Washington (awp/afp) - Le système économique américain est mieux préparé qu'en 2008 pour faire face aux répercussions financières possibles d'une faillite d'un grand groupe très endetté, comme le géant chinois de l'immobilier Evergrande, a affirmé mardi le patron de la SEC, le gendarme des marchés américains.

Sans vouloir commenter précisément le cas du groupe chinois endetté à hauteur de 300 milliards de dollars, qui a du mal à couvrir ses échéances et serait au bord de la faillite, Gary Gensler, président de la SEC, a temporisé sur les conséquences hors de la Chine d'une telle débâcle.

Dans un entretien virtuel sur le site du Washington Post mardi, M. Gensler a reconnu que l'économie américaine "était hautement interconnectée au système économique mondial" et qu'il était "possible que l'Amérique réagisse à des chocs économiques d'autres nations".

"De la même manière que les Etats-Unis ont provoqué, en 2008 avec la bulle immobilière, une crise qui s'est propagée à d'autres dans le monde, de la même manière, il est possible, de temps de temps, que nous aussi en Amérique, nous ressentions les chocs d'autres économies ou nations", a affirmé M. Gensler.

Soulignant, dans le cas d'Evergrande, que le groupe n'était pas enregistré sur les marchés américains mais opérait en Chine, M. Gensler a aussi avancé que le système financier américain s'était beaucoup réformé et solidifié depuis la crise immobilière de 2008.

"Je pense que les réformes après la crise de 2008 ont mis en place un système plus fort. On est en meilleure position en 2021 pour absorber des chocs", a-t-il assuré alors que les réformes de la loi Dodd-Frank ont exigé notamment que les institutions financières conservent davantage de capitaux propres.

Le patron de la SEC a toutefois ajouté: "cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas soumis" à toutes ces influences extérieures. "Nos économies sont interconnectées avec le reste du monde", a-t-il averti.

Lundi, Wall Street et d'autres bourses mondiales ont piqué du nez craignant d'éventuelles répercussions des difficultés du groupe immobilier chinois.

afp/rp