On ne se découvre pas d'un fil en avril et on fait ce qui nous plait en mai. Les proverbes sont commodes, on peut les adapter à toutes les sauces pour leur donner l'apparence de la vérité. En cette année 2020 marquée par le Covid-19, ils sont facilement recyclables : tous les gouvernements de la planète – presque tous – ont exhorté leurs populations à ne pas baisser la garde face au Covid-19 en avril. Et beaucoup sont en train de préparer, en mai, le déconfinement. En réalité, il ne sera sûrement pas question de "faire ce qui nous plaît". Le plaisir sera sévèrement fléché aussi bien en entreprise, pour les loisirs et jusqu'aux repas entre amis.

En France et en Italie, les gouvernements vont donner leur plan de marche au début de la semaine. En Espagne, les enfants ont à nouveau le droit de sortir. En Allemagne, les commerces ont déjà rouvert. En Grande-Bretagne, la situation est encore compliquée, même si elle suit la trajectoire des autres Etats européens, avec plusieurs jours de décalage. Aux Etats-Unis, c'est toujours la cacophonie avec un Monsieur Propre Président qui inquiète (enfin !) ses propres rangs avec ses analyses indignes en conférence de presse. Le New York Times décrit d'ailleurs le dilemme de son parti alors que l'élection présidentielle approche, tandis que le Wall Street Journal titre sur le retour en force de l'Etat central, crise oblige, avec une belle photo de Ronald Reagan, le fossoyeur de l'Etat providence au début des années 80.

Si ce sont les Etats qui financent, certaines entreprises bien connues étendent leur emprise sur le monde. C'est à lire (en français cette fois) par ici, dans un papier de l'AFP titré "Les géants de la tech assoient leur puissance à la faveur du Grand confinement", mais qui aurait pu s'appeler "Et à la fin, c'est Amazon et Google qui gagnent".

Comme chaque lundi, je vous propose de grands thèmes d'actualité développés durant le weekend :

  • Les déconfinements arrivent (et ne croyez pas ceux qui savent ce qui va réellement se passer)
  • Applications de traçage sanitaire, polémiques : intéressantes, stériles, nécessaires, partisanes, complotistes, d'arrière-regarde (barrez les mentions inutiles)
  • La Fed et la BCE tiennent cette semaine leurs réunions de politique monétaire d'avril
  • Un plan de sauvetage pour Air France-KLM, mais sans certaines grandes banques et en attendant que La Haye finalise son apport
  • On est toujours sans nouvelles du jovial Kim Jong-un
  • Pendant qu'Airbus se dit en danger, Boeing abandonne son projet de rachat d'Embraer
  • En France, le dernier bilan du nombre des décès liés au Covid-19 sur 24h00 a baissé à 242 personnes

Le CAC40 s'offrait un bond de 2% à 4483 points peu après les premiers échanges.

Les temps forts économiques du jour

Aucun indicateur majeur aujourd'hui. Ce matin, la Banque du Japon a renforcé ses mesures de soutien économique.

L'euro et le dollar se neutralisent toujours à 1,0823 USD. L'once d'or est ferme à 1713 USD. La nervosité est encore de mise sur le marché pétrolier, avec un reflux du Brent à 21,30 USD et du WTI à 15,80 USD. Le taux de l'obligation d'Etat américaine atteint 0,62% sur 10 ans Le Bitcoin est en légère hausse à 7743 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Accor : Citigroup passe de neutre à vendre avec un objectif de cours ajusté de 25,50 à 24,50 EUR.
  • Alten : Gilbert Dupont passe d'acheter à accumuler en visant 71 EUR.
  • Aston Martin : Goldman Sachs passe de neutre à vendre en visant 40 GBp. Deutsche Bank reprend le suivi à conserver en visant 40 GBp.
  • Autoliv : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 633 à 691 SEK.
  • BAE Systems : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 625 GBp.
  • Basilea : Baader Helvea passe d'accumuler à alléger avec un objectif de cours réduit de 57 à 52 CHF.
  • Bureau Veritas : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 24,40 à 24,10 EUR. Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 23 à 23,50 EUR.
  • DSM : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 130 à 140 EUR.
  • Elior : HSBC réduit son objectif de cours de 15,60 à 7,20 EUR.
  • La Française des jeux : Citigroup relève son objectif de cours de 25 à 28 EUR.
  • LafargeHolcim : Davy passe de neutre à surperformance.
  • Leonardo : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 6,75 EUR.
  • Michelin : MainFirst passe de conserver à acheter en visant 94 EUR.
  • Nestlé : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 93 à 94 CHF. Barclays revalorise de 105 à 112 CHF.
  • NN Group : Deutsche Bank reprend le suivi à l'achat en visant 32,50 EUR.
  • Randstad : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 28 à 31 EUR.
  • Saint-Gobain : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 39 à 37 EUR.
  • Sandvik : J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 165 SEK.
  • Sodexo : HSBC réduit son objectif de cours de 113 à 82 EUR.
  • Soitec : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 81,50 à 91 EUR.
  • Software AG : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 36 à 35 EUR.
  • Stora Enso : Jefferies passe d'acheter à conserver malgré un objectif de cours relevé de 10 à 11 EUR.
  • UPM : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 24 à 25 EUR.
  • Veolia : HSBC réduit son objectif de cours de 31 à 22 EUR.
  • Worldline : Citigroup relève son objectif de cours de 65 à 75 EUR.

L’actualité des sociétés

Le PDG d'Airbus, Guillaume Faury, prévient que sans actions vigoureuses, "la survie d'Airbus est en jeu". Air France-KLM obtient un financement de 7 Mds€ pour "traverser la crise et préparer l’avenir", via un prêt garanti et un prêt d'actionnaire de l'Etat, et devrait bénéficier d'une aide additionnelle en provenance des Pays-Bas au profit de KLM. En parallèle, le transporteur prépare un plan de départs volontaires. Renault a décidé d'une réouverture partielle dès mardi de son usine de Flins et négocie un prêt garanti par l'Etat de 5 Mds€. Plusieurs entreprises et entités collaborent pour le développement d'une application pour smartphone "StopCovid" de traçage numérique, dont Orange, Capgemini, Dassault Systèmes ou l'ANSSI, l'Inria et l'Inserm. S&P réduit la notation crédit d'Engie à "BBB+". Le fonds Extens va racheter Horizontal Software à 0,50 EUR par action, ce qui constituera le prix plancher d'une offre de retrait. Alphatec renonce à racheter EOS Imaging, pas vraiment ravi de la situation. Antalis annonce la levée de conditions suspensives liées à la promesse d'achat ferme par Kokusai de l'intégralité des actions Antalis détenues par Sequana. Nexity a réaménagé ses contrats de crédit corporate. Novacyt signe un contrat de fourniture de tests aux autorités britanniques. Ils communiquent sur les conséquences du Covid-19 : Nextedia (assemblée générale), Tayninh (assemblée générale), Natixis (assemblée générale), Coface (assemblée générale). Ils ont publié leurs trimestriels : Icade, Alten, Freelance.com, Enertime, Jacques Bogart, Crédit Agricole du Morbihan, Crédit Agricole d'Ille-et-Vilaine, Crédit Agricole du Languedoc

Boeing renonce officiellement à racheter la division aviation civile d'Embraer, qui n'a pas, à ce stade, de "plan B". L'Allemagne préconise une solution de traçage numérique décentralisée pour le Covid-19, du type de celle que développent Apple et Google. Facebook a lancé à son tour une application de visioconférence, Messenger Rooms. Deutsche Bank a publié des résultats trimestriels légèrement bénéficiaires hier soir et plus élevés que prévu. Amazon.com a prolongé jusqu'à mardi inclut la fermeture de ses entrepôts français, après une nouvelle décision de justice défavorable. S&P abaisse la perspective de la notation crédit "A-" de Sika de stable à négative. Virgin Atlantic discute toujours d'un soutien du gouvernement britannique face aux coronavirus.

Ça publie. Bayer, Adidas, NXP Semiconductors, Kuehne + Nagel, Galp Energia, Swedish Match