologies a abandonné 4,3%, sa plus forte chute en séance depuis juin 2016. STMicroelectronics, ASML et AMS ont décroché de plus de 5,5% chacun.

Le secteur du luxe a cédé 2,32% en Europe. LVMH LVMH.PA a perdu 7,14% à 265,3 euros, un plus bas de six mois, en dépit d'une publication trimestrielle jugée solide. Kering a cédé 9,62% et Hermès 5,07%.

Le compartiment des matières premières a perdu 4,01%.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans a dépassé les 3,2%, à ses plus hauts niveaux depuis mai 2011, tandis que les rendements des titres à deux et trois ans sont proches de 3%, faisant concurrence aux valeurs défensives recherchées pour leur dividende en période de taux d'intérêt ultra-bas.

L'envolée des rendements a été alimentée par les signes de vigueur de l'économie américain qui ont renforcé les perspectives de poursuite de la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine dans les 12 mois à venir.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont augmenté comme prévu de 0,2% en septembre, après un recul inattendu de 0,1% le mois précédent, a annoncé le département du Travail mercredi.

Les stocks des grossistes américains ont augmenté un peu plus que prévu en août, a annoncé mercredi le département du Commerce.

CHANGES

L'euro et la livre sterling ont évolué en hausse, soutenues par l'optimisme entourant les perspectives d'un accord sur le Brexit. Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, a annoncé mercredi qu'un accord était à portée de main d'ici au Conseil européen des 17 et 18 octobre.

"Un accord signifie que l'horizon s'éclaircit pour les entreprises qui pourront enfin commencer à planifier les choses. Cela devrait stimuler les dépenses de consommation, les bénéfices des entreprises et la croissance économique", a déclaré Miles Eakers, analyste chez Centtrip.

L'euro gagne 0,3% à 1,1527 dollar, qui lui perd près de 0,21% face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Le pétrole a terminé en forte baisse sur le marché new-yorkais Nymex, dans le sillage de Wall Street, malgré les inquiétudes des traders autour de la baisse des exportations iraniennes de pétrole en raison des sanctions américaines.

Ils surveillant en outre l'Ouragan Michael qui a entraîné la perte de près de 40% de la production de brut et de près d'un tiers de gaz naturel dans les gisements exploités par dans les eaux américaines du golfe du Mexique en raison des évacuations de plates-formes et confinements avant l'ouragan.

Le contrat novembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) CLc1 a terminé en baisse de 1,79 dollar, cents, soit 2,39%, à 73,17 dollars le baril. Le Brent a perdu de son côté 1,91 dollar, soit 2,25%, à 83,09 dollars.

(Shreyashi Sanyal, avec Laetitia Volga pour le service français)

par Juliette Rouillon