PARIS, 24 mai (Reuters) - Principaux résultats provisoires des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat en Europe publiés mardi :

* ZONE EURO - LA CROISSANCE RALENTIT EN MAI

LONDRES - La croissance de l'activité du secteur privé en zone euro est restée solide en mai malgré un ralentissement dû au niveau élevé des prix et à une pénurie de matières premières qui a freiné l'expansion du secteur manufacturier, montrent les premiers résultats des enquêtes S&P Global.

L'indice PMI composite "flash", considéré comme un bon baromètre de l'évolution globale de l'activité économique, est retombé en mai à 54,9 après 55,8 en avril, en dessous des attentes des analystes de Reuters, dont le consensus donnait un chiffre de 55,3.

Le PMI "flash" du secteur des services ressort en baisse à 56,3 contre 57,7 et celui de secteur manufacturier à 54,4, au plus bas depuis novembre 2020, contre 55,5 en avril.

Le sous-indice des prix payés dans l'industrie a reculé à 76,0 après le record enregistré le mois dernier à 77,3.

"Les nombreuses difficultés d’approvisionnement et le repli de la demande de biens manufacturés, lié aux fortes tensions sur les prix, ont entravé la croissance du secteur. L’économie de la région continue toutefois d’être portée par le dégel de la demande de services accumulée avant la levée progressive des restrictions anti-COVID", a déclaré Chris Williamson chez S&P Global.

"Si les tensions inflationnistes pourraient avoir plafonné, comme le suggèrent un deuxième ralentissement consécutif de la hausse des prix payés ainsi que des signes d’atténuation des difficultés d’approvisionnement, elles demeurent toutefois très élevées, se maintenant à des niveaux quasi-records", a ajouté l'économiste.

* ALLEMAGNE - DU MIEUX DANS L'INDUSTRIE, PAS DANS LES SERVICES

BERLIN - La légère amélioration de l'activité dans l'industrie a permis au secteur privé allemand de croître en mai bien que certains signes montrent que l'inflation et les problèmes d'approvisionnement commencent à faire pression sur la demande, montrent les premiers résultats de l'enquête de S&P Global.

L'indice PMI composite calculé par IHS Markit auprès des directeurs d'achat, qui rassemble les secteurs manufacturier et des services, a augmenté de 54,3 en avril à 54,6 en mai alors que les analystes interrogés par Reuters le donnait en baisse à 54,0.

L'indice pour le secteur manufacturière a légèrement progressé, à 54,7 après 54,6, contre 54,0 attendu.

Le secteur des services a en revanché montré des signes de ralentissement de la croissance, son indice PMI revenant à 56,3 après 57,6 le mois précédent. Il s'agit d'un recul plus marqué que prévu puisque le consensus Reuters le donnait à 57,2.

Phil Smith, directeur associé chez S&P Global, a déclaré que l'enquête suggérait que les industriels recouraient à leurs carnets de commandes pour soutenir l'activité alors que les nouvelles commandes ont reculé à leur rythme le plus rapide depuis juin 2020 du fait d'un important ralentissement de la demande venant de l'étranger.

Les quelque 800 entreprises interrogées ont déclaré que l'incertitude des clients, les fortes pressions sur les prix, les perturbations de l'approvisionnement et les blocages liés au COVID-19 en Chine avaient pesé sur la demande de biens.

"La reprise de l'activité dans les services continue d'être un puissant moteur pour l'économie allemande", a déclaré Phil Smith, ajoutant que la baisse des nouvelles commandes était de "mauvais augure" pour les perspectives de croissance.

* FRANCE - RALENTISSEMENT DANS LES SERVICES ET L'INDUSTRIE

PARIS - La croissance de l'activité dans le secteur privé français a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes, montrent les résultats préliminaires des enquêtes réalisées par S&P Global auprès des directeurs d'achat (PMI).

L'indice PMI composite calculé par S&P Global s'est établi à 57,1 après 57,5 en avril et contre 57,0 attendu.

L'indice pour le secteur des services a reculé 58,4 après 58,9 le mois dernier. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un recul moins important à 58,6.

L'indice PMI flash pour le secteur manufacturier est tombé à 54,5 points contre de 55,7 en avril, là aussi en dessous du consensus Reuters à 55,0.

L'inflation française a augmenté de façon inattendue en avril pour atteindre un niveau record de 5,4% sur un an.

"De nombreuses entreprises, notamment dans le secteur des services, ont signalé un nouveau rebond des nouvelles affaires, favorisé par la levée progressive des restrictions sanitaires", a déclaré Joe Hayes, économiste senior chez S&P Global Market Intelligence.

"La conjoncture demeure toutefois moins favorable dans le secteur manufacturier: outre le maintien de fortes tensions sur les chaînes d’approvisionnement et des conditions difficiles pour les exportateurs, l’inflation galopante dissuade actuellement de nombreuses entreprises de passer commande", a ajouté Joe Hayes. (Bureaux européens de Reuters, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)